En préparant mon injection matinale de caféine, une idée m'a traversé l'esprit : si on moud le café avant de l'infuser, c'est qu'ainsi moulus les grains offrent une plus grande aire contact avec l'eau, laquelle s'infuse plus intensément de leur arôme. Pour accélérer la cuisson, pourquoi ne pas s'appuyer sur le même principe?
J'ai ainsi préparé des quantités en parts égales des trois éléments de base qui, ensemble, constitueront des repas à la fois caloriques et sains. S'ajoutent au riz brun des lentilles, qui comptent parmi les légumineuses les plus protéiniques, ainsi qu'un mélange de dix céréales, dénommé zakkoku en japonais (雑穀), mot que j'ai d'ailleurs appris aujourd'hui même en visitant une boutique de riz.
À l'aide de ma poivrière, car j'avais peur d'abîmer mon moulin à café, je me suis mis à moudre. Au bout de quelques minutes à forcer des avant-bras, le mélange concassé était fin prêt. À ma surprise, certains grains s'y trouvaient, intacts. Le résultat était joliment coloré.
Ce test n'aurait pas été complet sans analyse gustative. Dans une casserole, j'ai donc porté de l'eau à ébullition, j'y ai ajouté le mélange, lequel j'ai agrémenté d'une pincée de poivre et de poudre de cari et d'un peu d'huile d'olive. Comme prévu, la cuisson n'a nécessité qu'une dizaine de minutes.
Certes, d'apparence cette concoction culinaire n'était pas très ragoûtante, mais elle se mangeait bien, sans devoir mâcher énergiquement. La principale critique a trait à son goût légèrement fade, sans être mauvais. Rien cependant qu'une bonne combinaison de fines herbes et d'épices ne peut résoudre.
L'idée du broyage et son test de faisabilité sont concluants : en voyage à Shikoku, le soir venu je devrais être en mesure de bien manger!
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