mercredi 5 juin 2013

La chance au discoureur

Julien, on songe à organiser une petite cérémonie portes ouvertes, un samedi de juin, et on s'est dit que ça serait formidable si tu pouvais y prononcer un discours, bilingue et rigolo, question de donner envie aux participants de s'inscrire à notre école. Ça te dirait?


Mais bien sûr que ça me disait, sur le coup. L'événement était plutôt vague et loin à l'horizon, et je me voyais mal de refuser, en pleine entrevue d'embauche. Et puis une petite allocution, que je me rationalisais, c'est un beau défi, source garantie d'adrénaline et de chamade battue.

Me voilà donc à moins de quarante-huit heures dudit discours, dont le brassage d'idées et la composition n'ont été amorcés qu'hier, et je me demande si je parviendrai à bien meubler les vingt minutes qui me seront allouées. Je ne la ressens pas encore, mais elle est forte, la pression. Après tout, l'institut qui vient de m'embaucher mise évidemment gros sur moi, et je n'ai pas manqué de remarquer les nombreuses affiches arborant mon faciès qui en ornent les murs.

On m'a assuré qu'il s'agissait avant tout de faire rire et de divertir les participants. Ceci est certes facile, mais sans structure, difficile de maintenir l'attention du public en récitant pendant presque une demi-heure mon répertoire de jokes plates et de jeux de mots douteux. Alors, permettez-moi, en bon discoureur, d'aller me consacrer un peu plus à la préparation des belles paroles qui jailliront de mon clapet samedi matin, et souhaitez-moi, si le par-cœur vous en dit, bonne chance au passage!

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