Lundi 25 mars. Première journée du voyage. Je suis dans le traversier reliant Wakayama, ville atteinte en train depuis Osaka, d'où je suis descendu de l'autocar pris la veille au soir, à Tokushima, sur l'île de Shikoku, point de départ de douze jours d'aventure. Je suis à la fois détendu par l'esprit des vacances et occupé par mille et un détails logistiques, car débordé que j'ai été avant d'amorcer ce voyage, mes préparatifs se sont limités à la manière d'atteindre Shikoku, en négligeant d'autres éléments d'importance, par exemple où aller et que faire.
Je sors à quelques reprises sur le pont du traversier pour admirer le paysage et le photographier, et aussi humecter l'air salin, agréable signe annonciateur des vacances. À ma quatrième ou cinquième sortie, s'amorce avec une fille une conversation ayant comme point de départ mon offre de la prendre en photo avec son appareil. Elle s'appelle Tomomi, elle aussi est en vacances. Elle compte se rendre à Kochi, sur la côte sud de l'île, pour y rencontrer une bonne amie, mais puisque cette dernière n'est disponible qu'à compter de dix-huit heures, Tomomi a décidé de meubler son temps par la visite du fort de Kochi, et elle a tôt fait de m'offrir de l'accompagner. Libre que je suis à voyager, j'accepte volontiers. Sans même faire de pouce, j'ai déjà trouvé mon premier chauffeur bienfaiteur.
Ensemble, nous effectuons la visite de Kochi et son château, dont le plaisir est rehaussé par la belle température. Les cerisiers sont en fleurs, le port du t-shirt sans autre couche est de mise, voilà qui amorce bien un voyage.
Après un dîner et une marche dans les rues de la ville où Tomomi a passé une partie de sa vie, celle-ci me dépose à la gare de Kochi vers 16h15. Comme suite de l'aventure, je décide d'essayer de rejoindre avant la tombée de la nuit le cap Muroto, au sud-est de la préfecture, un pari ambitieux. Je prends d'abord le train pendant une vingtaine de minutes, puis me poste en bordure de route nationale.
Au bout d'une vingtaine de minutes pendant lesquelles j'ajoute graduellement des couches lors des trouées de véhicules pour pallier le vent frisquet, monsieur Hanaï s'immobilise et me fait monter à bord. Habitant Muroto, il a loué le gros camion qu'il conduit en vue d'aider son fils à déménager d'Osaka, le lendemain. Puisqu'il comptait le stationner pour la nuit à la halte routière de sa ville, il m'offre d'y dormir, et ensuite de m'emmener jusqu'à Tokushima, où il prendra en sens inverse le traversier duquel je suis débarqué, le matin même. Il me dépose à destination, nous convenons à un départ le lendemain à cinq heures, puis nous nous souhaitons bonne nuit.
Fin seul dans un endroit déserté et bénéficiant d'un toit (ou d'une toile) pour la nuit, j'installe mon lit et vais me balader, conclusion idéale à première journée formidable.
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