jeudi 18 juillet 2013

Des nuées dénudées

Dans mes premières années d'école primaire, j'ai rêvé plusieurs fois la variante du même cauchemar.

Au début d'une journée d'école comme les autres, j'attends devant chez moi qu'on vienne me cueillir. L'autobus jaune s'immobilise à ma hauteur. J'y monte, m'assieds sur l'un de ses bancs en cuirette bruns, et là, l'horreur! Ni la brise dehors ni ma mère ne m'ont fait rendre compte que je suis parti sans vêtements! Le bus est déjà en marche, il est trop tard, je suis condamné à passer la journée tout nu, à devenir la risée de tous. L'horreur!

Cette terrifiante réalisation était généralement enchaînée par mon éveil. Je ne pense pas être le seul pour qui l'enfance a été le théâtre de ce mauvais rêve de nudité. Mais parfois j'en revis des relents, sans même dormir, ce qui chez d'autres est probablement moins fréquent. C'est qu'en cette période estivale où le transport à vélo rime avec abondante sudation, il est de mise de réserver l'enfilage de chemise qu'une fois arrivé à destination. La crainte, à la fois absurde et bien-fondée, est donc d'en oublier mes fringues de travail pour ne m'en rendre compte que trop tard, et avec elle l'humiliation de devoir enseigner en bermuda, gougounes et t-shirt. C'est pas tout nu, mais c'est pas jojo non plus!

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