La chaleur humaine. Dans un train bondé ramenant les banlieusards à leur dortoir, elle n'est pas aussi plaisante que la chaleur humaine, version figurée, dont on aurait tant besoin.Cordé parmi d'autres sardines du train de minuit de la ligne Chiyoda, certaines sentant le fond de tonneau, je songe à ce que cela signifie, de faire partie du plus important mouvement quotidien de population au monde.
Ce sont vingt millions d'âmes qui chaque jour utilisent le vaste réseau tokyoïte de transport en commun comme principal moyen de se mouvoir, la plupart vivant dans l'excentre et travaillant ou étudiant au centre.
À titre de comparaison, l'Allemagne, le pays européen recourant le plus intensément au transport en commun, ne compte que dix millions d'usagers quotidiens, pour une population totale plus de deux fois et demie supérieure.
L'infrastructure ferroviaire sous-tendant cette réalité est évidemment immense, et en expansion. Trente opérateurs exploitent cent vingt-et-une lignes de train ou de métro, près de neuf cent gares, dont Shinjuku, la plus achalandée du monde.
Dans cette masse, les trains sont rarement en retard. Quand je jette un œil à ma montre pour vérifier l'arrivée du train, je ne m'attarde non pas aux minutes mais aux secondes.
Si seulement davantage de villes étaient ainsi, où la voiture constitue un moyen de transport secondaire, où malgré les millions d'habitants, l'air n'est pas vicié, le smog, pratiquement inexistant. D'ici là, je vais rester cordé parmi mes amis les sardines.
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