J'aurais voulu arriver plus tôt, mais par autofidélité je ne mets les pieds dans le bureau des permis qu'à midi. Au guichet vingt-six, on m'annonce que les demandes ne sont pas acceptées pendant la pause-dîner. Pour soumettre mon dossier, je dois revenir à treize heures. D'ici là, qu'on ajoute, je peux aller m'assujettir au test de la vue, et m'alléger le portefeuille au comptoir de paiement.
De retour au guichet et détroussé de quatre mille deux cent cinquante yens, mes yeux qui n'ont plus rien à prouver remarquent le petit écriteau au mur. Ce service de conversion des permis étrangers est le plus achalandé du Japon, qu'il indique, Prévoyez deux heures d'attente pour l'obtention de votre permis. Merci de me le préciser, panneau révélateur de grandes vérités voilées.
Treize heures cinquante-cinq, on me demande une signature, puis on m'envoie me faire photographier. On m'aiguille ensuite vers la salle trente-six, en attendant que la machine excrète ma précieuse carte d'habilitation à prendre le volant. Mon nom est finalement prononcé. On me remet un bout de papier avec la consigne de me rendre au quatrième et dernier étage. Je présente ledit bout à l'employée sur place, qui me dit d'aller m'asseoir. Son collègue vient me voir, me tend un court questionnaire aux questions auxquelles il vaut mieux répondre non, puis me remet le parallélogramme de plastique qui me permettra de me parquer légalement en parallèle, l'aboutissement de tout ce temps d'attente. Il est quinze heures. Pour pareil permis, la jubilation, permise, est de mise.
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