Dans le vocabulaire japonais, certains peuples sont associés à des phénomènes plus ou moins louables.
Ainsi, jusque dans les années quatre-vingt, certains maisons closes était dénommées bains turcs (toruko-buro), où on dissimulait peu subtilement le négoce des plaisirs de la chair derrière le voile d'anodins établissements où l'honnête citoyen pouvait se faire laver en bonne compagnie. Il eut fallu les pressions d'un éminent Turc pour que ces lieux de prostitution soient renommés soapland (sōpurando), appellation tout aussi innocente d'apparence.
Un viking, prononcé baikingu en japonais, signifie buffet à volonté. Dans les établissements en proposant, on se devrait donc de s'empiffrer sous le signe du pillage, semant désolation dans son sillage. Faudrait-il l'intervention d'un Danois outré exigeant un changement de nom pour rétablir la réputation de ses ancêtres vikings, qui bien que cruels, n'en étaient pas goinfres pour autant?
La médecine occidentale est parfois appelée ranpō, dont les caractères 蘭方 signifient manière hollandaise, les Néerlandais ayant été les premiers Européens à se voir octroyer le droit établir des relations commerciales au pays du soleil levant, et en corollaire, à transmettre leur médecine. Je vois toutefois mal les citoyens d'Amsterdam monter aux barricades pour exiger une révision du terme.
Aucun terme n'est associé au Canada ni au Québec. Le sirop d'érable (メープルシロップ) exulte toutefois une aura d'exotisme, tandis que la poutine (プーティン) est disponible à quelques endroits à Tokyo. De quoi s'empiffrer sous le signe du fromage.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire