Sur le balcon du ryokan de Iizaka, je vois et j'entends la rivière qui suit lentement son cours. Une faible pluie tombe, et une carpe japonaise blanche et orange se déplace lentement dans l'eau.
Ma chambre est la même qu'à mon dernier passage, il y a presque deux ans. À l'époque, souhaitant voir et peut-être comprendre, au-delà des reportages télévisés, l'impact du triplé séisme-tsunami-accident nucléaire, je m'étais rendu à la ville de Fukushima, à une soixantaine de kilomètres de la centrale Dai-ichi.
Dans un parc en périphérie de la ville, des citoyens de la région y avait organisé un festival, comme plateforme d'échange et de discussion quant à leur avenir et aux risques liés à la radiation. J'y avais rencontré Tomoko, Satoko et Denis, elles japonaises, lui français. De leur kiosque, ils représentaient Ringono, organisme fondé afin de distribuer des pommes de la préfecture d'Aomori, d'où Tomoko et Satoko sont orignaires, la pectine trouvée en abondance dans ce fruit aidant le corps à se débarrasser du césium radioactif.
Je leur avais tenu compagnie et avais aidé à transporter quelques boîtes en fin de journée. Ils m'avaient grâcieusement invité à séjourner au même établissement qu'eux, celui-ci même depuis lequel j'écris les présentes lignes.
Près de deux ans plus tard, nous voici de retour, Denis en moins, à la rencontre de divers groupes et particuliers qui reçoivent toujours l'appui de Ringono. Le périple amorcé hier a également été l'occasion de ma première véritable expérience de conduite à la japonaise, nécessitant l'adaptation à un sens de circulation inserve à celui prévalant au Canada. Heureusement, peut-être aidé par l'habitude de faire du vélo partout à Tokyo, bien vite j'étais à l'aise et en confiance, au soulagement de mes passagères.
Cela dit, la conduite n'était pas sans heurt, car le siège conducteur n'était pas le seul élément à l'inverse de la norme canadienne. Les leviers aussi étaient de convention contraire, si bien qu'en cette journée sans pluie, à plus d'une intersection, au lieu de signaler un virage, j'ai fait subir à mon pare-brise quelques coups d'essuie-glace à sec!
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