jeudi 24 janvier 2013

Cisaille



Pour vérifier la qualité des pièces de son butin, le pirate en croquera quelques-unes à l'affût d'empreintes de dents, l'or pur se caractérisant par sa malléabilité.

Pour s'assurer que le couteau qu'il songe à se procurer est affûté, l'amateur en effleura le tranchant du bout du pouce. Un bon couteau s'enfoncera légèrement dans la peau au moindre contact. C'est ce qui distingue les véritables canifs suisses de leurs pâles imitations chinoises.

J'ai usé de cette vérification d'aiguisage primitive en magasinant un couteau de cuisine de fabrication japonaise, hier dans une quincaillerie dotée d'une appréciable sélection. Le second et dernier que j'ai assujetti au test du pouce m'a surpris de par son affûtage extrême, pratiquement au point de me donner des sueurs froides, à penser aux dégâts que cette arme de cuisson massive pourrait occasionner en cas d'accident de planche à découper.

Quel plaisir, doublé d'un sentiment de puissance, que de tenir pareille merveille! J'ai même pu l'inaugurer le soir même. Il n'a pas déçu, et bien qu'il était coupant au point de me permettre de trancher mes oignons avec à peine plus de force que celle requise pour fendre l'air, aucun incident n'a été déploré. Dès que je serai en possession d'une pierre à aiguiser, j'espère pouvoir utiliser ce couteau pour des années à venir, pour hacher mes aliments aisément, sans me taillader au passage.

Ne reste plus qu'à déchiffrer le nom de son artisan

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