jeudi 28 juillet 2011

Stéréotypes

Et dès que j’eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s’appliquer au petit pavillon donnant sur le jardin, qu’on avait construit pour mes parents sur ses derrières (ce pan tronqué que seul j’avais revu jusque-là) ; et avec la maison, la ville, la Place où on m’envoyait avant déjeuner, les rues où j’allais faire des courses depuis le matin jusqu’au soir et par tous les temps, les chemins qu’on prenait si le temps était beau.
Marcel Proust, Du côté de chez Swann

Marcel Proust mange une madeleine imbibée de thé, telle que sa tante avait l'habitude de lui offrir pendant son enfance, et des souvenirs incroyablement vifs jaillissent de sa mémoire.

Le matin, je mange des céréales aux fruits secs et aux noix, à la fois délicieuses et nourrissantes, et souvent accompagnées d'une banane et de jus de fruit.

Mes colocs américaines, quant à elles, optent pour un petit-déj d'œufs et bacon, cuits dans un bain d'huile. Un brunch du dimanche, avec son lot de grasses calories, tous les jours. C'est ainsi que chaque matinée depuis leur arrivée, la cuisine s'emplit de ces relents de friture. Pas tout à fait ragoûtant, ni très sain.

Et tant qu'à donner dans le stéréotype, et si Marcel Proust avait été Américain?



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