Le pouce s'est globalement bien passé, et s'est révélé intriguant de par les âmes rencontrées, à commencer par la première, une dame d'un certain âge. Elle a mal compris la signification de ma pancarte, indiquant je peux parler japonais, ou plutôt elle l'a interprétée au pied de la lettre. Croyant à tort que tout ce que je voulais faire c'était de discuter dans sa langue, elle m'avait semblé bien confuse lorsque j'ai tenté de lui expliquer où je voulais aller, après cinq minutes de conversation polie.
Lorsque finalement elle a compris là raison pour laquelle je restais planté à un coin de rue par cette journée torride, elle s'est excusée de ne pas se diriger vers ma destination, puis a décidé de me donner un billet de mille yen, prétextant qu'elle sentait que c'était la bonne chose à faire. J'ai protesté un peu, pour ensuite accepter avec reconnaissance. C'est la troisième fois à vie qu'une personne rencontrée sur le pouce m'offre de l'argent. Ai-je l'air si paumé?
Après une heure et quart d'attente, un homme, accompagné de son jeune fils amateur du manga Dragonball, s'est immobilisé. Il m'a dit qu'il allait à vingt minutes au nord de Sendai, du moins c'est ce que j'ai cru comprendre. En fait, je l'ai compris vingt minutes plus tard, il n'allait qu'à vingt minutes au nord. Qu'importe : il m'a sort de la ville et m'a rapproché de ma destination, les deux objectifs fondamentaux du pouceux.
Au nouveau point de pouce, en région quasi-rurale, il faisait chaud. Je tentais tant bien que mal de me protéger à l'ombre d'un poteau. Un type chevauchant une moto chargée de bagages est venu à ma rencontre. Un dénommé Yosuke, en périple solitaire, d'Hokkaido à Okinawa. Quelques photos ensemble, puis nous nous sommes souhaité bonne continuation. Pour ceux qui ont envie de dépoussiérer leur japonais, vous pouvez suivre son blogue ici.
La pancarte qu'il tient illustre son parcours. |
Ai-je besoin de le dire? Les Japonais sont d'une gentillesse inégalable. Two thumbs up, parole de pouceux!
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