vendredi 28 septembre 2012

Conduite de permis

J'ai péché par excès d'optimiste. Malgré cinq heures de déplacement et d'attente, je reviens les mains vides, alors qu'elles devaient fièrement brandir un permis. Ne pouvant légalement saisir un volant, abattues elles devront se rabattre sur mon guidon.
Difficile de l'admettre, mais la faute me revient essentiellement, par préparation hâtive et vaniteuse, avec mention spéciale à certains pourvoyeurs d'informations erronées.

C'est que la Fédération automobile japonaise, là où je croyais à tort pouvoir tout régler, ne propose en fait qu'un service de traduction de permis de conduire. Au téléphone hier avec une responsable, j'ai pourtant cru avoir demandé clairement quels étaient les documents requis pour obtenir un permis japonais, et non pas simplement pour la traduction.

Arrivé sur place, j'apprends qu'il me faudra ensuite aller au véritable bureau de délivrance des permis, à condition d'être muni de tous les documents requis. Et quels sont-ils? On me répond photo, permis canadien et sa traduction, passeport et carte de résident étranger. J'ai tout ça. Je sors de l'immeuble et à bicyclette je fonce. Situé à six kilomètres au sud, le bureau des permis ferme dans une heure.

Vingt-cinq minutes plus tard m'apparaît un bâtiment terne de trois ou quatre étages. Le répartiteur à l'entrée me dit de me rendre au guichet 26 du deuxième étage. J'y prends mon numéro, le quatorze. Presque immédiatement on m'appelle. Le pavé dans la proverbiale mare : il me manque la preuve de résidence, à obtenir auprès de l'hôtel de ville de Shinjuku, mon arrondissement. Qu'importe que la carte de résident étranger indique mon adresse et que cette preuve s'obtient pour une chanson, sans vérification rigoureuse. Ce document est à l'obtention d'un permis japonais ce que l'essence est à la voiture, c'est-à-dire essentiel.

Au lieu de m'envoyer à la maison sur-le-champ en me disant de revenir avec un dossier complet, on me fait poireauter plus de deux heures pour ensuite m'envoyer à la maison me disant de revenir avec un dossier complet. Misère.

J'ai avoué en début d'entrée m'être rendu coupable d'optimisme excessif, mais parfois il est impératif de trouver un angle positif, aussi insignifiant soit-il, à pareille mésaventure. Devoir retourner là-bas implique presque trente kilomètres de vélo. Une balade fantastique à refaire. Quelle chance, quel privilège!

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