À mi-chemin environ de mon périple, le cahier avait cessé de répondre à l'appel. En en retraçant les derniers usages, j'avais déduis l'avoir probablement oublié à l'office touristique d'Imabari, ville ayant servi de point de départ à ma journée en mer.
Sa perte me désolait, mais puisqu'il était à peine entamé et que la nécessité de rebrousser chemin ne me chantait guère, bien vite j'en avais fait le deuil, consacré quelques jours plus tard par l'achat d'un digne successeur.
Je ne l'avais néanmoins pas complètement rayé de ma mémoire, car je me doutais que quelqu'un, quelque part, allait le trouver et le conserver, dans l'espoir de le réunir avec son propriétaire, mais tant que j'allais être en voyage, mieux valait profiter du moment et aller de l'avant.
Une semaine après mon retour et quelques coups de fil plus tard, nos retrouvailles devraient devenir réalité, par gentille dame de l'office touristique interposée. Elle avait initialement eu le regret de m'annoncer que le cahier ne se trouvait nulle part dans son lieu de travail. Je l'avais remerciée de son aide, en lui mentionnant au passage qu'il m'incombait désormais de contacter la société de traversiers voisine, dont le comptoir de vente constituait à mon avis le deuxième endroit de perte le plus probable. Prenant l'initiative d'aller s'y informer, elle m'avait rappelé peu après pour m'annoncer la bonne nouvelle. Permettez-moi de la célébrer, cette bonne nouvelle, par maxime créée pour l'occasion:
Les objets perdus, une réalité avec laquelle il faut composer.
Mais composez le bon numéro et parfois en réalité tout n'est pas perdu.
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