On se procure ou on reçoit des objets utiles, ils nous enrichissent la vie. Ils se cassent ou on les brise, la vie s'en trouve appauvrie. Étude de cas.
L'an dernier, à mon retour de voyage à Kyushu, on m'avait invité à un festival de bière germanique au parc Hibiya. Divers brasseurs s'y trouvaient, la plupart allemands mais certains japonais, aux bières plutôt à l'allemande.
Pour s'humecter le gosier, on devait d'abord mettre la main sur la chope ou le verre d'un exposant, moyennant mille yens de dépôt. Après s'être essuyé les lèvres sur la manche une dernière fois, on pouvait ou bien rendre le récipient pour récupérer son dépôt, ou bien le garder en souvenir. Belle et pratique, ma chope s'était mérité la postérité à mes côtés.
Larme à l’œil et voix vacillante, non sans profonde tristesse je dois annoncer que la chope n'est plus, ou plutôt qu'elle est deux. J'aimerais que deux demi-chopes en valent une intacte, mais je dois revenir sur verre : la chope est plus grande que la somme de ses parties. Ce n'est pas très jojo, mais elle a su braver son trépas, au bout d'une trépidante vie à m'abreuver.
Toi et moi, nous avons eu d'occasionnelles frictions, inévitables dans toute relation homme-verre, mais les bons moments en ta compagnie resteront à jamais. Adieu ma belle!
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