samedi 25 mai 2013

Vers Jinba : nuit blanche (2/3)

Je marche en direction du début du sentier devant me mener jusqu'au sommet du mont Jinba, si la carte dit vrai.

La route, asphaltée et en pente douce, est plus longue que prévue. Bien vite je regrette de ne pas avoir apporté mes patins à roulettes, lesquels m'auraient permis de gagner du temps tout en réveillant le voisinage, bruyants qu'ils sont.

Il est deux heures trente lorsque le sentier se présente finalement à moi, au bout de six ou sept kilomètres. Après une collation et l'insertion de nouvelles piles dans ma lampe frontale, je m'y enfonce. Dès ses premiers mètres il monte abruptement, et serpente la colline. En contrebas se trouve l'autoroute reliant Tokyo à Nagoya, et j'en perçois la lumière qui occasionnellement se fraie un chemin dans l'épais feuillage. Le bruit des véhicules qui y circulent, que de simples plantes ne sauraient entraver, est toutefois continu.

Mes hanches et épaules n'ayant à transporter que le strict minimum, je parviens à maintenir un rythme appréciable, si bien que je suis assez élevé pour percevoir la plaine du Kanto lorsque les premières lueurs du jour se mettent à teinter le ciel. Il n'est que 3h40, mais il s'agit du pays du soleil lève-tout, après tout.

Il est d'ailleurs à la veille d'apparaître à l'horizon lorsque j'atteins le mont Kagenobu, à 727 mètres d'altitude. Fin seul, hormis les oiseaux aux chants matinaux variés, je reste sur place à admirer le paysage qui gagne en luminosité jusqu'au lever du soleil vers 4h40.

Me vient toutefois la réalisation de la nuit blanche passée à grimper. Je juge sage de m'accorder quelques heures de sommeil avant de lancer à l'assaut de Jinba, situé à 5,7 kilomètres. Je déroule mon sac de couchage, l'insère dans le sac-bivouac, et m'insère à mon tour dans ce cocon. Puisqu'il fait frais, presque froid, et que le soleil ne représente encore qu'un faible apport thermique si bas dans le ciel, je m'installe de façon à en être bien exposé. J'estime ainsi pouvoir profiter d'au moins trois heures de sommeil avant que l'autocuisson en sac ne me serve de réveille-matin. Bonne nuit matinale!

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