Le quartier dans lequel j'habite depuis maintenant une semaine, Arakichō, regorge de restaurants, bars et izakayas, des pubs typiquement japonais.
Je sors de chez moi vers vingt heures, l'estomac dans les talons, déterminé à manger local. Après avoir observé depuis l'extérieur une bonne dizaine de restos, certains ayant des fenêtres minuscules, j'opte pour un établissement qui semble bien achalandé, signe d'un bon roulement et donc de nourriture fraîche, si rien d'autre.
J'y mange de l'excellent sashimi, et je suis pleinement satisfait du service et de l'accueil qu'on m'y réserve.
Au sortir, je me dis qu'il serait de mise d'aller boire une bière quelque part, par respect pour le quartier. Je me mets à la recherche d'un endroit sympa, mais les débits de boisson sont en grande majorité vides ou presque. Il est mardi soir après tout.
Après quelques détours dans des rues étroites au mille portes, j'accède au balcon d'une bâtisse à deux étages où il y a quatre portes sans fenêtre dotées d'écriteaux colorés, une pour chaque bar. Je tends l'oreille à chaque porte, pour déterminer celle derrière laquelle il semble y avoir le plus d'action. Il s'agit de la quatrième. J'entre.
À l'intérieur, une grande table en U, autour de laquelle sont assis hommes et femmes. Je crois initialement qu'ils font tous partie du même groupe, et donc que je n'ai pas trop rapport là, mais le barman vient me voir et m'invite à m'asseoir. Tout est en règle. L'atmosphère semble bien vivante.
Ce n'est qu'installé à ma chaise que je me rends compte que les filles sont toutes à l'intérieur du U, les gars étant en périphérie. Bien qu'elles soient plutôt moches, je comprends bien vite que j'ai mis les pieds dans un de ces snack bars, variante des fameux et nombreux hostess clubs. À ce moment-là, je ne sais pas que ça s'appelle un snack bar. Je le découvre en faisant mes recherches par après.
Je décide de la jouer cool, de boire une seule bière puis de m'en aller. La conversation avec les deux clients immédiats et ma serveuse, bien éméchée si je me fie à ses yeux rougis, est tout de même rigolote, et je pratique mon japonais, après tout. Ils m'apprennent même quelques mots vulgaires.
Une seule bière, de toute manière, que je me dis, combien ça peut me coûter?
Après la dernière gorgée, la réponse, gracieuseté du barman :
-Sanzen yen, onegaishimasu.
Au début je crois comprendre trois cents yen (moins de quatre dollars). Pas mal! Je tends un billet de mille yen, mais le barman me fait signe que ce n'est pas suffisant. Ça me revient : sanzen yen, c'est trois milles yen! Ouch, ça fait mal!
Je paie le barman sans faire d'histoire, en lui promettant faussement de revenir bientôt.
Que tirer de tout ça? Une bière, vingt minutes, trois milles yen et une leçon : gare aux snack bars!
Correction : une bière, vingt minutes, trois milles yen, une leçon, et une bonne histoire à raconter sur le blogue!
1 commentaire:
La découverte d'une nouvelle culture est souvent enrichissante mais surtout hilarante!
Profites en bien et continues de poster sur ton blog!
A+
Julien (Le français de Toronto)
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