Trois-Rivières. Dans le salon de la maison de mes parents, normalement vide à cette heure matinale en jour de semaine, car ceux-ci travaillent, je songe à ce que cette ville représente pour moi, aux souvenirs et émotions qu'elle m'évoque.
Cet automne, une décennie se sera écoulée depuis mon déménagement, initialement pour amorcer mes études universitaires à Québec. Dix ans à en observer l'évolution à distance, à découvrir par intermittence ce qui change, ce qui reste.
À mesure que je vieillis, j'ai de plus en plus de mal à bien départager dans le temps mes expériences et celles des autres en ces lieux. Tant de choses se produisent; il est ardu de ne pas en confondre l'ordre chronologique.
Des amis ont désormais des enfants, certains ont quitté la ville, d'autres encore ont quitté la ville et engendré leur progéniture. Ma mère est à moins de six mois de la retraite, mon père suivra dans quelques années. Certaines personnes s'en sortent mieux que j'aurais cru, pour d'autres c'est le contraire.
À chaque passage, c'est la même évidence : cette ville n'est plus la mienne, c'est en visiteur qu'elle m'accueille. Au fond, elle n'a jamais été destinée à être mienne, et chaque séjour en son sein me conforte dans cette conviction.
Le vrai plaisir que j'en tire, c'est le temps de qualité passé avec des êtres proches. Chère famille et chers amis, vous êtes ma Trifluvie.
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