Je déteste ce type!, tonne Oana ma collègue contre l'élève Ryohei, en entrant dans la salle des profs. Après toutes ces leçons, son niveau demeure atrocement faible, il est incapable de construire des phrases sensées, il ne fait qu'enchaîner des suites de mots sans queue ni tête, qu'elle ajoute, visiblement enragée, avant de cracher un juron bien placé.
Heureuse coïncidence, c'est à moi que revient l'honneur de lui enseigner sa seconde leçon, après les cinq minutes de pause. Oana me rend le dossier de l'étudiant, qui indique que je lui ai déjà enseigné. Comme d'habitude, je ne parviens pas à le replacer.
La cloche sonne, annonçant la nouvelle leçon. J'entre dans la salle 13. Je reconnais Ryohei en un instant. Certes, il n'est pas le plus rapide, il n'a pas le don des langues, il ne fait probablement pratiquement aucun effort hors des cours, mais il est sympathique, et contrairement à d'autres, il ne dégage pas d'odeur nauséabonde.
C'est alors que je remarque sa chemise. Il vient de l'acheter, car le petit autocollant XL se trouve toujours au-dessus de sa poche de poitrine. Apparemment Oana a pris sa revanche en jugeant bon de ne rien lui dire. Je souris, peu subtilement à mon goût, puis je décide de lui faire remarquer la petite bévue qu'en fin de leçon. Il m'est également arrivé de la commettre, cette bévue, empoté que je suis. D'un empoté à un autre, la leçon s'est bien déroulée.
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