Il y a deux ans aujourd'hui frappait ce qui a ensuite été dénommé Séisme de la côte Pacifique du Tōhoku. Arrivé au Japon à peine deux mois plus tôt, j'ai eu la chance de le subir depuis Tokyo, secouée mais largement épargnée.
Il m'a fallu cinq mois avant de me rendre à Ishinomaki, une des villes les plus durement touchées par le tsunami. Depuis Tokyo, il m'était impossible de bien saisir l'ampleur des dégâts, et même si sur place je pouvais les constater, je savais que jamais je ne pourrai comprendre ce que c'était de s'y trouver, de perdre tout, de perdre sa femme, son mari, ses enfants, ses parents.
Je comprends en revanche que la reconstruction prendra des années encore, et plus qu'une simple commémoration, il faut des gestes concrets et résignés. Je suis retourné à quelques reprises dans le Tōhoku depuis mon premier passage, en plus de participer à diverses activités de financement d'organismes de bienfaisance à Tokyo, mais d'autres s'investissent bien davantage, ce qui m'inspire à tenter d'en faire plus.
En cherchant dans mes archives, et j'ai été surpris par le grand nombre de photos de destruction et de désolation prises lors de ce premier périple. J'ai toute de même déniché une photo plus porteuse, mieux tournée vers l'avenir. Prise à vélo en revenant d'une journée consacrée à rendre habitable à nouveau le domicile de gens que nous n'allions jamais rencontrer, on y voit mes collègues bénévoles qui pédalent le long d'une rivière apparemment rétablie des dégâts du tsunami. La route est encore longue, mais la volonté y est.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire