jeudi 27 octobre 2011

Crépuscule sur le Tōhoku

Coucher de soleil depuis la maison des bénévoles
Café instantané à mes côtés, j'arrive déjà à la fin de ma dernière journée. Il est étonnamment bon ce café, d'ailleurs. Ce soir, peu avant minuit, je monte à bord de l'autobus qui me ramènera au bercail.

Mes doigts parcourent le clavier moins vite qu'à l'habitude. La journée à piocher pour décoller du sous-plancher aggloméré ont rendus mes muscles d'avant-bras un peu moins vifs. Quelques observations sur mon séjour :

Les maisons sont conçues pour être bâties, et non pas débâties. Avec le nombre imposant d'heures-personnes consacrée à un seul domicile, celui du barbier, pendant ma présence de quatre jours, je n'ose même pas imaginer le coût d'une telle corvée, si elle avait été effectuée par des travailleurs rémunérés.

Mercredi, le dîner était offert gratuitement par le marché de poissons local. Au menu, de la soupe de crabe et de la kujira frite. Bien que je sois opposé à la consommation de kujira, et que j'essaie d'éviter les aliments frits, ça reste qu'elle était déjà décédée, cette kujira, et gratuite. J'en ai donc mangée. On ne mord pas l'hameçon qui nous nourrit.

Presque huit mois se sont déjà écoulés depuis la vague de destruction, mais partout les débris, parfois personnels tels que des photos, jonchent toujours le sol. Avec ses milliers de bâtiments lourdement endommagés, lorsqu'ils n'ont pas été carrément détruits, Ishinomaki mettra des années à retrouver un semblant de normalité. D'ici là, le principal secteur d'activité sera celui de la reconstruction, et les bénévoles demeureront une ressource précieuse et appréciée. 
Et vous, quand viendrez-vous prêter votre coup de main forte?

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