mardi 31 août 2010

La régularité a un nom, et une moustache

notrehistoire.canadiens.com


Tout au long de sa carrière, passée majoritairement avec Canadien, Mike Mcphee a été un modèle de régularité, propre à rendre jaloux les plus constipés d'entre nous.

Pendant ses sept premières saisons complètes avec la flanelle, de 1984 à 1991, le beau Mike n'a jamais obtenu moins de 39 points ni plus de 43 points. Voilà un gars qui trône au temple de la fiabilité!

En tenant compte de ses huit saisons avec le Montréal, en plus de son séjour de 1992 à 1994 avec les Étoiles, d'abord du Nord au Minnesota, puis tout court à Dallas, le fulgurant McPhee a maintenu une moyenne saisonnière de 39,2 points, n'ayant jamais connu de fiche individuelle bien divergente (43 points au maximum et 31 points au minimum).

Le moins que l'on puisse dire, c'est que son jeu était riche en fibres et qu'il alimentait de manière équilibrée ses coéquipiers!

lundi 30 août 2010

Une question d'alptitude

J'aime la montagne. Cette dernière exerce sur moi un pouvoir d'attraction bien plus grand que celui de la mer. J'ai fait partie d'un voyage organisé d'alpinisme dans les Pyrénées en 2002, ou devrais-je dire de pyrénéisme, et je rêve d'y retourner un jour.

Pourquoi donc habite-je en Ontario, dont le point culminant, la crête Ishpatina, a une altitude risible de 693 mètres? Quand le toit de ton territoire n'est qu'une crête, il n'y pas de quoi se bomber le torse!

Heureusement, l'an prochain je vais vivre au Japon, pays qui compte, en plus de l'archiconnu mont Fuji, ses propres Alpes, dont plusieurs sommets dépassent les 3 000 mètres. De quoi me rattraper en termes d'escapades montagnardes!

dimanche 29 août 2010

Ferrobservation

Dans le train

L’homme assis à ma droite demande à l’agente de bord

Pourquoi sa lampe de lecture ne fonctionne pas

Elle est brisée, mais vous pouvez vous asseoir ici, dit-elle

En pointant du doigt un siège libre à côté d’une femme noire

L’homme décide de rester en place

samedi 28 août 2010

Un cossin insensé pour tous vos sens!

Vos yeux n’en croiront pas leurs yeux!

Vos pieds et vos mains en feront des pieds et des mains!

Votre cœur connaîtra ce produit par cœur!

Achetez cette bébelle dont vous n'avez pas besoin

Et dites-vous « Eh bien, que la vie est belle! »

vendredi 27 août 2010

Mort vivant

« Cette dernière chanson est dédiée aux fans de punk réunis ce soir, et à ceux de partout sur la planète! Le punk est bien vivant! », s'est écrié le chanteur de ce groupe d’une platitude effarante.

C'est drôle, en écoutant leur musique totalement dépourvue d’originalité, je m'étais justement dit que le punk était bel et bien mort et enterré.

jeudi 26 août 2010

Le cœur sur l'humain

Prenons l'humanité au grand complet, qui consiste en 6 886 866 673 personnes au moment d'écrire ces lignes, selon un site d'horloge démographique choisi au hasard.

Le cœur de tous ces homo sapiens, combien de battements fait-il par année? Permettez-moi de m'improviser mathématicien.

1. Supposons que nous sommes déjà sept milliards sur Terre, plateau qui de toute manière sera atteint sous peu.

2. Présumons que le rythme cardiaque moyen est de 70 battements par minute.

3. Il y a 60 minutes dans une heure, donc 1 440 minutes par journée.
    Calcul

7 000 000 000 humains × 70 battements/minute × 1 440 minutes/jour × 365 jours
257 544 000 000 000 000 battements de cœur par année
(2,5754417 en notation scientifique)

Pour vous donner une idée du caractère colossal de ce nombre, la lumière prend environ 28 ans à parcourir 2,5754417 mètres. Quand on pense que la lumière a une vitesse de presque 300 000 kilomètres par seconde, ça en fait des pulsations cardiaques!

mercredi 25 août 2010

Dans de beaux draps anglais

Mesdames messieurs, voici trois mots commençant par dra et provenant de l'anglais :

Drabe (de drab)
Ennuyeux, terne, morne. Ce mélodrame à la télé était plutôt drabe. Autant parler de mélodrabe!

Draveur (de driver)
Personne qui fait la flotte du bois. Le mélodrabe en question racontait l'histoire d'un draveur qui toute la journée s'assurait du bon débit des pitounes dans le Saint-Maurice.

Drageur (de drag)
Personne qui séduit, qui aime séduire. Le soir venu, le draveur se transformait en dragueur, à la chasse aux pitounes dans les meilleurs bars de rencontre de La Tuque.

mardi 24 août 2010

Détextable



J'exècre quand, dans des textes comme celui ci-dessus, des segments choisis sont indiqués en gras, un peu en retrait. J'en croise souvent, et naturellement je suis porté à les lire. Ça m'embête à tous les coups de relire le même passage dans le texte principal.

C'est difficile de se conditionner à ne pas regarder ces extraits inutiles, les yeux étant irrésistiblement attirés par ceux-ci. Si seulement les éditeurs pouvaient cesser de les employer, ou du moins y mettre des renseignements qui ne se trouvent pas dans le corps de texte!

lundi 23 août 2010

Vitamines scoutes

J'ai avalé une mouche en courant aujourd'hui, bien malgré moi. Des vitamines scoutes, que dirait mon père.

Cet incident m'inspire des questions existentielles concernant l'ingestion de muscidés :

Quelle est la valeur nutritionnelle d'une mouche?

Quelle en est la teneur en matières grasses? Et en protéines?

La flore intestinale d'un moucheron peut-elle contribuer à ma propre flore intestinale?

Une mouche peut-elle avoir le rhume? Auquel cas, peut-elle me le transmettre si elle finit dans mon gosier?

La prochaine fois, nous ausculterons les cogitations qui animent ma cervelle lorsque dans une crotte de chien je mets le pied.

dimanche 22 août 2010

Enseignement : leçons tirées

Ne jamais surestimer le niveau de langue des apprenants.

Apprendre à me la fermer, et savoir quand le faire.

Me souvenir du nom des élèves.

Savoir faire preuve de tact.

Être positif, toujours.

samedi 21 août 2010

Crevaison malvenue

Je sors de chez moi et il est huit heures quarante-cinq. Parfait. Mon cours commence à neuf heures, et un parcours de douze minutes de vélo me sépare de la salle de classe. Tout va bien, je suis en forme.

Ah non! Mon pneu arrière est crevé. Maudite affaire. En fait, maudite marde! Pourquoi maintenant?! J'ai pas l'temps pour ça! Tabarnac!

Ok Julien, respire lentement. Perds pas tes pensées positives. C'est pas plus grave que ça. Au pire, t'arrives dix minutes en retard. On a vu pire dans l'histoire. En plus, t'as une bonne raison!

Ça va bien aller. Ça va bien aller.
Vous savez quoi? Ç'a effectivement bien été.

vendredi 20 août 2010

La funeste fenêtre

Défenestration
Action de jeter une personne ou de se jeter par une fenêtre élevée. Défenestré du treizième étage, Marcel le motard a connu une fin plutôt abrupte.

Fenestré
Percé de petits trous. Encore vivant malgré sa chute, Marcel a été criblé de balles par ses défenestreurs, ces derniers souhaitant ressentir le sentiment du devoir accompli. Marcel, fenestré, gît sans vie sur le parquet.

Jeter son argent par les fenêtres
Gaspiller son argent en faisant une multitude de dépenses inutiles. Marcel raffolait de jeu, de drogues et de sexe. Aimant donc jeter son argent par les fenêtres, il a contracté bon nombre de dettes auprès d'un usurier louche dont l'entreprise de portes et fenêtres ne servait qu'au blanchiment d'argent.

jeudi 19 août 2010

Les inséparables

Pensons bled. Quel adjectif nous vient automatiquement? Perdu. Bled enchanteur, ça sonne plutôt faux. Elle est si heureuse dans son bled pittoresque et bucolique! Tant qu'à y être, au lieu d'avouer qu'on réside dans un trou perdu, prétendons d'avoir trouvé le bonheur dans un trou trouvé! Un trou V!


Dites-moi, un luron peut-il être autre chose que joyeux?
Un luron agoraphobe? Un luron bipolaire? Torontois que je suis, suis-je un luron tarien? Luron, t'as rien!


Quant aux tarés, qu'on ne vienne pas me dire qu'il n'en existe que des pauvres! Il doit bien y avoir quelques richissimes tarés qui traînent par-ci, par-là...

mercredi 18 août 2010

Manger amas

Voici quelques anagrammes savoureux pour votre plaisir.

Décortiquer : détruire coq
C'est effectivement ce qui se passe lorsqu'un décortique sa volaille.

Imposteur : ruse impôt
L'imposteur qui se respecte n'est-t-il pas en mesure de bien contourner le fisc?

Accomplissement : cas complimentés
D'aucuns mesurent leurs accomplissements au nombre de compliments reçus. L'opinion d'autrui leur est primordiale.

Tergiverser : rester givré
Quand on est transi par la tergiversation, on fige, on est de glace, bref on reste givré...

Parc national : aplanir canot
Lorsqu'on s'adonne au canot-camping dans une aire protégée, la dernière chose que l'on souhaite est qu'un énorme rocher aplanisse notre beau canot de location, non?

mardi 17 août 2010

Une aptitude à améliorer

Il est toujours gênant de se retrouver devant quelqu’un qu’on a déjà vu à quelques reprises et d’être incapable de se souvenir de son nom. Hé! Salut, euh… toi! Comment va? C’est encore pire lorsque l’interlocuteur tourne malgré lui le fer dans la plaie en se rappelant du nôtre, sans effort aucun.

Dans de telles situations embarrassantes, quatre avenues s’offrent à nous. Le contexte nous dicte celle qu’il convient d’emprunter :
  1. Jouer cartes sur table et avouer l’oubli au principal intéressé. Une telle preuve d’humilité passe généralement bien. Bien entendu, cela devient moins pardonnable lorsque c’est la cinquième fois qu’on nous répète le prénom.
  2. Se creuser les méninges en silence en espérant que Robert apparaisse comme par magie dans notre esprit.
  3. Attendre en souhaitant ardemment qu’une autre bonne âme dans la pièce prononce le nom oublié. Robert, lance-moi donc une bière!
  4. Subtilement et avec un brin de honte, demander à quelqu’un qui s’y connaît de nous rafraîchir la mémoire. Lui? C’est Robert. Me semble que tu l’as déjà rencontré auparavant, non?

Évidemment, on évite le problème en n'oubliant pas les prénoms. Comment s'y prendre? Il faut tout d'abord reconnaître notre lacune.
  • Je l’avoue : j'ai de la difficulté à retenir les prénoms.
Il est également crucial de se donner un objectif.
  • Je dois améliorer ma capacité de rétention des prénoms.
Une fois l'objectif déterminé, il suffit d'établir un moyen de l'atteindre.
  • Je vais recourir à la mnémotechnique pour ce faire. Robert le moustachu aux oreilles poilues.

En appliquant ces préceptes à la lettre, la prochaine fois je pourrai exclamer en toute confiance : Robert! Mon grand taquin, quoi de neuf dans ton coin?!

lundi 16 août 2010

À quoi ça serbe?

J'ai écris ces quelques lignes en chemin vers Montréal, il y a quelques semaines.

Me voici dans la camionnette qui me mène au Québec.

À ma droite, une Philippine de dix-neuf ans, mère d’un mioche de deux ans.

Elle parle fort la dame, et ça devient lassant.

Heureusement, elle s’est tue depuis peu.

Devant à ma droite, un Serbe de trente-neuf ans un peu trop loquace. Je sais déjà qu’il était pilote de chasse pour l’armée serbe au milieu des années quatre-vingt-dix, pendant la ou les guerres qui ont secoué les Balkans. Aurait-il fait partie des méchants?

Il fait trop sombre pour lire et j’ai oublié d’apporter ma lampe frontale. Erreur cruciale. Voilà pourquoi j’écris. Pour passer le temps, faute de vouloir dormir.

Je viens de régler mon portable en mode économie d’énergie. Inutile d’abuser de mes yeux. Je cesse de regarder l’écran et compose librement, sans aide oculaire.

Le Serbe est l’un de ces personnages qui aiment s’écouter parler. On sent qu’il sait d’emblée que les autres n’auront rien à lui apprendre d’intéressant. Il s'est lancé dans un monologue à n'en plus finir que doit subir le Canadian à lunettes et à chemise carreautée à ses côtés. Je ne voudrais pas être à la place de ce dernier.

J’ai des bouchons insérés dans les oreilles, car évidemment je n'ai pas cru bon d'apporter des écouteurs. Je ne perçois pas tout à fait ce que le Serbe dit, et ça m’arrange. Un mot ici et là, mais sans plus.

C’est surprenant la manière dont la perception change avec des bouchons. Tout est feutré. Je perçois bien mieux les vibrations de la route, ou bien j’y suis plus attentif.

La Philippine mentionne la grosse pomme, point d’attrait de la 401. Je crois qu’on l’a déjà passée.

Moment d’accalmie : le temps d’un instant, personne ne parle. Le Serbe rompt vite le silence en énumérant les langues qu’il connaît, pour la plupart slaves, du moins selon celles que je crois entendre. Il mentionne qu’il pigeait la conversation en français que la Philippine et moi avons eue. Peut-être. Peut-être est-il réellement polyglotte. Good for him.

Good for him/her/you me semble une expression anglaise qui ne peut être utilisée qu’ironiquement, ou pour marquer l’indifférence. Ah! Tu as reçu une excellente note à ton examen? Good for you!

Nous croisons un panneau indiquant la sortie 730 de la 401. Il fait noir et Trois-Rivières m’attend au bout du chemin.

dimanche 15 août 2010

Amnésies maniées

L'amnésie antérograde est un trouble de la mémoire caractérisé par une incapacité à fixer durablement de nouveaux souvenirs. La personne qui en est victime sait qui elle est, se souvient de son enfance, mais est incapable de se rappeler ce qu'on lui a dit quelques minutes auparavant.

Je vous pose la question : comment l'amnésique antérograde peut-il savoir qu'il souffre d'amnésie antérograde? On aurait beau lui dire qu'il l'oublierait l'instant d'après.

Globalement, les amnésiques de ce type vivent dans le passé, du moins dans le passé pré-amnésie archivé dans leur mémoire à long terme. Le présent et le passé récent, si vite oubliés, demeurent insaisissables.

Pour concevoir le futur, pour le rendre intelligible, on doit pouvoir le mettre en rapport avec le présent, qui évolue sans cesse. Pour ceux et celles souffrant d'amnésie antérograde, ce présent se dérobe sans cesse sous leurs pieds. Puisque, malgré eux, ils font sans cesse table rase du moment présent, les événements de leur vie s'enchaînent alors que cet enchaînement leur échappe.

Cela dépasse l'entendement des gens dotés, comme moi, d'une mémoire intacte. Comment visualiser mentalement le fait de perdre régulièrement le fil de ses pensées, et ce, sans espoir de rappel? Non seulement on oublie, mais on n'a pas conscience de cet oubli. Et comment se mettre dans la peau d'un individu qui, spontanément, ne se rappelle plus la raison de sa présence dans le lieu qu'il occupe, ni même l'emplacement de ce lieu?

samedi 14 août 2010

Samedi matin neuf heures

Dans mon certificat d’enseignement d’anglais langue seconde

Un James à moustache qui pose trop de questions

Un Mahmoud qui veut se faire surnommer Moody

Une Agata dont le prénom est exempt de « h »

Une Kristina répandant un parfum plaisant

Un Peter qui a l’unifolié tatoué sur le tibia

Une Samantha aux cheveux frisés

Un Éric qui se dit charismatique

Dans mon certificat d’enseignement d’anglais langue seconde

J’observe et j’apprends

vendredi 13 août 2010

Traduction en folie

Adonnons-nous à un jeu de traduction cybernétique. Il suffit de faire traduire le présent paragraphe sur Google Translate vers une autre langue, puis de retraduire cette traduction vers le français. Le segment ainsi obtenu nous donne une idée du degré de fidélité de la traduction automatique pour la langue sélectionnée. Voyons ce que ça donne.

Arabe
Permettez-nous d'un ensemble de traduction cybernétique. Seulement pour la traduction de ce paragraphe à traduire d'autres langues de Google, puis de traduire la traduction en français. Dont une partie a été obtenue et nous donne ainsi une idée du degré de précision dans le mécanisme de traduction pour la langue choisie. Voyons voir ce qui se passe.

Basque
Offrez-nous un ensemble de la traduction de la bibliothéconomie. Que cette partie de revenir à Google Translate dans une autre langue, puis la traduction en français de retour. Ce segment accompli nous donne une idée de la traduction en langue du niveau choisi de fidélité. Voyons voir ce qui se passe.

Chinois
Nous sommes accros aux jeux en ligne de la traduction. Il s'agit d'une traduction de Google Translate dans une autre langue, puis traduit en français. Le revenu d'entreprise nous fournit une loyauté idéologique de la traduction automatique de la langue sélectionnée. Voyons voir ce qui se passe.

Hébreu
Offrez-nous avec un groupe de la cybernétique de traduction. Seuls les traduire ce paragraphe Google Translate dans une autre langue, puis de traduire la traduction en français. Section obtenu nous donne ainsi une idée du degré de fidélité de la traduction automatique pour cette langue. Voyons voir ce qui se passe.

Japonais
La cybernétique est un ensemble de traduire notre luxe. En ce moment, une autre langue, traduite en français Traduire Google Translate pour traduire cette section. Vous donne une idée de la fidélité dans notre segment de langue de traduction choisie machine a été obtenu. Voyons voir ce qui se passe.

D'après vous, quelle langue est la plus fidèle?

jeudi 12 août 2010

Plein d'entrain en train

Dans le train qui file vers Ottawa, il y a quelques années

Je jase un certain temps avec la fille à ma droite

Qui s’en va visiter ses parents

Elle me plaît

Une conversation agréable, pas forcée

Au bout d’un moment, je me lance

Aimerais-tu aller prendre un café

À Toronto à moment donné?

Je sais pas, qu’elle me répond

Un refus poli, mais clair

Au moins dans tout ça

Je suis heureux de lui avoir demandé

Car j'ai su qu'elle ne savait pas

mercredi 11 août 2010

Des astres désastreux pour désaxés

On attribuait à l'époque les catastrophes et autres malheurs au mauvais alignement des astres dans le ciel, d'où l'origine du terme désastre.

Les astres, s'ils étaient dans l'axe, pouvaient également, pensait-on, entraîner des répercussions positives, comme dans l'expression né sous une bonne étoile.

Aujourd'hui encore, nombreux sont ceux qui croient dur comme fer à l'influence astrale sur leur vie. Férus d'astrologie, ils rêvent de trouver, dans la voûte étoilée, le secret du bonheur, la clé du succès ou même la recette pour faire la grosse piastre.

mardi 10 août 2010

Des homophones dont vous ignoriez l'existence

cynanthropie
Du grec ancien κύων (chien) et άνθρωπος (homme)
Délire d’un malade qui se croit transformé en chien.
Roger, ce cynanthrope, avait vraiment l’air d’un gros chien sale.

synanthropie
Du grec ancien σύν (avec) et άνθρωπος (homme)
Type particulier de relation liant certains animaux non domestiques avec les humains à proximité desquels ils vivent.
Roger commence à en avoir plein le cul de la relation synanthropique qui le lie aux coquerelles de son logis.

lundi 9 août 2010

Samionnette

Dans la camionnette

Conduite par Sam, originaire d’Afghanistan

Qui parlait dari au téléphone

Dans la camionnette

Un punk un peu crotté

Un écusson de Maudite sur son froc

Assurément un Québécois

Dans la camionnette

Un Chilien pour converser

Qui m’a raconté avoir, il y a longtemps

Voyagé de Montréal à Mexico en moto

Puis de Mexico à Santiago sur le pouce

Dans la camionnette

Un grand barbu

Un portrait tout craché de mon ami Guillaume

Si Guillaume mesurait un pied de plus

Dans la camionnette

Depuis le siège passager à l'avant

Car premier arrivé, premier servi

Je suis revenu chez moi

dimanche 8 août 2010

La parlotte en maintes langues

Le verbe hablar, vite appris par quiconque se met à l’espagnol, nous a donné hâbleur, un individu qui parle beaucoup en se vantant.

Le verbe italien ciarlare, qui signifie bavarder, nous a donné charlatan, un escroc passé maître dans l’art d’exploiter la crédulité des bonnes gens.

Justement, s’il est un endroit propice au bavardage, c’est bien le parlement, qui provient de parler, et qui lui est passé du français à l'espagnol et l'italien. Ainsi, qu’ils soient d’Espagne, d’Italie ou d’ici, les hâbleurs et charlatans de toutes sortes se sentent comme chez eux au parlamento!

samedi 7 août 2010

Le partage du trottoir

Dimanche après-midi. Je sors d’une ruelle et tourne à gauche dans une rue tranquille. C’est le dernier droit de mon parcours de jogging et j’ai hâte d’arriver à la maison.

Devant moi, à deux cents mètres environ, un gars et une fille, peut-être un couple, marchent côte à côte en tenant leur vélo. Ils occupent toute la largeur du trottoir.

Ils ont amplement le temps de me voir. Je me dis que l’un d’eux se rangera derrière l’autre pour me laisser passer. N’est-ce pas là une politesse élémentaire?

La distance qui nous sépare fond à vue d’œil, et toujours rien de leur part. Ils marchent tout bonnement, comme si je n’approchais pas à grands pas.

À dix mètres environ, je me fais à l’idée qu’ils n’ont pas l’intention de me faire une petite place.

Je me résigne à devoir descendre du trottoir pour les croiser, non sans leur faire un reproche en arrivant à leur hauteur.

« Allez-vous vous tasser ou pas? » Je leur dis ça en anglais, sans prendre la peine de m’arrêter, car il n’y a rien à ajouter.

J’entends le gars qui se met à me crier des bêtises, me traitant de fucking quelque chose, mais bien vite sa copine le fait taire en y allant d’un « chuuuuut! ».

Ça me fait sourire. Inutile de s’énerver quand on a raison. Je finis ma course quelques instants plus tard et repense à ce qui vient de se passer.

Deux leçons émanent de cette péripétie. Primo, certains auraient avantage à savoir que les trottoirs, ça se partage. Secundo, quand on a tort, il faut avoir l’humilité de le reconnaître, au lieu de s’obstiner dans sa bêtise.

vendredi 6 août 2010

Mot du jour pour les malfrats

S'encanailler

1. Côtoyer des gens douteux, des canailles; adopter leurs manières.
2. Fréquenter des gens de mauvaise vie.

Synonyme : s'encrapuler.

Fait rigolo : le mot japonais 家内, qui se prononce canaille, signifie « ma femme ».

jeudi 5 août 2010

Préparatifs hâtifs

Je suis en train de faire mes bagages. D’ici environ quarante minutes je dois sortir de la maison, direction Trois-Rivières.

Demain, toute la famille du côté de ma mère converge vers l’Auberge Lac-à-l'Eau-Claire de Saint-Alexis-des-Monts. On sera seize, peut-être dix-sept, réunis dans deux chalets, pour célébrer le soixantième anniversaire de mariage de mes grands-parents, Romuald Deschamps et Thérèse Pellerin.

J’ai bien hâte d’y être. J’ai hâte aussi d’être chez mes parents, sachant qu’environ dix heures doivent s’écouler entre ma sortie du logis torontois et la porte du domicile parental. Parfois, j’aimerais que ça soit moins loin.

Mais dans tout ça, que je me suis dis, aurais-je le temps d’ajouter la nouvelle entrée quotidienne à mon blogue? J’ai bien sûr quelques débuts d’idée, quelques pistes, mais rien de bien concret, et ça prend du temps, le concret. Dans l’immédiat, je n’ai rien qui puisse émerveiller, inspirer, faire sourire.

Attends une minute, songeai-je, pourquoi ne pas justement relater ce qui m’attend en fin de semaine? Parler de cette réunion familiale qui promet? Tout le monde ou presque aime les partys de famille, et pour qui chalet n’est pas synonyme de détente?

La voilà donc mon entrée de blogue! Une douzaine de minutes et hop! voilà qui est fait! J’irai me baigner dans le lac à votre santé!

mercredi 4 août 2010

L'imposture

Début de l’été 2003. J’ai dix-neuf ans. Je fais du pouce un peu partout en France, l’esprit aventurier.

Je déambule dans les rues d’Aix-en-Provence par un après-midi ensoleillé. La ville est belle et je ne suis nullement pressé.

J’arrive à la hauteur d’un édifice qui se distingue des autres. C’est l’hôtel de ville. Je décide d’aller dans la cour intérieure, sans trop y réfléchir.

D’une fenêtre ouverte du deuxième étage, j’entends quelqu’un qui parle, qui semble en plein discours. Ça m’intrigue.

Je monte à l’étage. La porte de la salle est grande ouverte. Je la franchis. La pièce est remplie. On y sert hors-d’œuvre et champagne.

Le serveur m’approche. Son plateau est rempli de flûtes. J’en prends une volontiers. Voilà une offre que je ne peux refuser!

J’écoute la fin de l’allocution entendue depuis l’extérieur, puis j’applaudis, histoire de me fondre au groupe.

Un autre personnage prend le relais. Mais quelque chose cloche dans son discours, comme dans celui de son prédécesseur. Je ne comprends qu’environ le tiers de ce qui est dit. Quelques mots me sont intelligibles, puis je ne pige plus rien. Ça m’amuse. Le champagne commence à faire effet.

Les discours terminés, les gens se mêlent entre eux et le temps est à la causette. Un peu éméché, je n’ai aucune difficulté à me livrer à cet exercice mondain.

« Un événement en l’honneur de l’occitan, vous dites? Fascinant! »

« Oui, j’aime beaucoup la langue occitane, même que j’ai pu en discerner quelques passages. »

« Ce que je fais ici? Je dois vous avouer que je n’ai aucune raison de me retrouver en ces lieux. Je suis entré dans cette salle un peu par hasard. D’où viens-je? Du Québec. Ah! vous aimez les Canadiens? Ça tombe bien! »

Au bout d’un moment, je juge bon de tirer ma révérence, non sans avoir dégusté de succulents hors-d’œuvre au saumon.

En quittant la salle, je saisis une petite bouteille de Coca-Cola, comme dernier butin.

« Monsieur! Attendez monsieur! », que j’entends soudain derrière moi. Je me retourne. C’est le serveur, qui se dirige vers moi à grands pas.

Ça y est, je suis cuit. Mon subterfuge ne tient plus.

« Permettez-moi ». Il empoigne la bouteille et l'ouvre d’un vif mouvement de décapsuleur.

« Merci, mon brave! », je lui dis, soulagé.

Je descends les escaliers. Au palier, je prends une gorgée. L'imposteur l'a échappé belle.

mardi 3 août 2010

Le radotage du rat doté d'un radeau de sauvetage

Quand j'ai l'impression que je rabâche de vieilles histoires

Que je ressasse les mêmes jeux de mots usés

Bref, que je me répète

Je me console en me disant

Que même les musiciens des meilleurs orchestres doivent répéter!

Ramené à la raison, je reprends sans hésitation

La tâche d'ajouter de meilleures histoires à mon répertoire!

lundi 2 août 2010

Histoire d'Albert

Parfois, très peu de temps après avoir appris quelque chose, je recroise cette notion nouvellement acquise. Je suis toujours émerveillé par ces coïncidences. Je présume que cela vous arrive aussi.

Voici par exemple un passage attribué à Albert Einstein :

Je méprise profondément ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce ne peut être que par erreur qu'ils ont reçu un cerveau; une moelle épinière leur suffirait amplement.

Cette citation contre l’endoctrinement et le conformisme, je ne l’avais jamais vue avant avant-hier, au moment où je l’ai découverte sur le blogue de Paul Coelho, l’auteur de L’Alchimiste. M. Coelho avait dressé un portrait d’Einstein dans sa plus récente entrée.

À mon grand étonnement, j’ai revu la même citation hier, dans un article du Globe and Mail portant sur Julian Assange, la figure de proue de Wikileaks, qui a récemment défrayé la chronique pour avoir rendu publics des milliers de documents classés secrets sur le déroulement de la guerre en Afghanistan.

Ce sentiment d’agréable surprise, je le ressens aussi quand, quelques minutes à peine après avoir fait la connaissance de quelqu’un, je me rends compte que nous avons des amis en commun. Cela m’est arrivé l’an dernier pendant mes vacances au Japon, si bien que j’ai vu double à Kyoto, mais ça, c'est une autre histoire!

dimanche 1 août 2010

Le soleil

Adonnons-nous à un jeu de dictionnaire. Il suffit de choisir un nom, « soleil » dans ce cas-ci, d’en trouver la définition dans le dictionnaire, puis d’étoffer cette définition en remplaçant les mots qu'elle contient par leur propre définition. Cet exercice peut se prolonger à l’infini. Voyons ce que ça donne, au bout de seulement huit étapes :

Soleil

Étoile autour de laquelle gravite la Terre.

Astre qui brille dans le ciel autour duquel gravite la Terre.

Astre qui brille dans le ciel autour duquel gravite la planète du système solaire habitée par l'homme.

Corps céleste naturel qui brille dans le ciel autour duquel gravite la planète du système solaire habitée par l'homme.

Corps céleste naturel qui brille dans l’espace visible au-dessus de nos têtes autour duquel gravite la planète du système solaire habitée par l'homme.

Corps céleste naturel qui brille dans l’espace visible au-dessus de nos têtes autour duquel gravite le corps céleste du système solaire, non lumineux par lui-même, habité par l'homme.

Corps céleste naturel qui brille dans l’espace visible au-dessus de nos têtes autour duquel gravite le corps céleste du système solaire, non lumineux par lui-même, habité par le mammifère de l'ordre des primates, à locomotion bipède, doté de mains préhensiles, d'un langage articulé et d'un cerveau volumineux doué de la pensée abstraite, et vivant en sociétés très structurées.

Corps céleste naturel qui brille dans l’espace visible au-dessus de nos têtes autour duquel gravite le corps céleste du système solaire, non lumineux par lui-même, habité par l’animal vertébré caractérisé par la présence de mamelles, d'une peau généralement couverte de poils, d'un cœur à quatre cavités, d'un encéphale relativement développé et d'une température constante de l'ordre des primates, à locomotion bipède, doté de mains préhensiles, d'un langage articulé et d'un cerveau volumineux doué de la pensée abstraite, et vivant en sociétés très structurées.

Imaginez à présent ce que ça donnerait à la centième étape!