Voyage de fin d'année, langues-études quatrième secondaire. Nous allons à Toronto, pour y exercer notre anglais.
Ayant depuis quelques années souffert d'acné, j'en suis finalement en bout de piste, avec l'aide d'Accutane, que je prends depuis plusieurs mois. Les boutons se font désormais rares.
Ils sont presque rendus inexistants lors de ce court voyage, et je m'en sens libéré.
À un certain moment, vers la fin du voyage, je remarque au toucher l'existence d'un clou profondément implanté dans ma joue gauche, directement sous mon œil, pas très loin de ma narine gauche.
Sur le chemin de retour, dans le fast food d'une halte routière quelque part dans l'est de l'Ontario, je vais à la toilette. Personne n'y est. Devant le miroir, au-dessus du lavabo, je me regarde, puis je pose mon regard sur le petit point rouge du bouton profond. Je décide, au moyen des deux index, d'appliquer une pression.
Le bouton cède subitement, et la pression appliquée propulse le pus dans le miroir avec une vélocité surprenante. J'ai nettement l'impression que ma joue toute entière se libère de ce pus.
Je ne sais exactement pourquoi, mais cette projection dans le miroir m'a procuré une intense satisfaction. Peut-être était-ce le clou du désagréable spectacle acnéen de l'adolescence, même si à l'époque je ne pouvais en être sûr. Toujours est-il que cet événement marqua la fin du Julien boutonneux, et le souvenir en demeure tout à fait vif.
Je sors de la salle de bain, le restant de bouton laissé sur le miroir, sourire en coin.
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