dimanche 28 août 2011

Deux deux

J'ignore qu'écrire, alors vingt-deux minutes de composition sans retenue.

Demain très tôt, mais plutôt tantôt car le seuil de minuit est déjà franchi, j'enseigne à l'école d'Ikebukuro, dont l'atmosphère je qualifierais de far-westienne de par la marge de manœuvre générale dont les enseignants jouissent, et de par la large mesure à laquelle ils en profitent.

Les kanji d'Ikebukuro (池袋) signifient sac d'étang, ce que j'ai de tout temps trouvé rigolant. Il eut été préférable d'écrire « rigolo » ici, mais faulait (du bon québécois fautif) trouver un mot rimant avec étang et temps, et rimant d'ailleurs rime avec étang et temps.

J'ai décidé d'amorcer une collection quelque peu particulière, celle des avertissements en papier accrochés par les gendarmes du stationnement cycliste au guidon des vélos fautifs. Cette collection, se dispensant d'objets dispendieux, approchant le seuil de respectabilité, je songe à moment donné à la présenter sur ma présente tribune très bonne. On m'a souvent remarqué, ou reproché, que la modestie ne faisait pas partie de mes qualités...

En japonais, le saké ne s'appelle pas saké, mais nihonshu (日本酒), littéralement alcool japonais. Saké, en japonais, est un terme qui englobe toute boisson alcoolisée. En définitive, au moment présent, force est d'admettre que je me délecte de saké, généralement parlant, et de nihonshu, spécifiquement causant. 

Ce matin, le soleil faisait darder ses rayons (expression apprise d'une fine figure de l'intellectualisme québécois, j'ai nommé Mononc' Serge) sur la grande Ceinture pacifique, comme beau temps précédant la pluie d'un nouveau typhon dont j'ignore le nom, qui maintenant s'abat sur mon balcon, et dont de ma chambre j'en perçois le son.

Mes cours de japonais depuis mercredi dernier sont tels un fil dont on m'a donné à retordre. Vaste vocabulaire à maîtriser, complexes structures à mémoriser, un coup de barre faut donner pour éviter de mes pairs d'être la risée et par mes profs devenir prisé.

Ce que vingt-deux minutes peuvent passer vite! Bonne nuite!

samedi 27 août 2011

Artifice


Comme bien d'autres gamins, étant gamin j'aimais bien jouer avec le feu.
Observer des gamins en gaminet gaminer leurs gamineries, ça m'a replongé en enfance un peu.


vendredi 26 août 2011

Rivière argentée

Certains concepts et idées diffèrent de langue en langue.

En japonais, la Voie lactée n'est ni une voie, ni laitière. Elle est plutôt la ginga (銀河), la rivière argentée.

Le kanji d'arc-en-ciel n'est pas lié à un arc ni au ciel. Niji (虹), est composé de l'élément désignant les insectes (虫) et celui se rapportant à la construction (工). L'arc-en-ciel serait donc l'œuvre d'insectes, colorés, il va de soi.

Le bourreau de travail nippon (shigoto no oni, 仕事の鬼) n'est pas un bourreau, mais un démon (鬼). Sont également démons les patrons sans cœur (onikachō 鬼課長), les usuriers (saiki, 債鬼), les dents en saillie (oniba, 鬼歯) et les génies (kisai, 鬼才).

À noter qu'un autre mot pour génie (tensai, 天才) est homophone de désastre (tensai, 天災).

À bien y penser, c'est vrai que je suis tantôt un tensai, tantôt un tensai.

jeudi 25 août 2011

Nouvel objectif

Je viens de m'acheter un jouet à saveur photographique. Comme toujours dans les jours suivant une telle acquisition, je suis en mode découverte et exploration des possibilités. En voici donc quelques premiers exemples.





DJ simagrées
Bureau de travail de DJ Simagrées

Tōkyō sous la pluie

Elle est loin l'authentique Ipanema


Lasers verts en l'air

mercredi 24 août 2011

Passage à niveau

 Les deux semaines précédant mon périple de cinq jours dans le nord, j'ai suivi des cours à une nouvelle école de japonais, grâce à une promotion de quatre semaines fort abordable.

Les deux autres étudiantes du cours, Elizabeth l'Équatorienne et Agatha la Philippine (des noms très britanno-classiques, en contraste avec leurs origines), étaient de niveau comparable au mien. Les leçons étaient donc bien équilibrées et intéressantes.

Comme quoi rien ne dure éternellement, à mon retour, lundi cette semaine, deux anciennes nouvelles étudiantes se sont jointes. Anciennes car elles y étaient avant mon arrivée, nouvelles car elles étaient en vacances lors de mes deux semaines initiales. Une Néerlandaise enceinte, revenue d'un mois en Europe, et une Pakistanaise en plein Ramadan, restée à Tokyo mais s'étant occupée de membres de sa famille en visite.

Non seulement elles arrivent bien en retard, mais initialement elles ne font que parler anglais. Je me tais, dans l'espoir que bien vite elles se mettent à parler japonais. Mais voilà que Selma la Néerlandaise m'adresse la parole :

Elle : d'où viens-tu? (en anglais)
Moi : peux-tu essayer de me poser la question en japonais? (en japonais)
Elle: Non. (en anglais)
Moi (contenant à peine ma rage devant son attitude minable) : À quoi ça sert d'être ici si tu ne veux pas parler japonais? (en anglais). Puis, exaspéré : je viens du Canada. (en japonais).

Je peux comprendre que ces filles aient perdu un peu de leur japonais, mais la classe étant techniquement de niveau intermédiaire, elles auraient dû être en mesure, ou du moins tenter, de me poser de telles questions de base dans la langue des sept samouraïs. Ce n'était justement pas tant leur niveau faible que leur absence d'effort qui m'agaçait. J'ai diplomatiquement décidé qu'il valait mieux suivre la leçon sans verbaliser les sentiments belliqueux qui m'habitaient.

Ce cours, qui jusque là avait été si plaisant, s'en est ainsi trouvé grandement ralenti, au point où je me suis mis à m'y emmerder, en bonne partie par des questions telles que (et toujours posées en anglais) : qu'est-ce que « suzushii » veut dire? Tout le monde sait ce que « suzushii » signifie, bon sang!

Le mercredi, j'ai demandé d'observer le cours de niveau supérieur, en après-midi celui-là. Quelle différence! De premier de classe, j'en suis devenu le cancre. Tout de même, puisque des leçons un peu trop difficiles sont préférables à celles trop faciles, j'ai officialisé mon transfert la journée même.

Comme quoi il est difficile de trouver son niveau et d'y rester. J'espère évidement ne pas devenir la Néerlandaise de mes nouveaux camarades!

mardi 23 août 2011

Lutèce

Tu sais désormais que tu comprends
 la perspective des Japonais en voyage lorsque
    tu comprends
parfaitement ton étudiant qui déclare
avoir trouvé 
le service de son hôtel parisien
médiocre
et le métro parisien
sale

lundi 22 août 2011

Vélo

Tu sais que le sentiment de sécurité
   de ce pays t'a marqué lorsque,
au petit matin, en apercevant la clé
   dans le cadenas du vélo, oubliée là
   tu ne t'étonnes même plus
  que le vélo y soit toujours, stationné là

dimanche 21 août 2011

Le robot du métro

Tu sais qu'à ton trajet quotidien
tu t'es habitué lorsque
dans le métro, à attendre le train
tu sais idéalement te positionner
pour que ton transfert soit optimisé
et le temps écoulé, minimisé

Cinq mois plus tard

À Ishinomaki, il était parfois difficile d'établir le lien entre la dévastation généralisée qui règne toujours et le fait que des gens y vivaient, mangeaient, dormaient, et ont été nombreux à y laisser leur vie.

Je suis conscient que des milliers de photos du genre ont déjà été publiées et qu'en ajouter davantage n'est pas nécessairement louable. Mais si, ce faisant, ne serait-ce qu'une personne décide de s'y rendre pour faire sa part, à la sueur de son front ou à l'allègement de son portefeuille, le jeu en aura valu la chandelle.

Personnes-ressources rencontrées sur le terrain, excellentes sources de conseils et de soutien sur le terrain pour bénévoles :
Dean Newcombe
Jaime El-Banna

14h46 : séisme

15h : tsunami (crédit : Alexander Draude)

Meilleur avant le 14 mars 2011 (crédit : Alexander Draude)
Enfant à naître (crédit : Alexander Draude)

Enfant (crédit : Alexander Draude)

(crédit : Alexander Draude)


Quand les humains ne sont plus là, les chats dansent

La ville s'est enfoncée de plus d'un mètre en raison du séisme.
Résultat : les égouts débordent lorsque monte la marée.


Seul objet intact : un symbole de violence.


Ce qu'il reste à faire.

vendredi 19 août 2011

Bénévolat d'un jour

Cette expérience, j'eus aimé la prolonger. J'ai certainement envie de la répéter. Récit d'une journée de volontariat.
Au matin, vers sept heures, mes coéquipiers et moi nous levons lentement, et déjeunons. J'ai quelques vivres, mais Alex, le chef d'équipe, qui vient d'Allemagne, m'indique que je peux également prendre quelques aliments reçus en don par le refuge.

Mis à part Alex et moi-même, l'équipe de la journée est composée de Joe, Jason et Justin les Américains, et Teruyoshi et Toshiki, d'origine japonaise.


Chevauchant des vélos, pour la plupart rescapés des débris laissés par le tsunami et en condition variable, nous pédalons jusqu'aux terrains de l'université locale, où un village de tentes a été érigé par bon nombre d'autres bénévoles. Cet endroit est en quelque sorte le centre de tri, où sont déterminés les groupes de la journée et les moyens de transports pour les conduire aux différents sites.

Puisque les travaux ont lieu au sein de domiciles sinistrés, remplis de clous et autres périls, on me demande de souscrire à une assurance. C'est un certain Jaime El-Banna, coordonnateur énergique et sur le terrain depuis déjà plusieurs mois, qui chapeaute cette tâche. Comme tant d'autres, il est devenu leader par la force des choses, sans réelle expérience de bénévolat avant de mettre les pieds dans le Tōhoku.

Une fois assuré, je reçois un autocollant de tissu comportant mon nom, à apposer sur mes vêtements. Éternel maladroit, je l'échappe dans une flaque d'eau, et il en perd ses qualités adhésives. Je serai donc sans nom pour cette journée!


Notre petit groupe, auquel se greffe Bob d'Écosse, Marci de Nouvelle-Zélande, Trevor, de Colombie-Britannique et de trois autres Japonais dont j'ai oublié le nom, est transporté en camionnette vers notre lieu de travail pour la journée. Notre tâche : préparer, en vue de leur restauration, des maisons dont les fondations et la charpente sont relativement intactes. Cela implique d'arracher le plancher, l'isolant sous-jaçant et le plâtre des murs. Rien de très glorieux, certes, mais cela permettra au bout du compte de redonner un domicile à ceux qui l'ont perdu.


Sur l'heure du dîner, nous nous rendons tous à une maison dont le courant a été rétabli, où quelques femmes ont préparé un excellent dîner, que nous mangeons dans un atmosphère de convivialité. D'ailleurs, j'ai ressenti cette bonne humeur et un esprit de camaraderie toute la journée, pas seulement parmi les bénévoles, mais également chez les habitants de l'endroit, ceux qui ont tout perdu, à commencer par des êtres chers.



Remis au boulot en après-midi, c'est au moment d'une pause, vers 14h30, qu'un séisme de magnitude 6,3, suivi d'une alerte au tsunami, met prématurément un terme à la journée. Même si le tsunami n'aura atteint que 50 centimètres sans entraîner de dégâts, on nous somme par précaution de nous rendre en terrain élevé. Le travail se terminant généralement vers 15h30, on déclare la fin de la journée, et nous regagnons le refuge. 

Ce que j'ai retenu de cette journée, c'est la gentillesse et l'esprit de coopération généralisés, la force de caractère des citoyens d'Ishinomaki et le dévouement des bénévoles. Même les gestes les plus infimes font la différence.

Ce n'est qu'un au revoir, Ishinomaki!





jeudi 18 août 2011

Ishinomaki

Je suis arrivé en après-midi à Ishinomaki, une des villes les plus durement touchées par le tsunami, accompagné par Satoko Fujimoto, une Japonaise résidant en France et rencontrée au festival de Fukushima.

Celle-ci est à l'origine du projet Ringono, dont la raison d'être est la distribution de pommes et de jus de pomme aux habitants de Fukushima et des régions touchées par les radiations. Ce fruit contient de la pectine, et dans les années suivant la catastrophe de Tchernobyl, des scientifiques biélorusses ont découvert que cette substance contribuait à combattre l'accumulation du césium radioactif dans le corps.

Elle s'est donc associée à un pomiculteur d'Aomori, et à Fukushima!, elle donnait, depuis un kiosque, du jus de pomme et de l'information sur les bienfaits de la pectine aux festivaliers. C'est là que je l'ai rencontrée. C'est elle ensuite qui m'a invité à Ishinomaki.

À Fukushima!, Satoko, à droite, aidée de Tomoko Iwaki et Denis Cordier

Si nous nous sommes rendus dans cette ville, c'est qu'elle aide depuis des mois le refuge Meiyukan (明友館), où je loge ce soir. Ce centre d'aide doit son existence à une action citoyenne émanant des survivants du tsunami, unis par le destin et une situation commune. Il se démarque donc de bon nombre d'autres endroits du genre, mis en place par l'État, et donc alourdis par les approbations et la paperasse, propres à la bureaucratie.

Yasuhiro Chiba, à la base victime du tsunami parmi tant d'autres, est devenu chef du refuge par la force des choses. D'environ 140 personnes aux tout débuts, Meiyukan en abrite toujours une vingtaine, malgré que le séisme s'est produit il y a presque six mois. De par son absence d'attache officielle, il est en mesure de réagir très rapidement à l'évolution des besoins des sinistrés.

Monsieur Chiba démontrant les pièges à mouches,
ces dernières ayant proliféré depuis le 11 mars.
Sur place, j'ai fait la rencontre de Dean Newcombe, mannequin globe-trotteur d'origine anglaise, qui lui aussi, par la force des choses, est devenu un leader de l'aide à la région. Arrivé quelques semaines après le séisme, avec seul objectif d'apporter son aide d'une manière ou d'une autre, il est à présent coordonnateur d'une équipe de nettoyage et de restauration de domiciles endommagés, équipe à laquelle je vais me joindre demain pour apporter mon aide, ne serait-ce qu'une journée.

Dean, dont le t-shirt a été modifié pour lire "J'aime NY et le Japon"
Dean a jusqu'à présent amassé 18 000 livres anglaises par l'intermédiaire de son site. On le sent fédérateur, entreprenant, certainement charismatique. Je me sentais presque mal à l'aise d'offrir de mon temps que pour une petite journée, mais il m'a assuré que toute aide était utile.

Si la situation sur le terrain n'est plus critique, les besoins demeurent, et des années encore seront nécessaires avant de libérer la ville des cicatrices du tsunami (dont je publierai des photos d'ici quelques jours). C'était dans tous les cas réellement inspirant de rencontrer ces individus rayonnant d'espoir, conscients qu'il peuvent, et doivent, faire la différence.

Ne reste qu'à se mettre au boulot demain!

mercredi 17 août 2011

Rang contre

En voyage, ce n'est pas tant les endroits qu'on visite que les gens qu'on rencontre. Voilà l'idée qui a germé dans ma cervelle après cette journée. Mais tout d'abord, revenons à hier au soir.

Après avoir déniché l'auberge de jeunesse la plus proche de la gare centrale, je m'y rends en croisant un restaurant qui a l'air bien vivant, le Bevitore, qui veut dire buveur en italien. J'en prends note. Après une douche salvatrice pour me libérer de la sueur de la journée, j'y retourne, les talons servant d'hôte à l'estomac.

Je m'assois à une table, à côté de deux Japonaises qui ont l'air sympa. Suffit d'un konbanwa! bien placé pour mettre le feu aux poudres d'une conversation animée. Je leur demande si elles sont en congé demain, elles me répondent par l'affirmative. Elles me demandent si j'ai des plans demain, je leur réponds que je songeais à aller au scénique temple Yamadera, probablement le plus réputé de la région. (En fait j'avais appris l'existence de ce temple que quelques minutes auparavant, en furetant paresseusement sur le net pour connaître les attractions locales. La paresse a ses atouts!). Elles décident momentanément d'y aller en voiture, m'invitant de ce fait.

Ce n'est pas tant les endroits qu'on visite que les gens qu'on rencontre.

Hotei, une des sept divinités du bonheur, et sa relève.

Quatre vivants autour de la statue d'un mort.

Qu'offrir en don à ce temple millénaire? Winnie l'ourson, ça va de soi.

Petite fille prêtée en accessoire par la famille du photographe



Main en l'air si votre souvenir de l'endroit est un nouveau jinbei!

lundi 15 août 2011

Bouche de montagne

Me voilà dans la reine du Tohoku, Sendai. Un camionneur, qui en ce jour de vacances conduisait sa voiture, m'y a déposé vers dix-huit heures. Je l'ai complimenté sur sa conduite adroite en lui disant qu'il était le prochain Kobayashi, ce qui l'a fait bien rire.

Le pouce s'est globalement bien passé, et s'est révélé intriguant de par les âmes rencontrées, à commencer par la première, une dame d'un certain âge. Elle a mal compris la signification de ma pancarte, indiquant je peux parler japonais, ou plutôt elle l'a interprétée au pied de la lettre. Croyant à tort que tout ce que je voulais faire c'était de discuter dans sa langue, elle m'avait semblé bien confuse lorsque j'ai tenté de lui expliquer où je voulais aller, après cinq minutes de conversation polie.

Lorsque finalement elle a compris là raison pour laquelle je restais planté à un coin de rue par cette journée torride, elle s'est excusée de ne pas se diriger vers ma destination, puis a décidé de me donner un billet de mille yen, prétextant qu'elle sentait que c'était la bonne chose à faire. J'ai protesté un peu, pour ensuite accepter avec reconnaissance. C'est la troisième fois à vie qu'une personne rencontrée sur le pouce m'offre de l'argent. Ai-je l'air si paumé?

Après une heure et quart d'attente, un homme, accompagné de son jeune fils amateur du manga Dragonball, s'est immobilisé. Il m'a dit qu'il allait à vingt minutes au nord de Sendai, du moins c'est ce que j'ai cru comprendre. En fait, je l'ai compris vingt minutes plus tard, il n'allait qu'à vingt minutes au nord. Qu'importe : il m'a sort de la ville et m'a rapproché de ma destination, les deux objectifs fondamentaux du pouceux.


Au nouveau point de pouce, en région quasi-rurale, il faisait chaud. Je tentais tant bien que mal de me protéger à l'ombre d'un poteau. Un type chevauchant une moto chargée de bagages est venu à ma rencontre. Un dénommé Yosuke, en périple solitaire, d'Hokkaido à Okinawa. Quelques photos ensemble, puis nous nous sommes souhaité bonne continuation. Pour ceux qui ont envie de dépoussiérer leur japonais, vous pouvez suivre son blogue ici.

La pancarte qu'il tient illustre son parcours.
Je suis resté à cet endroit sur la route nationale 4 jusqu'à l'arrivée du camionneur, décrit en début d'entrée, dénommé Yamaguchi (山口), littéralement bouche de montagne. En réalité, il m'avait aperçu, avait rebroussé chemin à mon insu, était allé au dépanneur, avant de passer me cueillir. Il me semblait aussi que sa camisole rayée noire et rouge me disait quelque chose. Il m'a offert un petit jus de fruits en boîte, bien froid car fraîchement acheté du dèp, en plus de me déposer droit devant la gare centrale de Sendai, même si cela constituait un détour pour lui.

Ai-je besoin de le dire? Les Japonais sont d'une gentillesse inégalable. Two thumbs up, parole de pouceux!

dimanche 14 août 2011

Siestes

Un parcours d'autocar nocturne de moins de quatre heures et demie, ça donne une nuit trop courte et mal dormie. Arrivé à la gare de Fukushima avant les coups de six heures, plus de deux heures avant le départ de la première navette vers le site du festival, j'ai siesté sur un banc de parc.

La journée ayant commencé tôt pour moi, vers dix heures trente j'ai ressenti une petite faiblesse. J'ai siesté sur la grande toile de tissu installée au sol, à l'ombre d'un feuillu.

Vers midi quarante-cinq, la pluie s'étant mise à tomber, je me suis réfugié sous une grande tente, sac dos à mes côtés. Alourdi par la digestion de mon dîner, j'ai siesté, la tête appuyée sur le sac.

Vers dix-huit heures trente, alourdi par la digestion de mon souper, et épuisé par cette longue journée à siester, j'ai siesté.

Hommage donc aux endormis de Fukushima.








P-S : plus de détails sur mes impressions du festival après la sieste. À présent, direction Sendai, sur le pouce.