Vendredi soir. Premier grand test du mois de sobriété. Dans le bar, je dois être le seul à ne pas m'alcooliser, en me cantonnant au jus de tomate. J'aurai mes vitamines, au moins.
Ma soirée commence à la rencontre de Shin devant le chien Hachikō, principal point de rencontre de Shibuya. Shin est un Nisei, un Américain de New York, né de parents japonais. Ça fait un bail qu'on s'est vu.
On se rend tout d'abord au Hub Pub, où nous discutons avec quelques filles pour le plaisir. Nous nous rendons ensuite dans un standing bar, où on se tient debout. L'endroit est bien vivant. Au bout d'à peine quinze minutes, Shin se rend compte que l'heure de son shūden, le dernier train vers chez lui, est presque arrivée. Je finis mon jus de tomate, lui sa bière, et je le raccompagne au métro.
Après lui avoir souhaité bonne nuit, je me sens laissé sur ma faim, et je décide de revenir seul à ce standing bar, sentant qu'il y avait encore des rencontres intéressantes à y faire.
J'entame une discussion avec une fille cool et son ami. Après quelques minutes, je leur prie de m'excuser, le temps d'aller chercher mon coupe-vent, laissé à l'avant du bar. En l'empoignant, je sens mon cellulaire vibrer dans la poche.
Je réponds et c'est Alain qui me dit « J'suis dans marde ».
Imaginant le pire, je lui demande ce qui se passe. Il me répond qu'il s'est endormi dans son shūden et, puisqu'il habite à Chiba, très loin, il a besoin d'un endroit où dormir. Bien entendu, je lui offre de dormir chez moi.
Un peu déçu, je souhaite bonne soirée à mes nouveaux amis du standing bar, qui venaient de m'inviter à un bar rock dénommé Rockaholic, je finis mon jus de tomate, puis je m'élance en vélo à la rencontre d'Alain, près de chez moi.
À mi-chemin, coup de fil. C'est Alain. Il a plutôt décidé d'aller dormir à l'hôtel. Il me remercie pour ma générosité et me souhaite bonne nuit.
Seul au milieu de la nuit, je suis encore une fois laissé sur ma faim.
Je me souviens tout à coup du nom du bar où j'avais été invité. Je décide d'y aller!
Depuis le comptoir du bar où je sirote un autre jus de tomate, j'écris le présent récit. Mes amis viennent d'arriver. Je m'assoie à leur table dès que j'aurai fini. Tout va bien dans le meilleur des mondes.
La morale de cette histoire? Le shūden fait vivre d'intéressantes péripéties, et le jus de tomate est tellement salé qu'il déshydrate comme de l'alcool.
2 commentaires:
mais pas de rencontres intéressantes?
Péripétie intéressante implique souvent rencontre intéressante... mais j'en dis pas plus!
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