samedi 5 mars 2011

Maid in Japan

Par ce samedi après-midi ensoileilé, je décide d'aller visiter le quartier Akihabara, haut lieu de la culture otaku, qui regorge de magasins d'électronique vendant toutes les bébelles que le nerd nippon pourrait avoir besoin.

Depuis maintenant dix ans y fleurit par dizaines un type d'établissement répondant spécifiquement aux fantaisies de ces otakus, les maid cafés.

En me promenant parmi la foule, et en voyant les nombreuses maids passant des prospectus de leur café respectif, je me dit qu'il faut bien que je tente l'expérience.

Je vais parler à la passeuse de papiers colorés la plus proche. Je m'assure au préalable que le tout ne me coûtera pas un bras (j'ai appris depuis l'épisode des snack bars), puis elle me conduit à son port d'attache, au deuxième étage d'une petite bâtisse.


Baptisé en fonction de l'onomatopée du cri du chat, le Nya Nya Café a, surprise!, un thème félin. Les filles y portent des oreilles de matou et se plaisent à miauler. Je m'installe à une table et commence à converser avec Noirot et Mistigri.

Peu de temps après mon arrivée, un noir bégayant et un latino enrobé s'assoient près de moi. Ces deux soldats américains de la base d'Atsugi ne comprennent pas trop où ils ont mis les pieds, et ils sont décontenancés devant le comportement de minou des maids. J'essaie tant bien que mal de leur vulgariser le phénomène.

En tout, j'y reste environ quarante-cinq minutes, le temps de siroter une bière en pratiquant mon japonais. Le noble objectif d'apprentissage linguistique n'est jamais bien loin.

Pour terminer en beauté, je décide d'opter pour un petit extra : un polaroid avec Sakippo, aux multiples piercings, qui me le personnalise en quelques minutes.

Ahhhh, adorable!
Je règle l'addition, d'ailleurs abordable, et on me remet à une carte de fidélité. À quoi elle me donne droit, je l'ignore. Je pars, le sourire au visage.

Que penser de ces maid cafés? Je ne sais trop. C'est rigolo et innocent, selon ma perspective d'étranger qui n'en a rien à battre des jeux vidéo et autres pertes de temps. Ce n'est pas si sain pour ceux pour lesquels ces établissements sont les seuls lieux de socialisation avec les membres de la gente féminine.

Ce n'est pas pour rien que l'@Home Cafe a jugé nécessaire de proclamer un code de conduite en dix commandements, dont la plupart concernent les problèmes de harcèlement des filles. Car si au final les maid cafés ne proposent qu'un univers de fantaisie et de rêve, certains ont malheureusement tendance à confondre rêve et réalité...

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