lundi 28 avril 2014

La lutte

Les années japonaises, du moins l'actuelle édition qui dure depuis plus de trois ans, tirent à leur fin. Dès septembre, c'est le retour aux bancs d'école, afin d'amorcer une maîtrise en affaires publiques et internationales à l'Université d'Ottawa. Mon séjour au pays de l'opposé de la lune couchante aboutira ainsi dans un peu plus de trois mois, au début août plus précisément, le temps d'achever les cours de français à ma charge du trimestre de la rentrée universitaire, qui en ces lieux se déroule d'avril à juillet. Le temps qui me reste représente une belle occasion d'y aller d'activités jamais encore tentées, dont une à la forte symbolique nippone.

C'est avec mon bon ami Frédéric, avec qui j'ai fait mes études de baccalauréat il y a une décennie et qui vit actuellement en Turquie, que je ferai mon baptême du sumo, dans le cadre du tournoi de mai à Tokyo. J'ai déjà mis la main sur nos billets, qui donnent non seulement accès à quelques-unes des meilleures places du stade (le 両国国技館, prononcé Ryogoku Kokugi Kan, un nom dont la répétition rapide représente un défi de taille... forte comme celle des sumotoris), mais qui sont également gracieusement payés de la poche de Frédéric (merci mon ami!). Avec pareilles places si près de l'action, la performance des athlètes nous en mettra plein la vue, tandis que leur odeur corporelle devrait nous en mettre plein l'odorat. Ça promet!

dimanche 20 avril 2014

Une étoile est nipponée

Aujourd'hui, une équipe de NHK, la chaîne de télévision nationale, est venue me rendre visite à domicile, pour le tournage de l'émission Tsukaeru! Tsutawaru nihongo (en japonais 使える!伝わる にほんご, traduit plutôt librement par «Le japonais, je l'utilise, je le transmets»), qui met en lumière la manière dont les étrangers étudient la langue japonaise.

On m'avait initialement contacté pour une émission autre, au thème d'apparence ardue, pour laquelle il aurait fallu me déplacer au studio de NHK. J'avais poliment refusé, sachant notamment que ma participation n'aurait pas été rémunérée.

Semble-t-il que mon concours avait été estimé essentiel, à en juger par la perche à nouveau tendue début avril sous forme de courriel de relance de la productrice, madame Muto, m'expliquant le concept de l'émission. Décidant de n'y participer que si on acceptait de faire les choses à ma manière, j'avais indiqué que mon secret d'amélioration du japonais consistait en des voyages de pouce partout au pays. Je ne fondais pas de grands espoirs de réponse positive, mais étonnamment l'idée avait suscité l'intérêt.

J'avais proposé d'effectuer le tournage dans le coin du lac Sagami, qui a le double avantage d'être près de Tokyo et plutôt rural de caractère, donc décor idéal à une séance fictive de pouce arrangée avec le gars des vue pour le plaisir des téléspectateurs.

Madame Muto m'avait plutôt suggéré un tournage en deux temps, d'abord en venant chez moi pour jaser devant caméra de ma personne, de mes voyages et des expressions apprises de la bouche des conducteurs et autres âmes rencontrés sur les routes japonaises. Le deuxième volet, éventuel, allait prendre la forme d'un récit de téléréalité dans lequel l'équipe de tournage allait me suivre à mesure j'allais brandir le pouce et progresser au sein du région japonaise donnée.

Ainsi donc en début d'après-midi est venue en mon logis l'équipe composée de madame Muto l'intervieweuse, monsieur Nishino le caméraman et monsieur Watanabé le preneur de son.

J'ai pu faire quelques blagues, et j'ai pu bien exprimer ma pensée, le tout s'est bien déroulé, et j'ai bien hâte de voir le résultat final, pour que tous puissent enfin voir à quel point je crève l'écran nippon!

mardi 15 avril 2014

L'universitaire



Me voici ainsi professeur universitaire, à l'université Oberlin de Tokyo. Jamais je n'avais enseigné le français, ni l'anglais au demeurant, à une trentaine d'étudiants, en fait pour la plupart étudiantes, mais ces deux leçons d'aujourd'hui se sont globalement bien déroulé. Le bouillonnement d'activités de cette jeunesse universitaire, entre les leçons et pendant la pause-dîner, a eu vaguement le don de me rappeler des souvenir estudiantins, provenant d'un époque de douce insouciance. Les quatorze semaines de cours à venir promettent!

dimanche 13 avril 2014

Bouger

Relatons ma fin de semaine comme manière de briser le silence sur ce blogue. Depuis ces plus de deux mois de silence, à quelques reprises j'ai bien voulu m'asseoir, me concentrer et rédiger, mais peine perdue, ça n'aboutissait pas. Ce soir, j'aboutis.

Ladite fin de semaine, qui nous a fait le bonheur d'être ensoleillée, je l'ai passée sous le signe de l'activité physique, comme rares ont été les fins de semaine qui l'ont précédée.

Exposée ainsi aux rayons solaires, mais peau et plus particulièrement mes lèvres sont sèches et me donnent l'impression d'irradier la chaleur accumulée au cours des dernières heures. Le teint de peau estival est déjà bien entamé.

Fête du vendredi, annonciatrice d'un samedi pénible

Samedi, ainsi, sorti du sommeil avec un légère douleur cervicale découlant de la soirée bien arrosée que certains de mes anciens élèves m'avaient réservée, le vendredi soir, j'ai décidé d'aller courir un peu, question d'éliminer les toxines accumulées, ou plus simplement, de changer le mal de place. Si normalement je limite mes sorties à une dizaine, voire une douzaine, de kilomètres, cette fois-ci, inspiré par le beau temps, je me suis mis à longer une rivière traversant plusieurs quartier de la ville, si bien que j'ai fini par courir presque vingt kilomètres, au cours desquels je me suis aventuré dans des quartiers jamais visités auparavant.

Longer une rivière rend son cheminement sinueux

Bien content de mon parcours m'ayant transporté loin au point de me forcer à rentrer au bercail en train, samedi soir j'ai achevé les quelques contrats de traduction reçus la veille. Ce soir-là, j'ai dormi comme un bébé.

Le dimanche, j'ai décidé de me rendre à un parc de Tachikawa, une ville de l'ouest de la région métropolitaine tokyoïte, car un ami y organisait une séance d'hanami, la pratique bien japonaise de se rassembler pour manger et boire à l'ombre de cerisiers en pleine floraison (la saison en était à ses derniers retranchements, si bien que la moindre des brises menait à de jolies averses de pétales). Comme porté par l'esprit du sportif urbain, je décidé de m'y rendre à vélo plutôt qu'en train, ce qui représentant un défi de taille (ou plutôt de distance), comme tenu des plus de trente kilomètres séparant mon logis de ma destination. La météo était heureusement clémente, m'incitant à m'engager résolument dans la voie du vélo.

Soixante kilomètres, ça use les souliers, sauf si on les franchit à vélo.

Le périple, à l'allée mais surtout au retour, était à la fois plaisant mais long et pénible, mais je me suis rends à bon port, y est rencontré des amis et m'y suis détendu. Ce faisant, je me suis surpris de passer sur des rues que j'avais foulées pour la première en joggant la veille, à des endroits que je n'avais jamais visités malgré mes plus de trois ans au pays. Une ville comme Tokyo ne cesse jamais de se révéler sous un nouveau jour, et nous réserve toujours des coins dont on ignore l'existence.

J'ai les lèvres qui irradie encore la chaleur accumulée, je suis épuisée de ces deux journées d'effort physique, mais je suis heureux d'avoir bougé autant, et d'avoir pris le temps d'en faire le récit. Ça faisait longtemps.