À titre de travailleur qui gagne majoritairement son pain à la pige, je n'ai pratiquement jamais bénéficié de congé avec solde. Contrairement à ceux et celles qui continuent de toucher un salaire en période de vacances, chaque périple que je m'accorde représente une interruption de mes revenus. Le coût ne me mesure donc pas qu'aux dépenses que j'y fais, mais également au manque à gagner ainsi suscité.
Ce double effet sur ma situation financière ne m'effleure que rarement l'esprit avant, pendant et après mes voyages. D'instinct et plus ou moins consciemment, je voyage selon mes moyens, sans me priver des dépenses occasionnées.
À mon retour de Shikoku, il y a quelques semaines, mon enseignante de japonais m'a demandé combien m'avait coûté mon voyage. Elle m'a semblé incrédule lorsque je lui ai répondu que j'en n'avais aucune idée, que jamais je ne comptabilisais pareille chose, et que, bien que rien ne m'empêchait de le faire, je n'en voyais pas l'utilité. J'ai ajouté que je m'étais accordé ce voyage en sachant que je pouvais me le permettre, et que cette certitude me suffisait amplement.
Voici la manière dont je résumerais succinctement cette affection des vacances à la fois nombreuses et libres de soucis monétaires :
Voyager souvent pour travailler l'esprit tranquille, travailler assez pour voyager l'esprit tranquille.
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