samedi 18 janvier 2014

Montréaléatoire

Le monde, ou peut-être le Montréal, est petit. Permettez-moi de vous en présenter un exemple éloquent.

Le 26 décembre dernier, je me rends dans la métropole québécoise à la rencontre de mon ami Jérôme, qui occupe une place prépondérante au sein de mon cercle d’amis torontois. Il est de passage au Québec en compagnie de sa copine, qui ce soir-là est en famille. Sa sœur, qui n’est pas en ville, lui a prêté son appartement, si bien qu’en tout confort nous pouvons y passer du temps de qualité pendant une soirée, toute à nous. Après quelques heures de conversation sans effort et d’un grand plaisir, signe d’une véritable amitié, l’envie nous prend d’aller nous promener dans la ville, lors d’une de ces nuits d’hiver où, neige au sol oblige, l’obscurité n’est jamais totale.

Nous progressons vers l’ouest sur Beaubien. Au premier coin, rue Saint-Denis, je remarque du coin de l’œil une passante, progressant vers le nord et s’apprêtant à nous croiser, qui semble nous reluquer. Je lui fais face et surprise!, il s’agit de Catherine, une amie d’université et ancienne copine de mon bon ami Frédéric. Notre dernière rencontre remonte bien à trois ou quatre ans. Elle revient d’un souper avec une amie, et bien qu’elle ait bien mangé, elle rentre chez elle en restant sur sa faim, sa comparse ayant tiré sa révérence par fatigue invoquée.

Le hasard de notre rencontre tombe donc bien, et comme manière de prolonger sa soirée, elle convient de nous guider dans une visite improvisée de son quartier, à commencer par un bar dissimulé au milieu d’entrepôts. Nous n’en voyons que la porte, car l’établissement n’est exploité qu’en période estivale, mais qu’importe. Tout au long de notre progression, nous jasons joyeusement et nous nous mettons à jour sur nos projets présents et nos aspirations futures. Il fait bon la revoir dans cette nuit montréalaise drapée de blanc, et bientôt vient l’heure de se séparer, heureux de ce moment partagé et dans l’attente d’une prochaine rencontre, fortuite ou pas.

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