Depuis mon emménagement à Tokyo, j'ai l'habitude de conserver les étiquettes d'interdiction de stationnement, que les membres du corps anticycliste ont la tâche d'accrocher à mon vélo généralement délinquant, lesquelles sont conservées dans une enveloppe blanche, à l'épaisseur croissante.
Ce matin, en mettant un peu d'ordre dans mes papiers, un simple coup d’œil sur cette enveloppe me donne envie de passer à l'action. J'étends d'abord les étiquettes sur la table en vue de leur trouver un bel agencement. Surpris par leur grand nombre, j'abandonne l'intention initiale de me servir d'un petit cadre au profit d'un de ceux, plus ambitieux, laissés en dormance sous mon bureau.
À coups de ciseaux, de règle et de bâton de colle, l'œuvre prend forme. Je m'efforce de lui conférer un certain équilibre, ainsi qu'une uniformité chromatique, en me cantonnant essentiellement aux avertissements rouges, oranges et jaunes. Je colle toutefois, comme touche finale, un pictogramme vert tout au centre, dont la couleur contraste non seulement avec le reste du collage mais aussi avec son caractère prohibitif.
Elle a fière allure cette œuvre, et je l'accroche au mur.
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