lundi 18 mars 2013

Coutelas

La pierre à aiguiser. Depuis quelques semaines elle était là qui me regardait, appuyée contre le mur du comptoir de la cuisine. Hier enfin je l'ai sortie de son emballage pour qu'elle aiguise, pour qu'elle se réalise.

Digne de la royauté

Mon couteau de cuisine étant encore bien tranchant, la volonté d'affûter tirait plutôt sa source de mon voyage imminent de pouce et de camping, en préparation duquel mieux valait parer son canif aux tâches les plus délicates. Mais d'une pierre, deux couteaux, comme le dit le diction version Julien, tous deux allaient se mériter un traitement.



Le propriétaire de la boutique m'ayant vendu la King des pierres avait eu la gentillesse de me donner une fiche illustrant la technique recommandée, accompagnée de sa traduction. Mais puisqu'il est difficile à partir d'images de bien saisir les mouvements adéquats, je m'en suis remis à la base de référence la plus vaste et polyvalente qui soit, l'Internet.



La première étape consistait en l'immersion de la pierre, absorbant l'eau car poreuse, pour lubrifier le processus. La fiche conseillait cinq minutes, une vidéo visionnée plutôt quinze à vingt minutes. J'ai coupé la pierre en deux en optant pour un bain de dix minutes.

Il m'a fallu ensuite stabiliser la pierre imbibée sur une serviette, et après quelques visionnements supplémentaires de vidéos explicatives par peur de bousiller mon attirail, je me suis mis à l'ouvrage, d'abord avec le canif, dont l'éventuel aiguisage bâclé m'aurait été plus facile à avaler. (Cette dernière phrase me fait penser à avaleur de sabres, une digression hors sujet, mais juste un peu.)



La pierre ayant deux côtés au calibre distinct, j'ai commencé par celui plus grossier, de grain 250, pour ensuite effectuer la finition au moyen de celui au grain 1000. Mes mouvements étaient d'abord gauches et hésitants, mais graduellement j'ai gagné en confiance, si bien qu'à la fin ma technique en était presque fluide. J'étais prêt pour le couteau de cuisine.

Les deux lames fraîchement affûtées puis nettoyées, l'heure était à l'essai pratique. Le vendeur m'avait indiqué que tout couteau suffisamment acéré devait être en mesure de trancher une tomate finement sans l'écrapoutir. J'en avais une dans le garde-manger, quelle chance!


Le test était concluant, ses constatations, sans équivoque, les fines tranches, délicieuses. L'appétit ouvert et par pierre inspiré, j'ai voulu passer autre chose au couperet. Deux kiwis de mon panier à fruits allaient faire, au diable les idées reçues quant à la manière de les tailler. L'avaleur de kiwis au sabre affilé était en mission culinaire.



Aucun commentaire: