Julien, nous avons réservé un billet à ton nom et serons heureux de te voir après la partie. À bientôt!
Le courriel de Rob Jarvis me fait plaisir. Ma raison d'être à Kushiro est d'assister au match opposant son équipe, le Dragon de Shanghai, aux Cranes, l'équipe locale (la grue blanche étant l'oiseau emblématique de la ville). Je les avais rencontrés, lui et deux autres joueurs canadiens, Ryan et Matthew, l'an dernier à Shanghai. Il s'agit en quelque sorte de retrouvailles.
Une bonne distance me sépare toutefois de l'aréna. Mais, Julien, comment faire pour t'y rendre à temps?, me demandez-vous en choeur, inquiétés par mon sort. Et bien, figurez-vous donc qu'il suffit de se poster, bien en évidence, le long de la route menant à sa destination, en choisissant soigneusement l'emplacement de manière à permettre aux conducteurs d'immobiliser leur véhicule sans danger, et de brandir une pancarte confirmant sa capacité à communiquer dans leur langue. J'ajouterai que les bancs de neige qui prévalent actuellement en ces lieux constituent d'excellents piédestaux pour accroître la portée de son message.
Hier matin depuis Shintoku, donc, je m'installe devant un dépanneur le long de la route nationale 38. Il fait beau, la température est confortable. Trois minutes suffisent à ma rencontre avec le premier chauffeur bienfaiteur. Parti quelques heures plus tôt d'Asahikawa, monsieur Suzuki, qui est gestionnaire de parcours de mini-putt, est en route vers une réunion à Obihiro, en plein sur ma route, à une quarantaine de kilomètres.
Après un parcours vite passé, car animé des bonnes conversations, il me dépose devant une station service de la même route nationale. Je monte sur un nouveau banc de neige, un peu plus sale celui-là car Obihiro est une ville alors que Shintoku était un petit village, et exhibe ma pancarte à nouveau. À moment donné, je lève le regard des voitures en file depuis le feu rouge et aperçois ce qui me semble Québec avec un K. Fausse alerte, j'avais affaire à un Xebec.
Au bout de peut-être vingt-cinq minutes, un conducteur entre dans l'aire de la station service et me demande où je vais. Il me confirme ensuite que lui aussi va à Kushiro.
À nouveau, les nombreux sujets discutés font fuir le temps (il m'a d'ailleurs enseigné un jeu de mots rigolo), si bien qu'en moins de deux, je suis devant la station centrale de Kushiro. Il est alors 15h40, presque trois heures avant le début du match. Parti à 11h10 environ, j'ai donc parcouru 150 km en 4h30, pour une moyenne de près de 35 km/h. Pas mal du tout. J'ai amplement le temps de me trouver un hôtel, d'y déposer quelques trucs, et même de marcher jusqu'à l'aréna, plutôt qu'emprunter un taxi. On a vu pire dans l'histoire de ceux qui préfèrent le pouce comme moyen de locomotion.
Je traiterai de la joute en tant que telle dans une autre entrée. Le temps presse, car contrairement à hier, ce matin je compte d'abord sortir de la ville en train, les conducteurs dans les centrevilles n'allant que peu loin en grande majorité, et puisque je ne suis pas à Tokyo mais bien en région éloignée, si je manque mon train de 9h05, je devrai attendre plus de deux heures pour monter à bord du prochain. Le pouceux à l'objectif quotidien ambitieux ne peut se permettre pareil retard.
Je vous laisse toutefois avec un croquis du panneau de la rue au nom le plus long qu'il m'ait été donné de voir jusqu'ici au Japon, qui signifie littéralement Avenue du district du port sud devant la station. Joli et poétique, n'est-ce pas?
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