Les kayaks
à louer ne sont pas légion, tandis que leur location n’est qu’horaire et pas
particulièrement abordable. Nous nous limitons donc à deux heures, et en louons une paire. Aussitôt
lancés, ils se démarquent par une stabilité déficiente, surtout avec la mer
relativement agitée. Je chavire rapidement, mais par gilet de sauvetage porté,
je parviens plutôt facile à reprendre place. Soit Guillaume est plus doué en
matière de maintien de l’équilibre, soit son kayak est plus stable
(orgueilleux, je tends vers la seconde option), mais lui ne tombe pas à l’eau,
tandis que l’expérience se répète à quatre reprises dans mon cas.
Ayant loué
nos kayaks à l’extrémité est de la plage Alona, nous longeons la falaise qui
continue à l’est, toute en rochers par marée haute et n’offrant que de rares
points d’accès à la terre sous forme d’escaliers en ciment ou d’échelles
précaires en bambou.
Au bout d’une
vingtaine de minutes, nous apercevons une petite plage parsemée d’embarcations
de diverses tailles et d’un petit groupe de Philippins, et décidons d’y
accoster. Ils nous saluent, tandis que nous touchons terre à une trentaine de mètres.
L’un d’eux vient nous voir peu après, un cruchon et une tasse à la main.
Expliquant qu’il s’agit de vin de coco mélangé de boisson gazeuse dégazée, il
nous en offre une tasse. Je l’accepte, l’humecte pour m’assurer qu’il s’agit
bel et bien d’un produit comestible, puis en prends une petite gorgée. Ce n’est
pas infect. Je passe la tasse à Guillaume, pour lequel la mixture semble encore
moins plaisante. Je rends la tasse à moitié pleine à notre bienfaiteur. Sans
surprise il se met à nous demander les questions habituelles : notre origine,
la durée de notre séjour et s’il s’agit de notre premier dans son pays. Il s’informe
ensuite du prix de location de nos kayaks, et nous indique que pour moins cher
nous aurions pu lui louer une belle pirogue pour toute la journée. Échappée
belle de notre part. Nous lui promettons de songer à passer le voir le
lendemain, petit mensonge éhonté car il s’agira d’une journée de transport,
mais avec un peu de chance il n’est pas lecteur de notre blogue.
Nous quittons
la plage et naviguons à nouveau vers l’est. Une faible pluie tombe depuis notre
départ, et elle dérange non pas parce qu’elle nous trempe, car l’eau de mer n’ayant
de toute manière aucun problème à pénétrer nos rafiots, mais parce qu’elle est
froide, et chaque goutte touchant la peau s'accompagne d'un petit frisson.
Si les
premières trente minutes de notre sortie sont plutôt pénibles par la
nécessité de me concentrer à demeurer à flot, je finis par m’habituer et l’expérience
devient plus plaisante. Nous arrivons à la hauteur d’une plage d’apparence
privée, car libérée de feuilles mortes et autre détritus, au sein d’un centre
de villégiature luxueux et surtout complètement désert. Nous y marquons notre
deuxième et dernier arrêt, malgré le risque perçu de nous faire chasser par du
personnel zélé (zèle qui ne se manifestera finalement pas).
Nous nous
détendons, le corps immergé dans l’eau comme manière de nous prémunir contre l’averse,
puis le moment est venu de revenir et rendre nos vieux kayaks moins stables et
chers que des pirogues.
De retour à
la plage Alona, comme derniers moments sur l’île Panglao, une heure de massage
se doublant d’une occasion de sieste, de la baignade, et des moments à rigoler
au bar australien peuplés de mononcs amateurs de plongée et issus d’Australie, d’Angleterre
ou du Texas, agrémentés d’un chansonnier que nous alimentons de bonnes
suggestions (Sweet Home Alabama de
Lynyrd Skynyrd, Paradise City de Guns
N’ Roses, Hey Joe de Jimmy Hendrix et Hurt
So Good de John Cougar Mellencamp ayant résonné particulièrement bien auprès de
la clientèle habituée et majoritairement quinquagénaire de l’établissement). Au
revoir, Alona Beach, where the girls are
pretty, car demain Camiguin nous attend!
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