La façade des postes de police de Tokyo comporte un tableau, mis à jour quotidiennement, indiquant les accidents et décès de la veille sur les routes. La rangée des décès n'est que rarement peuplée d'un chiffre autre que zéro, témoignage éloquent de la relative sûreté de l'infrastructure routière de la plus grande agglomération urbaine mondiale.
En revenant du boulot, hier, j'ai contribué au tableau, au chapitre non pas des décès mais des accidents, ce que vous aviez deviné, car difficile d'écrire d'outre-tombe. En voici le récit palpitant.
Je chemine sur le boulevard Kasuga, à l'approche de la route 436, dans laquelle je compte m'engager. Devant moi dans la même voie, un chauffeur de taxi indique par clignotant qu'il a lui aussi l'intention de tourner à gauche. Il avance lentement, car au coin le passage piétonnier est au vert. Puisque personne ne semble sur le point de traverser, il accélère et amorce son virage. Je le suis, peut-être d'un peu trop près, en présumant qu'il aura tôt fait de me semer, dès le virage achevé.
Apercevant au dernier instant un couple sur le point de s'engager dans la traverse, il stoppe soudainement. J'ai à peine le temps de mettre les freins et BAM!, je lui rentre dedans, le coin de son feu arrière gauche se cassant sous la force de l'impact.
Schéma batmanesque
À l'exception de mon panier avant, crochi car ayant servi de point de contact, mon vélo et surtout moi-même sommes sains et saufs.
Le chauffeur se range. Nous discutons de ce qui vient de se produire. Je lui offre mes excuses. Il appelle son superviseur, qui lui indique de prendre contact avec la police. Quatre officiers au total se manifestent, deux à vélo, deux sortis d'une autopatrouille. Ils remplissent un constat d'accident, en notant mes renseignements et ceux du chauffeur. Ce dernier m'indique les coordonnées de son entreprise et prends note des miennes. Nous nous souhaitons tous l'au revoir, puis je mets le cap sur mon domicile.
Je devrais en cours de journée recevoir l'appel de l'entreprise de taxi. J'espère que la facture n'aura qu'une faible teneur en sodium. Mais plus qu'une question d'argent, je suis soulagé de m'être sorti sans égratignure de mon premier accident de vélo à Tokyo, en plus de deux ans de sorties quotidiennes. Suffit dorénavant de me méfier du freinage brusque de mes amis les taxis.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire