vendredi 3 mai 2013

Kagoshima jour 5 et fin : devanture et fin d'l'aventure




Peu avant les coups de huit heures, je me lève et amorce ma dernière journée à Kagoshima. Pendant la nuit, tiré du sommeil par le bruit sec d'une éruption, j'ai pu admirer Sakurajima, à la lueur de lave fraîchement expulsée.

J'ai mes pochoirs, mon ruban adhésif, ma peinture, mes pinceaux, et je suis motivé à terminer dans le courant de la matinée le lettrage de la devanture. J'effectue mes préparatifs matinaux et m'offre un petit-déjeuner composé d'une banane et de patates douces de Kagoshima, jouissant d'une réputation nationale pour leur bon goût et vendues en bonne quantité par le café.

Fin prêt, je pose l'escabeau devant la façade et me mets à l'ouvrage. Avant le premier coup de pinceau, je souhaite coller tous les pochoirs, pour avoir une idée du résultat final.

Je croyais qu'il me suffirait d'appliquer du ruban adhésif sur le périmètre seulement, mais bien vite je comprends que pour m'assurer que la peinture ne s'aventure pas au-delà du contour des lettres, il me faut appliquer du ruban un peu partout. La tâche s'annonce plus longue que prévue.

Les pochoirs tous collés, je prends un peu de recul pour en constater l'effet. L'erreur saute aux yeux : j'ai omis de tenir compte de l'espace qu'allait occuper le ruban adhésif entre chaque feuille de carton, avec comme résultat que le « tt » de Little est trop éloigné de « Li » et de « le ». Même son de cloche pour le « om » de Mommy, dont l'espacement avec « my » semble particulièrement large. Un peu découragé à l'idée de devoir tout décoller et recoller, je décide de me limiter à la minimisation de cette espace flagrante entre les deux m minuscules.

Je me mets à peindre, en appliquant uniformément une généreuse couche de rouge, en me servant d'une vieille clé anglaise pour tenir le carton contre la surface de bois. Je repasse ensuite sur les endroits laissés pour compte.


Deux constats : l'espacement est primordial, et les lettres courbes donnent du fil à retordre. Les lettreurs de ce monde se méritent toute mon admiration!

Le temps chaud animé d'une légère brise sèche vite la peinture. J'enlève les pochoirs et constate le résultat préliminaire. Il est déjà midi dépassé; la tâche m'aura pris un peu plus de trois heures.

Je suis vite déçu que l'espacement inégal entre les lettres paraît beaucoup plus que ce que j'espérais, et je m'en veux de ne pas avoir pris la peine de le rectifier, car un résultat pleinement satisfaisant fait aurait bien mérité une petite heure de plus. Malgré tout, je suis plutôt content du résultat, une première pour moi, comme fruit de bonne dose de concentration et d'expérimentation. Mes hôtes également semblent satisfaits, et c'est ce qui compte, au fond. La tâche achevée, je prends le temps de profiter de la fin de ma journée, à commencer par une visite de l'onsen en face. Et puis faire mieux la prochaine fois, en voilà une excellente raison de revenir l'an prochain!


Au moment de mon départ, après cinq merveilleux jours avec mes amis, le volcan Sakurajima m'a réservé une éruption d'au revoir. J'ai déjà hâte aux retrouvailles, l'an prochain!


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