dimanche 7 août 2011

Berlitzspeak

En Berlitzspeak, le sigle CTL, signifiant cancelling too late, est un événement qui ne manque jamais de rendre l'enseignant heureux.

Le CTL se produit lorsqu'un élève annule une leçon déjà réservée, dont les frais sont tout de même prélevés, même s'il n'y assiste pas. L'instructeur est ainsi payé à ne rien faire. Sa présence n'est même pas obligatoire. Les meilleurs CTL sont évidemment ceux correspondant aux dernières leçons d'une longue journée, où on peut rentrer chez soi, amusé par l'idée que, ce faisant, on touche son salaire.

Il existe une situation semblable, dénommée No Show, un peu moins propre à rendre jubilant de par le fait que l'élève ne prévient pas l'école de son absence. On doit donc resté planté là, à attendre l'arrivée potentielle de l'absent. En revanche, lorsque plus d'une leçon de quarante minutes ont été réservées, notre présence n'est plus requise à compter de la dixième minute de la seconde leçon.

Dimanche dernier, comme la plupart des dimanches depuis un certain temps, ma journée commence tôt. Mon horaire d'avant-midi est composé de quatre leçons successives, entre 8h30 et 11h30. Mes deux premières leçons sont pour le compte d'un groupe de trois, ce jour-là réduit à deux, de niveau faible. Une fois ces leçons terminée, je retourne dans la salle des profs pour la pause de cinq minutes, en vue de préparer les deux leçons suivantes. Le prochain à l'horaire est le sympathique anesthésiste.

Au son de la cloche annonciatrice du début de la leçon, dont le timbre est identique à celui de la cloche qui annonçait la récré à l'école primaire, je lève les yeux vers le tableau blanc pour y apercevoir momentanément : Julien 10:00 × 2 CTL. Au son de la cloche annonciatrice du début de la leçon, donc, je comprends qu'il n'y en aura pas, justement, de leçon. Sidéré, je pousse un cri de surprise et de joie, tandis que mes collègues, bredouilles et peut-être envieux un peu, vont à la rencontre de leur étudiant, qui lui ou elle n'a pas CTLé.Olé!

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