mardi 6 mars 2012

Ambassadique

Me voilà dans le train à neuf heures vingt-huit du matin. Direction ambassade canadienne, pour y déposer ma demande de renouvellement de passeport. Comme c'est mon habitude dans pareille situation, je m'imagine avoir oublié à la maison quelque document justificatif essentiel, comme si la lumière du four distraitement laissée allumée allait faire dérailler tout le processus.

Dérailler, judicieux choix de verbe dans un train bondé.

La disponibilité des services consulaires de l'ambassade ne s'étend que de neuf heures trente à midi. Faudrait bien y aller d'un commentaire désobligeant du genre, font rien que travailler deux heures et demie par jour ces fonctionnaires pourris sales, mais je m'abstiens, ou presque, car je sais bien qu'il y a beaucoup de travail à faire au-delà de se montrer plus disponibles auprès des citoyens canadiens.


Une école de conduite de mon quartier, dont la publicité me dévisage dans le métro, a un logo ressemblant notablement aux caractères runiques des SS nazis. Je sais maintenant pourquoi je préfère le train à la voiture comme moyen de me mouvoir.

Consul dise, je vous ambasse, mes chers.

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