L'envie me prend d'aller y grimper directement après la fin de ma leçon à 15 heures, peut-être le mont Takao conquis à quelques reprises déjà, quitte à y passer la nuit. Mais faute d'équipement adéquat car l'idée s'est manifestée après que j'eus quitté mon logis, j'abandonne et retourne au bercail.
J'essaie de me convaincre que c'est mieux ainsi, compte tenu des nombreuses tâches qui m'attendent dont l'achèvement n'en saurait que retardé, mais tel un témoin de four à gaz, l'envie d'aller m'y défouler les mollets demeure en dormance, sans que je puisse la chasser entièrement.
Dans mon antre je me fais à manger, accomplis quelques tâches, trouve même le temps d'étudier un peu de japonais. J'ai beau me garder occupé de la sorte, rien à y faire : gagne en intensité le désir d'aller en montagne à mesure qu'avance la soirée. C'est peut-être qu'avec mon horaire en pleine efferversence des récentes semaines, je souhaite profiter de chaque moment libre, ou que mon corps s'efforce de retourner en terrain montagneux après l'expérience cycliste de la semaine précédente à Nagano.
Cédant, je vais prendre le dernier train de la soirée à destination de Takao, quittant la gare de Shinjuku peu après minuit, en jetant toutefois mon dévolu non pas sur cette montagne, déjà conquise à maintes reprises dont deux fois de nuit, mais sur le mont Jinba non loin, dont l'altitude est supérieure aux six cents mètres de Takao.
Il est plus d'une heure de matin lorsque je descends du train, une station trop tôt pour cause de distraction. Je me mets à marcher vers le début du sentier vers Jinba. Dans mon sac à dos, tout ce dont j'ai besoin pour dormir à la belle étoile au sommet ou quelque part avant. L'air est frais, la nuit est calme, l'étouffante chaleur estivale n'est pas encore tout à fait installée. Je me mets en marche. Ainsi s'amorce mon ascension. À moi Jinba.
Chemin vers sentier
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