mardi 31 mai 2011

Gravité

La monture de mon objectif d'appareil photo s'est cassée
Ce n'est pas trop grave, il s'est cassé auparavant. Suffit de commander une nouvelle pièce et d'effectuer la réparation moi-même
J'ai reçu jeudi dernier une évaluation plutôt ordinaire de mon superviseur
Ce n'est pas trop grave, ça fait partie de la courbe d'apprentissage, sans compter l'évaluation d'un autre élève, excellente, reçue le lendemain, parfaite pour le moral
Je suis crevé, à force de travailler et d'étudier sept jours semaine
Ce n'est pas trop grave, le programme de japonais achève bientôt, je pourrai ensuite opter pour des cours privés, ou du moins des cours pas tous les matins de semaine. Peut-être même que mon superviseur m'accordera les samedis de congé. On peut toujours espérer!
 Voilà. Je suis en santé, j'apprends une langue et un métier, à moi vers mes rêves et objectifs d'œuvrer!

lundi 30 mai 2011

Je n'y croix pas

Près de mon école de japonais, j'ai été surpris de constater ce symbole, ressemblant étrangement à une croix celte, symbole utilisé par nombre de groupes de suprématie blanche. Il ne s'agit pourtant que de l'affiche d'une boutique de shōchū, la boisson nationale japonaise au même titre que le saké, boutique qui dessert ceux n'ayant pas fait une croix sur l'alcool...

samedi 28 mai 2011

Galop

L'averse dure maintenant depuis deux jours. Pas de doute, la saison des pluies est bel et bien entamée.

Cette pluie m'a poussé à laisser de côté ma bicyclette, pour me rendre aux célébrations d'après-concert de mon ami Yuki, dont le groupe était en prestation non loin de la station Shimokitazawa.

Après quelques bières à discuter avec les fêtards, je tire ma révérence. L'heure du shuden dépassée, et la pluie n'ayant cessé, c'est un peu renfrogné que j'amorce à pied les quelques sept kilomètres me séparant de mon lit.

Au bout d'environ cinq cent mètres me vient la réalisation : pourquoi ne pas revenir en courant? Sept kilomètres, après tout, c'est une distance bien moindre que ce que je cours habituellement. De la pensée aux actes, à peine dix secondes, et je passe à la vitesse jogging.

Malgré les chaussures peu coussinées, l'imperméable sur le dos et le parapluie fermé dans la main, le parcours se déroule plutôt bien. Un avantage concret et indéniable du maintien d'une bonne forme physique!

Deux minutes après avoir regagné le logis, la pluie redouble soudainement d'intensité. Dire que j'aurais encore été dehors, aspergé, n'eut été de mon galop nocturne improvisé!

vendredi 27 mai 2011

Ce matin au travail je suis un peu magané.

C'était ma soirée de bienvenue hier soir, organisée par l'école qui m'a embauchée. Le repas s'est déroulé dans un restaurant espagnol, selon une formule neuf services et boissons à volonté. En somme c'était une excellente occasion de mieux connaitre mes collègues, dans une atmosphère décontractée.

Et avant que vous me posiez la question : non, je ne me suis pas endormi dans le dernier train!

jeudi 26 mai 2011

Il y a bu et abus

 
Ce soir, pour une rare fois, j'ai dû prendre le dernier train, le shuden, pour revenir chez moi. Tout au long de mon parcours sur la ligne Yamanote, bien bondée, le spectacle dégradant de ceux ayant abusé, étendus sur les sièges ou par terre, sonnés ou endormis.

N'ayant pas l'air parti pour être en mesure de prendre son train de la dernière chance, celui de la photo devra, après avoir repris ses esprits, revenir chez lui en taxi, ou bien attendre le premier train, à cinq heures du matin.

Comme quoi la modération a bien meilleur goût et, s'il revient en taxi, bien meilleur coût!

mercredi 25 mai 2011

Tête

En japonais, quelques expressions intéressantes sont tirées de tête, atama, 頭.

Une personne inflexible est une ishiatama, dont les caractères 石頭 veulent littéralement dire tête de pierre.

Être obstiné, atamagakatai, 頭が固い, c'est avoir, comme en français, la tête dure.

Être très offensé, en colère, s'emporter, perdre son sang froid, atamanikuru, 頭に来る signifie littéralement venir à la tête.

Parlant de perdre de sang froid, on peut également dire atamanichiganoboru (頭に血が上る), ou avoir le sang qui monte à la tête.


Être hautain, atamanotakai, 頭の高い, c'est avoir la tête haute.

Finalement, et pour finir sur une note positive, être intelligent, atamagaii, 頭がいい c'est avoir une bonne tête. 

Et vous, comment se porte votre tête?

Minime contribution

Une ligne de métro parmi tant d'autres dont le service est
temporairement interrompu pour cause de coupe de courant.


Depuis le séisme du 11 mars, qui a entraîné une chute de la production d'électricité de source nucléaire, on nous encourage à diminuer notre consommation énergétique. Dans les trains et gares, par exemple, on nous montre souvent la consommation globale d'électricité, en pourcentage du pic d'utilisation.


Souhaitant faire ma part, aussi minime soit-elle, je me suis mis à éteindre les lumières de l'entrée et des escaliers de mon immeuble lors de toutes mes allées et venues.

Mon exemple ayant été plus ou moins suivi par mes voisins de logis, j'ai décidé de forcer la note en optant pour une stratégie que l'on pourrait qualifier de discutable : imprimer et afficher sur la porte d'entrée un faux avis de Sakura House, la société de gestion immobilière exploitant l'immeuble, enjoignant les résidents à s'efforcer d'éteindre les lumières en tout temps. Reste à voir si cette notice aura l'effet escompté!

lundi 23 mai 2011

Portrait d'adoptée du Japon : Elli Plunkett




Tout d’abord, d’où viens-tu, et pourquoi es-tu venue au Japon?
Je viens de Chicago. Mon père est Américain, ma mère est Japonaise.

Mon père est passionné du Japon. À la fin de ses études universitaires, il a décidé de s'installer au Japon et d’y travailler. Au bout de quelques années il a rencontré ma mère. Ensemble, ils m’ont eu, puis ma sœur.

Deux semaines après ma naissance, nous sommes retournés aux États-Unis.

Bien que j’aie principalement grandi aux É.-U., nous venions chaque année au Japon. Nous avons même vécu au Japon trois années de suite, au cours desquelles j’étudiais à une école internationale, en anglais.

En fait, j’ai toujours étudié en anglais, qui est ma langue maternelle, même si ce n’est pas la langue de ma mère. Je me vois comme Américaine, même si je connais bien le Japon, et plus particulièrement Tokyo. Mon père ayant toujours alterné le travail entre les États-Unis et le Japon, il y a quatre ans il a décidé de travailler uniquement au Japon, où nous vivons toute la famille dans un bel appartement. 

Je suis étudiante d’une université américaine à l’heure, et j’ai décidé de faire un échange à Sophia, voyant en cela une occasion idéale d’approfondir mon japonais.

Et pour te rapprocher de tes racines maternelles…
Exactement.

Quelle est ton université?
Indiana University, à environ quatre heures de voiture au sud de Chicago.

Comme décrirais-tu ta vie ici, en tant que personnes aux origines binationales?
Je suis certainement gaijin ici. Les passeurs de prospectus destinés aux Japonais ne m’en tendent pas, et les gens sont surpris lorsque je leur parle japonais, j'imagine parce que j’ai le visage d’une étrangère.

En fait, j’aurais même de la difficulté à dire que tu es demi-Japonaise.
En effet. Ma sœur a l’air plus Japonaise.

Lorsque tu parles japonais, les gens d’ici comprennent-ils immédiatement qu’il ne s’agit pas de ta langue maternelle?
Pas immédiatement, mais après une minute [rire]. Mon accent est japonais, mais mon niveau est plutôt bas.

Estimes-tu commettre beaucoup d’erreur lorsque tu parles japonais?
Ce n’est pas nécessairement que je fais des fautes, c’est plutôt que je ne suis pas en mesure d’exprimer tout ce que je voudrais dire. Surtout lorsque la conversation est plus profondeur que, disons, le fait de commander à partir d’un menu, ou d’aborder des sujets de base. Il m’est difficile d’exprimer le fond de ma pensée.

Par exemple : je suis très proche de mes grands-mères, mais de différentes manières. Avec grand-maman américaine, je peux lui dire tout ce que je ressens, et lui demander conseil. Avec son homologue japonaise, tout ce que peux dire, ce sont des choses superficielles telles que : « allons faire cela », ou « c’est délicieux ».

Suis-tu des cours de japonais à l’heure actuelle?
J’ai suivi un cours à mon premier semestre, mais j’ai opté pour un niveau trop élevé. À mon arrivée au Japon, j’avais entendu dire que les cours universitaires étaient tous très faciles, que c’était une vraie farce. Je n’étais donc pas à mon affaire, et je faisais souvent l’école buissonnière.

J’ai obtenu des notes médiocres, et c’est maintenant que je me rends que pour obtenir mon diplôme à temps, je dois prendre le double de cours, et je dois tous les passer. J’obtiens de meilleurs résultats ce semestre [rire], mais sans suivre de cours de japonais. Je n’ai pas le temps.

Dans ta situation particulièrement, quels sont les principaux avantages de ne pas être Japonaise?
Puisque je parle couramment anglais, je jouis d’excellentes perspectives d’emploi, d’autant plus que je n’ai pas besoin de visa, passeport japonais oblige.

Je fais du tutorat de préparation au SAT et je suis gardienne d’enfants. Ce faisant, je gagne quatre fois plus que si j’occupais ces emplois d’étudiant aux États-Unis. Je fais cinq fois le salaire minimum américain.

Pour tout dire, c’est des raisons pour lesquelles je m’en suis mal sortie au semestre dernier : je ne me concentrais qu’à faire de l’argent et trouver du travail, sans m’appliquer dans mes études.

Inversement, quels sont les inconvénients d’être gaijin à tout moment?
Difficile à dire, car je suis presque entièrement à l’écart de la société japonaise. Je suis venue au pays parce que je voulais être plus Japonaise, m’intégrer à la société japonaise, mais il est excessivement difficile de m’impliquer dans des activités ne s’adressant pas spécifiquement aux étrangers, puisque je ne peux lire le japonais. Aux États-Unis, je prenais part à tous ces clubs et activités, et ici je ne suis même pas en mesure de lire les sites web de divers organismes.

Il s’agit là d’un désavantage considérable. Je voulais devenir Japonaise, mais j’ai presque abandonné cette ambition car 1) j’ai l’air étrangère, et 2) je ne parle pas couramment la langue.

Tu as dû donc revoir la vision que tu t’étais faite de ta vie au Japon.
Exact.

Tu es ici pour environ un an, c’est bien ça?
J’y serai jusqu’à la fin juillet, auquel moment mon séjour aura duré un an.

Après cela, songes-tu à rester plus longtemps?
Oui. Mon plan, qui est sujet à modification, est de retourner aux États-Unis, faire ma dernière année d'études pour obtenir mon diplôme, et revenir au Japon pour tenter à nouveau de m’intégrer et de devenir plus Japonaise.

À présent, j’étudie, je travaille et je fais tout en anglais, mais à mon retour je veux travailler au sein d’une entreprise japonaise, ce qui me forcerait réellement à approfondir mon japonais.

Qu’est-ce qui te manque le plus de l’Amérique?
Mes amis. La vie universitaire américaine est incomparable. Ce qui me manque d'Indiana University, c'est le sens de la communauté. En y étudiant, on a l'impression de faire réellement partie de la population étudiante, on a l'occasion de rencontrer d'innombrables personnes aux vues semblables, comme s'il s'agissait d'un grand village estudiantin.

À Sophia, ce sens de la communauté n'existe pas, et c'est plus difficile de se faire des amis. Je vais sur le campus uniquement pour assister à mes cours, et j'en sors dès qu'ils finissent. Je consacre une large part de ma vie en dehors de mon université.

Ici, quand les étudiants veulent sortir, ils vont bavarder dans des petits bars ou des isakayas. Aux États-Unis, ils organisent plutôt des partys de maison, remplis à craquer de jeunes exaltés. Ça me manque.

Ça me manque également d’avoir accès à tous les renseignements, de comprendre tout, d’être en mesure de chercher sur Internet dès que j’ai besoin ou envie de quelque chose. Ici, je suis toujours limitée aux sites Web et ressources pour gaijin, tels que le magazine Metropolis.

Souhaites-tu ajouter quoi que ce soit?
S’il y a une chose de l’Amérique qui ne me manque pas, c’est la nourriture!

Aussi, depuis mon arrivée, j’ai gagné en maturité, Tokyo étant une ville si propre et classe, à des années-lumière d’Indiana University, remplie de gens disjonctés.

Tu as donc l’impression que le Japon t’a en quelque sorte « civilisée », qu’il t’a rendue plus respectueuse?
Oui [rire].

C’est un peu la même chose pour moi. À Toronto, bien qu’il ne s’agisse pas d’une ville sale, on aperçoit souvent des détritus tels que des vieux journaux qui traînent, et en cela on se dit que ce n’est pas grave de jeter des trucs par terre.  En revanche, ici, lorsqu’on a un bout de papier à jeter…
... on le garde, jusqu’à trouver une poubelle.

Oui, même s’il n’y en a nulle part.
Oui! [rire].


Eau tombante

Jour pluvieux, ou aujourd'pluie. Nous sommes aux portes de la 梅雨 (littéralement pluie de prunes), la saison des pluies japonaise, qui devrait durer jusqu'à début juillet. L'air est frais, du moins, et c'était bien plaisant en jogging, juste avant le début des intempéries. Le bandeau destiné à absorber ma sueur frontale devra attendre son baptême de feu.

Que faire en journée d'averses? On peut y aller de Sudoku, dont le nom est une contraction de ji wa dokushin ni kagiru (数字は独身に限る), se traduisant par « limité à un seul chiffre ». Pour tout dire, dokushin signifie littéralement célibataire. Aucun mariage de drôles de numéros n'est donc permis!

samedi 21 mai 2011

Prix V

Premier cours d'enseignement privé

Peinard, autour d'une conso dans un café

Deux heures à causer et corriger les erreurs

D'une demoiselle avenante, on a vu pire malheur ailleurs!

vendredi 20 mai 2011

PIA

Pour faire croire à la populace que sa marque est plus prestigieuse qu'en réalité et pour en redorer le blason, quoi de mieux qu'une généreuse dose de pseudo-français? Et pour tout vous dire, je crois que PIA est une salle de pachinko, qui « mise » sur la dépendance au jeu de ses clients, ce qui n'est pas particulièrement simpatique... 

PIA qui est simpathique et attire des gens.

Avez-vous d'eja' passe' du bon temps au PIA?

jeudi 19 mai 2011

Besoin de savoir

Dans ce restaurant, où à mon deuxième passage en deux semaines, le même disque des plus grands succès des Beatles jouait, je me suis posé la question : dans toutes les compositions de ce groupe légendaire, combien de fois, au total, love, tant le verbe que le nom commun, est-il prononcé?

Et n'en déplaise aux fans beatlesques, l'amour n'est pas tout ce dont j'ai besoin.

mercredi 18 mai 2011

Même

Le jogging, comme bien d'autres aspects de la vie, peut finir par devenir répétitif un brin. Le point de départ et celui d'arrivée, soit chez soi, restant les mêmes, inévitablement on finit par avoir fait le tour de son quartier.

Au cours de ma séance de jogging d'aujourd'hui, par un bel après-midi ensoleillé, j'ai été témoin d'une répétition, mais d'un tout autre ordre.

Progressant dans une rue que j'avais empruntée pour la première fois lors de ma course précédente, j'ai aperçu deux étrangers, un blanc et une noire dans la fin vingtaine, s'engager dans une ruelle perpendiculaire.

Les deux mêmes personnes, aperçus depuis la même rue alors qu'il s'engageaient dans la même ruelle qu'il y a deux jours, c'est tout de même étonnant, non?

Haletant, suant, le cœur débattant, le visage baigné de soleil, les lèvres souriantes et entrouvertes, respirant bruyamment, heureux, j'ai poursuivi ma course.

mardi 17 mai 2011

Sieste de trottoir


Spectacle plutôt rare près de mon école : un type endormi sur le trottoir, la main droite dans le pantalon. J'ai tout de même été rassuré de constater sa poitrine monter et descendre au rythme de sa respiration.

Une rotation de la photo de 90 degrés en sens horaire nous donne presque qu'il fait la chaise contre un mur de béton!

lundi 16 mai 2011

Partenaire du matin


Au pays du café en canette, que l'on peut acheter chaud ou froid auprès des milliers de machines distributrices disséminées partout dans la ville, il y a des cafés plus caféinés que d'autres.

Celui ci-dessus, baptisé Saeru (冴える, verbe ayant une panoplie de significations positives, dont être vif, optimiste, satisfaisait, alerte et adroit), contient ainsi 240 mg de caféine, soit l'équivalent d'environ deux cafés-filtres. Son slogan lui sied donc à merveille : Ce café vous réveille, en tant que partenaire d'affaires. 

Il est 1h28 du matin alors que j'écris ces lignes. J'ai bien l'impression que mon partenaire d'affaires et moi collaborerons demain matin en classe!

Brassage

Le sensibilisateur à la préparation aux catastrophes


Aujourd'hui, en compagnie des autres étudiants de mon école de japonais, je suis allé à un centre de préparation aux catastrophes. Sortie scolaire tout à fait à propos, un peu plus de deux mois après le tremblement de terre du 11 mars.

Nous avons notamment compris que c'est forçant d'ouvrir une porte dans un local inondé, qu'il faut couper l'alimentation en gaz à la suite d'un séisme, et que les orages peuvent causer des inondations. Ou nous a également montré à nous servir d'un extincteur d'incendie.

Le clou du spectacle, si je puis dire ainsi, a été le simulateur de secousse sismique, étonnamment fidèle à la réalité de mon expérience. Blotti sous la table de cette pièce de simulation, j'en ai presque eu les genoux râpés sur la moquette recouvrant le sol, ayant décidé d'opter pour des culottes courtes en cette journée chaude! 

dimanche 15 mai 2011

Réveille-matrain

Samedi matin dans le train, en route vers le travail. Malgré qu'il ne soit pas encore huit heures, les sièges sont presque tous occupés.

Devant moi, un adolescent dort les bras croisés, un sac de sport à ses côtés. Il a l'air si profondément endormi que je me dis qu'il est bien placé pour rater son arrêt.

Cinq minutes plus tard, le train s'immobilise à la station Ochanomizu. Je perçois une sonnerie, qui semble provenir du jeune homme. Il se réveille d'un coup et enfonce la main dans sa poche droite pour désactiver l'alarme. Dans les vapes mais vif, il bondit de son siège et franchit les portes du métro juste à temps, en route vers son activité du samedi matin.

J'avais déjà entendu parler de ces applications permettant aux amateurs de roupillons de ne pas manquer leur destination, mais c'était la première fois que j'apercevais une telle alarme en action. Elle a bien fonctionné cette fois-là. Qui d'autre pour me le prouver que celui justement identifié comme à risque de passer tout droit?

samedi 14 mai 2011

Crachat



Semble-t-il qu'une affiche soit nécessaire pour bien renforcer ce point crucial : cracher au visage du contrôleur ferroviaire, ce n'est pas très gentil.

Il suffit d'observer le regard horripilé des passants pour comprendre qu'au pays du soleil levant, contrairement à ailleurs dans le monde, ce n'est pas socialement acceptable d'asperger les hommes en uniforme de sa salive projetée. Non mais, quel garnement mal léché!

jeudi 12 mai 2011

Vie inversée

Samedi matin. La coloc qui revient de clubber à 6h50, et moi qui dois me lever pour aller travailler, à 6h50. Bonjour et bonne nuit!

mercredi 11 mai 2011

Esprit tordu


Apercevoir
Une ampoule circulaire brûlée et emballée dans un sac de plastique translucide, déposé en vue de la collecte des ordures.

S'imaginer
Un condom géant, attendant patiemment le passage d'un bougre particulièrement bien membré.

Eau de nez

En japonais, morve (鼻水) se prononce hanamizu. Le premier kanji 鼻 signifie nez, tandis que le second 水 signifie eau. La morve japonaise, ce n'est donc que de l'eau de nez. Que c'est poétique!

Puisqu'on nomme eau d'érable la sève récoltée dans les érablières, il est résulte qu'on pourrait dorénavant, pour embellir cette production nasale parfois abondante, désigner la morve comme étant de la sève de nez.

Bien évidemment, advenant l'adoption de cette expression, d'autres viendraient naturellement au monde. Je m'imagine facilement une conversation de la sorte autour de la machine à café du bureau :

-Salut Robert! Jean est pas au travail aujourd'hui?

 -Salut Michel! Jean est en congé de maladie. Son nez est en plein temps des sucres.

- Ah vraiment? J'espère que son absence ne va pas s'étirer trop longtemps. La pognes-tu?

-Haha! Robert, sacré farceur!

lundi 9 mai 2011

Procrasse

Allez, écris quelque chose dans ton blogue. Il est déjà tard, et demain un autre jour t'attend. Tu as toujours de la difficulté à te coucher tôt; tes nuits sont trop courtes.

Tiens donc, un article sur l'accord secret qui aurait été conclu en 2001 et reconduit en 2008 entre les Américains et Pervez Moucharraf, l'ancien président pakistanais, autorisant une action unilatérale américaine en sol pakistanais dans le but d'éliminer Ousama Ben Laden. Intéressant.

Faudrait bien que tu reviennes à la rédaction de l'entrée de blogue. T'as pas justement comme objectif d'ajouter quelque chose chaque jour? Il se fait de plus en plus tard.

Surprenant : selon Wikipedia, Elizabeth Bear, l'auteur du livre de science fiction à la sauce canadienne trouvé l'autre jour près de mon école, a déjà gagné quelques prix pour ses œuvres.

Parlant de ce genre littéraire, on en apprend tous les jours : le neveu d'Andy Warhol, James Warhola, est un illustrateur de romans de science fiction. Le vrai nom de famille d'Andy serait donc Warhola. Incroyable mais vrai : son tableau Eight Elvises s'était vendu 100 millions de dollars voilà quelques années! Ça revient cher de l'Elvis!

Bon, là ça suffit. Il est une heure et quart, tu as assez niaisé, assez dévié, assez procrastiné. Donne un bon coup de barre, et va te coucher!

dimanche 8 mai 2011

Mülleimer


Zyeutez-moi ce produit qui croupit depuis trop longtemps sur les étagères, et qu’un prix six fois moindre qu’initialement ne parvient pas à lui faire trouver preneur.

Made in Western Germany. Ce truc a été mis en vente alors que le mur de Berlin tenait toujours debout. Elle a beau être dotée de deux Bleistiftspitzern, cette bébelle restera longtemps sans acheteur, j’ai bien peur.

Ce cossin est un aiguise-crayons, pour tout vous dire. Une merveille d’ingénierie ouest-allemande. À qui la chance?

Paradoxes

Tōkyō

De la propreté partout; pas de poubelles dans les rues

Des policiers peu nombreux; pas de danger la nuit

Des habitants par millions; pas d'air pollué 

De l'excellent service; pas de pourboire

Des sans-abris; pas de mendiants

Tōkyō

La plus peuplée du monde; une mégalopole fonctionnelle

samedi 7 mai 2011

Trève de texte 2 : fleurs contre ferraille

Nouvelle édition de trève de texte, la chronique où l'écrit cède sa place à l'image. Voici donc quatre portions de couleurs numérisées à vous mettre sous la pupille.




jeudi 5 mai 2011

Robotoronto


Dans le stationnement de mon école, je suis tombé sur un roman de science fiction dont l'action se déroule dans le Toronto de la moitié du 21e siècle. Les nombreuses références à la Ville-Reine m'ont rappelé les cinq années au cours desquelles j'y ai vécu.





 

Ce livre ayant l'air platte à mort, j'ai cru bon de le laisser là, afin que le prochain ex-Torontois puisse le trouver, et rêvasser un temps, comme je l'ai fait...

Creapy

Creep: (Familier) personnage répugnant, lèche-bottes.


Voici de la crème à café en poudre au nom pour le moins discutable, provenant de la fusion de creamy et powder. Remarquez que le a n'est finalement qu'un e inversé...

mercredi 4 mai 2011

Dénouement

Parfois ce n'est qu'en l'absence de choix qu'on se voit forcé d'élargir son champ de connaissances.

Instructeur d'anglais, voilà le premier poste de ma vie où le complet-cravate est de rigueur. Je n'ai ainsi eu d'autre choix que d'apprendre quelque chose que j'aurais dû avoir maîtrisé depuis longtemps : l'art de nouer une cravate.

Le demi-Windsor n'a donc plus de secret pour moi. Finie l'époque où je demandais à d'autres de me faire un beau nœud, pour ensuite conserver ma cravate le plus longtemps possible dans son état noué.

Non mais, quel heureux dénouement!

mardi 3 mai 2011

Dodo

C'est ce matin, à moitié endormi devant mon bol de céréales malgré les presque huit heures de sommeil, que je me dis que j'aimerais pouvoir me contenter de trois heures de sommeil par nuit, à la Grégory, et de me lever frais et dispo, prêt à saisir la journée par les cornes.

Trois heures de sommeil, c'est finalement vingt-et-une heures d'éveil, pour faire plus.S'il me manque quelque chose dans la vie, c'est bien du temps!

dimanche 1 mai 2011

Chaud

Hier soir, la nuit était parfaitement fraîche. En vélo vêtu d'une chemise à manches longues, j'étais bien. Si seulement ce pouvait rester ainsi tout le printemps et l'été.

Évidemment, dans les mois à venir, ça ne peut que se réchauffer, et surtout, s'humidifier, ce que je crains au plus haut point. L'été tokyoïte, d'ordinaire collant, risque d'être encore pire cette année, car l'offre électrique diminuée depuis le tremblement de terre risque fort bien de se traduire en net recul de l'utilisation de l'air climatisée.

En attendant le temps chaud, profitons de cette belle météo!

Un mois moins un jour

Le dimanche 3 avril 2011 à Okinawa, je me fais réveiller à dix heures par mon réveille-matin. Je me suis couché dans un état bien avancé à peine quatre heures plus tôt, et dans moins d'une heure je dois quitter ma chambre d'hôtel et en remettre la clé. Mon vol de retour à Tokyo m'attend en milieu d'après-midi. Je suis fatigué, j'ai mal à la tête, je suis déshydraté, bref je me sens misérable. C'est dans cette condition, en attendant mon avion, que je décide de m'imposer un mois de sobriété.

Ce soir, à une seule journée d'avoir bouclé ce mois, j'ai bu à nouveau. Victime des circonstances, je sirotais un thé Oolong bien tranquille dans un bar sympa récemment découvert dans mon quartier, quand le barman et propriétaire a décidé sans s'annoncer d'offrir un shot d'alcool fort à tous ceux présents, moi et trois autres clients. L'eau-de-vie déjà versée, et mon mois si près d'être complété, je me suis laissé succomber. Et tant qu'à me mouiller, une bière j'ai ensuite commandé.

Quel bilan dresser de cette période de tempérance?

1- Je n'ai eu aucune difficulté à cesser de boire complètement. Je n'ai que rarement vécu des moments où je me suis dis qu'un verre me ferait du bien. Cette facilité m'a même surpris un peu. 
2- C'est surtout lorsqu'on est malade qu'on se rend compte à quel point la santé est précieuse. Dans la même optique, c'est seulement quand on a la gueule de bois qu'on se rend compte à quel point ça fait du bien de ne pas en souffrir. Ce n'est que maintenant, en y pensant, que je me rends compte que, depuis un mois, je ne me suis jamais réveillé avec un mal de bloc.

3- Cette déprogrammation du cerveau, soit l'élimination de la relation « sortir entre amis = boire », m'a été bénéfique. La sobriété ne m'a pas empêché non seulement de sortir, mais également de m'y divertir et d'y avoir du plaisir. Ainsi, même lorsque je me couchais tard, le lendemain j'étais relativement productif, ralenti seulement par le manque de sommeil. 

4- Consciemment ou non, pour compenser, j'ai augmenté sensiblement ma consommation de café, comme s'il me fallait remplacer une stimulation par une autre.
Ce mois moins un jour va-t-il bouleverser mes habitudes de consommation d'alcool? Bouleverser, non, modérer, peut-être. Je crois que je vais boire moins régulièrement, où du moins moins souvent en l'absence d'occasion à célébrer.

Vais-je retenter l'expérience? Probablement. Elle a été positive cette fois-ci, je ne vois pas pourquoi les prochaines ne le seront pas.

Vais-je pour autant cesser de déguster de temps en temps un bon verre de bière, de scotch, de vin? Absolument pas. Le saké, c'est sacré.