J'ai donné aujourd'hui mes deux premières leçons d'anglais à vie. La première fois de toute chose, c'est toujours excitant.
L'étudiant à qui j'ai enseigné travaillait dans le domaine biogénétique et son niveau d'anglais était étonnamment élevé. D'emblée, il m'a demandé de réviser une lettre de présentation et son curriculum vitæ, en vue d'obtenir un poste dans son domaine aux États-Unis. M'étant préparé à donner ma leçon de la meilleure manière possible, sa demande inusité m'a surpris! J'ai promis d'effectuer une courte révision plus tard, et je me suis concentré sur l'essentiel : les notions à inculquer. Ça ne sera assurément pas le dernier imprévu de ma carrière d'instructeur!
Les leçons se sont globalement bien déroulées. Je ne pouvais demander mieux comme élève : disposé à parler abondamment, il m'a posé quelques questions pertinentes, et le thème du jour, la planification et la réalisation de réunions d'affaires, le touchait directement.
Les quarante minutes de chaque leçon se sont ainsi écoulées très rapidement. C'est remarquable la manière dont la perception du temps est relative. À la fin, nous avons tout de même eu l'occasion de comparer les rituels d'échange de cartes professionnelles du Japon et d'Amérique du Nord.
Au Japon, m'a-t-il expliqué, il s'agit justement beaucoup plus d'un rituel, avec son lot de lois non écrites, qu'une simple pratique. Il ne suffit pas d'accepter la carte de son interlocuteur, il faut la traiter avec respect et dignité. Il m'a ainsi raconté une anecdote savoureuse : servant d'intermédiaire entre un grand scientifique japonais et un homme d'affaires américain lors d'un dîner d'affaires, il a été mortifié de voir l'Américain commettre l'irréparable : poser son verre sur la carte de l'éminent chercheur, comme si cette dernière n'était qu'un vulgaire sous-verre. La honte!
D'aucuns m'ont déjà mentionné que l'enseignement des langues constituait une des meilleures manières de découvrir la culture d'un pays et ses habitants. Après ces premières leçons à vie, je n'ai aucune difficulté à le croire!
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