Cinq heures trente du matin. De la douche, je perçois des voix qui parlent, dont celle de mon frère. Le rendez-vous matinal relatif à notre tour des îles n’est pourtant prévu que pour six heures. La douche terminée, mon impression est confirmée : nos guides de la journée étaient prêts à nous accueillir dès cinq heures trente!
Nous
embarquons sur une sorte de pirogue à moteur dotée de part et d’autre de longs
bambous faisant office de stabilisateurs. Y naviguent et nous serviront de
guides Severino and Terso Ramos, qui sont cousins,
que l’on devine membres de la
famille élargie de Zing.
L’île-en-île
commence plutôt mal lorsque, au moment de me déplacer pour nous faire prendre
en photo au devant de l’embarcation, mon petit ouvre-bouteille en forme de
batte de baseball se coince entre deux lattes du siège, ce qui brise l’anneau
qui le relit au reste du porte-clés. Lui et surtout ma clé d’appartement tokyoïte
sombrent ainsi dans la mer. Problème qu’il faudra régler à mon retour, et pour
lequel dans l’immédiat je réussis tout de même à ignorer pour profiter de la
journée.
Vers sept
heures, nous accostons sur l’île de Balicasag, plate, minuscule, et aux
habitants éleveurs de porcs et de volailles. On nous offre café, bien sûr
payant, que nous acceptons volontiers. On nous en apporte un chaque, mais déjà
sucré et crémé, ce qui nous déçoit en tant que buveurs de café noir. Là n’est
pas notre seule surprise : alors que Zing n’avait pas fait mentionné de
frais supplémentaires aux 2 000 pesos mentionnés la veille pour le tour complet, les habitants de l’île
nous indiquent que l’accès au site, les services d’un guide et la location de
masque, tuba et palmes reviennent à 500 pesos de plus par personne. Sur cette
petite île, nous nous sentons pris, floués. Nous tentons de négocier à la
baisse, mais vainement, car on prétexte que les palmes et les masques n’appartiennent
à deux propriétaires distincts, ce qui n’est que mensonge, mais à la fois
frustrés et résignés, nous finissons par accepter ces quelques 25 $
supplémentaires à la journée.
L’amertume
passée, nous éprouvons beaucoup de plaisir à faire de la plongée en apnée dans
un secteur riche en poissons de toutes sortes, au large d’un récif s’enfonçant
dans les profondeurs. D’emblée, je ne parviens pas à aller très creux,
mais à la longue je remarque une nette progression, tant dans la profondeur
atteinte que la durée d’immersion, et même dans ma capacité à remonter
calmement à la surface, par grands mouvements détendus plutôt qu’en me démenant
par besoin d’oxygène.
De retour
au village où le café est infect et l’arnaque de mise, nous remontons à bord du
vaisseau de Severino et Terso et nous nous dirigeons vers l’île Pungtud, aussi
appelée Île Vierge. À notre arrivée, nous sommes surpris de constater que non
seulement ce banc de sable aux quelques cocotiers que l’on nomme île est privé
(appartenant, selon les nombreux écriteaux en établissant la propriété, à un
certain Ramon E. Rodriguez et à sa femme), mais qu’il est interdit d’accès, en
vue d’en empêcher la dégradation. Décidant d’esquiver les nombreux vendeurs d’oursins,
de noix de coco et autres, nous décidons de simplement en faire le tour, en
suivant la clôture qui la ceinture. J’en profite pour ramasser les détritus qui
sont à ma portée.
L’heure est
au retour à Panglao, lieu de notre hôtel. Les deux cousins Ramos nous y
déposent, nous les remercions, je leur laisse le sac contenant les vidanges récoltées aux abord de l’île pas
très vierge. Il n’est pas midi, notre journée d’activité est déjà terminée, ne
reste plus que la plage, la détente, la restauration, et peut-être un peu de
boisson. On aura vu pire dans nos vies respectives, et voilà la deuxième des deux leçons acquises aujourd’hui : les
journées s’allongent lorsqu’on les commence tôt. La première : se méfier
des frais cachés, qui ont le don de se dévoiler sur les îles porcines et autres
lieux isolés.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire