Dimanche après-midi. Je sors d’une ruelle et tourne à gauche dans une rue tranquille. C’est le dernier droit de mon parcours de jogging et j’ai hâte d’arriver à la maison.
Devant moi, à deux cents mètres environ, un gars et une fille, peut-être un couple, marchent côte à côte en tenant leur vélo. Ils occupent toute la largeur du trottoir.
Ils ont amplement le temps de me voir. Je me dis que l’un d’eux se rangera derrière l’autre pour me laisser passer. N’est-ce pas là une politesse élémentaire?
La distance qui nous sépare fond à vue d’œil, et toujours rien de leur part. Ils marchent tout bonnement, comme si je n’approchais pas à grands pas.
À dix mètres environ, je me fais à l’idée qu’ils n’ont pas l’intention de me faire une petite place.
Je me résigne à devoir descendre du trottoir pour les croiser, non sans leur faire un reproche en arrivant à leur hauteur.
« Allez-vous vous tasser ou pas? » Je leur dis ça en anglais, sans prendre la peine de m’arrêter, car il n’y a rien à ajouter.
J’entends le gars qui se met à me crier des bêtises, me traitant de fucking quelque chose, mais bien vite sa copine le fait taire en y allant d’un « chuuuuut! ».
Ça me fait sourire. Inutile de s’énerver quand on a raison. Je finis ma course quelques instants plus tard et repense à ce qui vient de se passer.
Deux leçons émanent de cette péripétie. Primo, certains auraient avantage à savoir que les trottoirs, ça se partage. Secundo, quand on a tort, il faut avoir l’humilité de le reconnaître, au lieu de s’obstiner dans sa bêtise.
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