mardi 3 avril 2012

Course divine

Avec l'obtention d'un nouveau passeport vient la nécessité d'y transférer mon visa de travail japonais. Le transfert doit se faire au bureau de l'immigration, encore plus mal situé qu'auparavant depuis mon déménagement, en début d'année.

En ce mardi, j'ai deux leçons à enseigner en matinée pour ensuite être libre jusqu'en soirée. Pour lier l'obligatoire au sport, après la seconde, je décide d'y aller au pas de course, pour une distance d'environ onze kilomètres. On annonce du beau temps, ça promet du bon temps.

Après un court somme post-leçon, j'enfile mes vêtements de jogging et sors de l'école par l'escalier de service. À la hauteur de la rue, surprise! Un fin crachin tombe du ciel. J'hésite un instant. Tant pis, je m'élance, me sachant dépourvu de cacao, pariant que le temps n'empira pas.

Les kilomètres initiaux défilent sous mes pieds sans obstacle, malgré la bruine intermittente.

À mi-chemin environ, fier de ne pas m'être laissé abandonné, je me dis que si j'étais croyant, j'aurais été convaincu que Dieu avait provoqué l'intempérie pour tester ma foi en lui.

Mais Dieu n'a rien à y voir. Il n'y a que moi et ma volonté de courir, que les conditions soient idéales ou non.

En tournant un coin alors même que cette pensée agite ma cervelle, une forte bourrasque en pleine face vient me déstabiliser. Tu penses que j'existe pas? impie!, de rétorquer Dieu, furieux. À genoux, par le vent terrassé!

Mais c'est qu'il est susceptible, le Tout-Puissant.

Amusé par cette pensée, je poursuis ma route.

Les derniers kilomètres sont le théâtre de la conversion de la bruine en pluie. De la pluie ruine-parapluie, car le vent se met de la partie. J'atteins le bureau de l'immigration, passablement détrempé. Je remarque que j'ai reçu un courriel. Mon école annule les leçons restantes de la journée pour cause de typhon!

Le nouveau passeport désormais doté de son visa, je peux quitter ce lieu, bien que le temps dehors me pousse à prendre mon temps en dedans. Prolonger au-delà du strict minimum son séjour en bureau gouvernemental, geste inusité pour journée anormale.

Aucun commentaire: