Ce matin je me lève, sans trop savoir que faire de ma peau. Cette semaine, n'ayant pratiquement pas eu de traduction à faire, j'ai eu de la misère à meubler les journées ainsi libres.
Je décide de me rendre à la bibliothèque de l'ambassade, pour y remettre trois des quatre romans empruntés trois semaines plus tôt, et renouveler le quatrième. J'y flâne pendant plus d'une heure, à la recherche d'autres bouquins à emprunter. Après avoir pris en note des proverbes japonais d'un ouvrage intéressant mais pas assez pour l'emprunt, mon choix s'arrête sur une œuvre de Douglas Coupland, natif de la Colombie-Britannique, dont j'avais auparavant bien aimé le style. Mon ami Jérôme approuvera.
Je passe au stade de baseball Jingu, pour voir si par hasard les Swallows jouent en soirée. Ce n'est pas le cas, mais s'y déroule une partie d'équipes issues d'écoles secondaires, et l'entrée est libre. Je pénètre dans l'enceinte. Nous sommes en début de neuvième, le score est 4-2 à l'avantage des rouges, les noirs sont au bâton. Ceux-ci marquent les deux points manquants pour forcer la tenue de manches supplémentaires. Personne ne foule le marbre en dixième, mais tout se joue dans une onzième interminable où, incroyablement, les noirs marquent cinq points. Eux qui jusqu'en milieu de match perdaient 4-0 arrachent ainsi la victoire au compte de 9-4. Défaite crève-coeur pour leurs adversaires, les rouges, dont certains joueurs ne peuvent retenir leurs larmes. D'emblée, cela me semble risible, puis je trouve ça un peu triste, de pleurer pour un jeu.
Voulant profiter du happy hour, je me dirige vers le pub tout près, celui-là même où il y aura bientôt un an et demi j'ai pris conscience pour la première fois des dégâts du tsunami, qui n'avaient rien à voir avec le Tokyo calme et épargné, tel que je l'ai vécu le 11 mars 2011.
La nuit tombée, je reviens dans mon quartier, avec l'intention de jeter un coup d’œil au petit club punk découvert quelques jours auparavant. L'entrée y est cette fois presque libre, moyennant seulement l'achat d'une consommation. J'arrive juste à temps pour la dernière formation, produisant du punk un peu garage pas mal du tout. Leur courte prestation achevée sans rappel, je rentre. Sans savoir qu'en faire, ma peau je l'ai promenée.
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