Un moment idéal pour voir des gens paniqués courir à Tokyo est à l'approche de l'heure du shūden (終電, de 終 dernier et 電, premier caractère de train, 電車), généralement vers minuit trente.
S'ils prennent leurs jambes à leur cou, c'est que ceux qui manquent ce train de la dernière chance, et qui n'ont pas envie de perdre une fortune dans le trajet de taxi jusqu'à leur demeure de banlieue, doivent attendre le shiatsu (始発 de 始 début et 発 départ), le premier train, vers cinq heures du matin.
Ce spectacle de citoyens affolés accourant à toute vitesse vers la gare, je l'ai observé quelques fois le sourire en coin, avec la douce arrogance de celui qui, à coups de pédales, peut ramener sa carcasse chez lui à toute heure de la nuit!
lundi 28 février 2011
dimanche 27 février 2011
vendredi 25 février 2011
Objectif fleur
Entre fin mars et mi-avril, l'un des passe-temps favoris de bon nombre de Japonais consiste à admirer, et à prendre en photo, la beauté éphémère des fleurs du sakura, le cerisier ornemental qui est pratiquement un emblême du pays.
Bien souvent c'est en groupe qu'ils s'adonnent à l'hanami (花見, de 花 fleur, et 見 regarder), la contemplation des fleurs.
À l'approche du printemps, comme maintenant, c'est plutôt la floraison de l'umé qu'on vient zyeuter. Les passionnés de la photo ci-dessus, prise aujourd'hui au Palais impérial, étaient particulièrement enthousiasmés par la présence de petits oiseaux jaunes se gavant de nectar.
Mot du jour
Denwa (電話、de 電 électricité et 話 parler): téléphone.
Portrait de camarade : Shi Han
Qu’est-ce qui t’a apporté au Japon et depuis quand y habites-tu?
J’ai marié un Japonais, voilà pourquoi je suis venue ici, en novembre de l’an dernier.
Comment l’as-tu rencontré?
Au travail, lorsque j’habitais à Shanghai.
Votre mariage a eu lieu en Chine ou Japon?
En Chine.
Pour quelle raison avez-vous déménagé au Japon?
J'aime la Chine, mais mon mari ne l'aimait pas.
Quelles sont tes impressions du Japon jusqu’ici?
Je trouve que c’est propre et magnifique. Tout le monde respecte les règles, surtout dans les gares. En Chine, il n'y a aucun respect des files d’attente. Au Japon, c’est mieux.
La Chine te manque-t-elle?
Oui, surtout la nourriture!
Y a-t-il un plat qui te manque particulièrement?
Le huǒguō.
Combien de temps penses-tu vivre au Japon?
Toute ma vie.
Quel conseil donnerais-tu aux Chinoises qui songent à marier un Japonais?
Je crois qu’il faut surtout prendre le temps de bien se connaître avant de s'engager.
jeudi 24 février 2011
Pecha Kucha
Hier soir je suis allé à la 80e édition de Pecha Kucha, des événements dont le concept m'a grandement plu. Il s'agit de rassembler des gens issus des divers domaines culturels et artistiques, qui doivent donner une présentation dite de 20 × 20, durant laquelle ils doivent exposer leurs idées tandis que vingt photos sont affichées pendant vingt secondes chacune, pour un total de six minutes quarante.
C'était fascinant, et même inspirant par moments. Qui sait, un jour moi aussi j'irai d'une présentation magistrale!
Edward Harrison, expert en mascottes, qui sont légion au Japon (autre symptôme de la culture kawaii évoquée précédemment), nous a permis d'en découvrir les exemples les plus éloquents.
Un artiste dont je n'ai pu retracer le nom nous a présenté ses œuvres pour le moins singulières.
Kōta Ishizaki nous a présenté sa boutique, Only Free Paper, qui ne propose que des journaux et livres gratuits. L'anglais apparaissant dans ses images était comiquement approximatif.
Astrid Klein, qui animait la soirée en compagnie de Mark Dytham, associés de la boîte d'architecture à l'origine de Pecha Kucha, lui a demandé comment il arrivait à joindre les deux bouts. La réponse de M. Ishizaki a eu l'air plutôt évasive, si je me fie à ma compréhension limitée du japonais, ce qui a laissé Astrid visiblement incrédule. Moi aussi j'aurais aimé savoir comment il paye son loyer en donnant de vieux magazines.
Rob Judges, d'origine torontoise, nous a présenté une vingtaine de ses œuvres sur trame de rap disjoncté. Sa carte de visite nous indique qu'il se considère visualiste, terme que je trouve bien choisi.
Non seulement a-t-il rappé, mais dans le courant de la soirée j'ai rencontré son amie au nom de famille évocateur, une certaine Eloise Rapp. Tout est dans tout.
Une surprise de la soirée a été Hiroko Tabuchi, journaliste au New York Times, dont j'avais lu il y a plusieurs mois l'article sur l'attrait croissant de la profession d'hôtesse pour les jeunes femmes Japonaises.
Sa présentation, sur les moyens d'écrire de bons récits, a recouru à l'exemple de la panoplie de saveurs de Kit Kat existant au Japon, et sur la nécessité de trouver un bon angle pour rendre ce fait plus intéressant.
Coïncidence incroyable : la journée d'avant, mon ami Jérôme Laflamme m'avait transmis le texte de Patrick Lagacé relayant un article sur ces nombreux arômes de Kit Kat nippons.
Nul doute, tout est dans tout.
C'était fascinant, et même inspirant par moments. Qui sait, un jour moi aussi j'irai d'une présentation magistrale!
Edward Harrison, expert en mascottes, qui sont légion au Japon (autre symptôme de la culture kawaii évoquée précédemment), nous a permis d'en découvrir les exemples les plus éloquents.
Un artiste dont je n'ai pu retracer le nom nous a présenté ses œuvres pour le moins singulières.
Kōta Ishizaki nous a présenté sa boutique, Only Free Paper, qui ne propose que des journaux et livres gratuits. L'anglais apparaissant dans ses images était comiquement approximatif.
Astrid Klein, qui animait la soirée en compagnie de Mark Dytham, associés de la boîte d'architecture à l'origine de Pecha Kucha, lui a demandé comment il arrivait à joindre les deux bouts. La réponse de M. Ishizaki a eu l'air plutôt évasive, si je me fie à ma compréhension limitée du japonais, ce qui a laissé Astrid visiblement incrédule. Moi aussi j'aurais aimé savoir comment il paye son loyer en donnant de vieux magazines.
Rob Judges, d'origine torontoise, nous a présenté une vingtaine de ses œuvres sur trame de rap disjoncté. Sa carte de visite nous indique qu'il se considère visualiste, terme que je trouve bien choisi.
Non seulement a-t-il rappé, mais dans le courant de la soirée j'ai rencontré son amie au nom de famille évocateur, une certaine Eloise Rapp. Tout est dans tout.
Une surprise de la soirée a été Hiroko Tabuchi, journaliste au New York Times, dont j'avais lu il y a plusieurs mois l'article sur l'attrait croissant de la profession d'hôtesse pour les jeunes femmes Japonaises.
Sa présentation, sur les moyens d'écrire de bons récits, a recouru à l'exemple de la panoplie de saveurs de Kit Kat existant au Japon, et sur la nécessité de trouver un bon angle pour rendre ce fait plus intéressant.
Coïncidence incroyable : la journée d'avant, mon ami Jérôme Laflamme m'avait transmis le texte de Patrick Lagacé relayant un article sur ces nombreux arômes de Kit Kat nippons.
Nul doute, tout est dans tout.
mercredi 23 février 2011
Se passer un savon
Il nous arrive de faire des achats sans trop réfléchir, et de les regretter après coup. Étude de cas.
Je me rends à l'épicerie lundi en fin de soirée. J'ai besoin de savon, ayant réduit la savonnette précédente à un petit motton inutilisable.
Je demande au préposé à la caisse de m'indiquer la section du savon. En bon employé, il me conduit au rayon concerné.
J'avais déjà remarqué que le consommateur japonais semblait préférer le savon liquide à celui à l'état solide. C'est le contraire pour moi. Heureusement je trouve les barres de la photo suivante. J'en achète deux.
Je me couche dès le retour à la maison, en vue d'une nuit trop courte. (Elle me manque un peu l'époque où mon boulot de traducteur me permettait de me lever quand bon me semblait.)
C'est au petit matin, sous la douche au moment de me savonner, que je me rends compte de ma fâcheuse bévue. Ce bloc de matière granuleuse est en fait du savon à lave-vaisselle! (Je me dois ici de remercier ma coloc, qui m'a fait don, gracieusement et à son insu, d'un peu de savon pour le corps, bien sûr liquide.)
Avec un peu de recul, j'aurais peut-être dû porter attention à l'image du produit en pleine dissolution dans la partie gauche de l'emballage.
Et à bien y penser, le préposé avait eu l'air de se bidonner en voyant ma sélection...
Je me rends à l'épicerie lundi en fin de soirée. J'ai besoin de savon, ayant réduit la savonnette précédente à un petit motton inutilisable.
Je demande au préposé à la caisse de m'indiquer la section du savon. En bon employé, il me conduit au rayon concerné.
J'avais déjà remarqué que le consommateur japonais semblait préférer le savon liquide à celui à l'état solide. C'est le contraire pour moi. Heureusement je trouve les barres de la photo suivante. J'en achète deux.
Je me couche dès le retour à la maison, en vue d'une nuit trop courte. (Elle me manque un peu l'époque où mon boulot de traducteur me permettait de me lever quand bon me semblait.)
C'est au petit matin, sous la douche au moment de me savonner, que je me rends compte de ma fâcheuse bévue. Ce bloc de matière granuleuse est en fait du savon à lave-vaisselle! (Je me dois ici de remercier ma coloc, qui m'a fait don, gracieusement et à son insu, d'un peu de savon pour le corps, bien sûr liquide.)
Avec un peu de recul, j'aurais peut-être dû porter attention à l'image du produit en pleine dissolution dans la partie gauche de l'emballage.
Et à bien y penser, le préposé avait eu l'air de se bidonner en voyant ma sélection...
dimanche 20 février 2011
Résumé de la journée
De la présence en classe, des devoirs, de la musique dedans les oreilles, tant enregistrée que live, de la conversation, des amis rencontrés, un crâne rapporté, un temps pour aller se coucher...
Mieux
Dimanche après-midi gris, mal de crâne au rendez-vous.
Seul dans le resto entouré d'âmes seules.
Échange linguistique culminant en échange de fluides.
Premier coït tokyoite, tu m'égayes.
samedi 19 février 2011
Bout de souffle
Le second kanji de Shibuya (渋谷), ya, signifie vallée.
Comment bien saisir cette réalité de vallée? En en sortant à toute allure à vélo, en pleine course amicale avec un Japonais rencontré en détachant nos montures, lui l'ayant plus facile avec son Bianchi haut de gamme
Cette vallée m'a permis de saisir une autre réalité : difficile de maintenir une conversation quand on est à bout de souffle.
Comment bien saisir cette réalité de vallée? En en sortant à toute allure à vélo, en pleine course amicale avec un Japonais rencontré en détachant nos montures, lui l'ayant plus facile avec son Bianchi haut de gamme
Cette vallée m'a permis de saisir une autre réalité : difficile de maintenir une conversation quand on est à bout de souffle.
vendredi 18 février 2011
Petite différence culturelle n° 1
Au Canada, lorsqu'on se réfère à soi dans le cadre d'une conversation, on a l'habitude de poser la main droite sur le cœur pour appuyer nos propos.
Lorsqu'il se réfère à lui dans le cadre d'un conversation, le Japonais aura plutôt tendance à poser l'index de la main droite sur le bout de son nez.
Lorsqu'il se réfère à lui dans le cadre d'un conversation, le Japonais aura plutôt tendance à poser l'index de la main droite sur le bout de son nez.
jeudi 17 février 2011
Grand coq
Avec ma taille de cinq pieds sept pouces, je suis plutôt petit pour un Canadien. Au Japon, je suis dans la moyenne.
C'est toujours un peu surpenant d'apercevoir un grand Japonais, de plus de six pieds deux pouces, disons.
Puisque les produits, les portes et les véhicules sont conçus en fonction de cette taille moyenne relativement basse, ça n'a pas l'air toujours évident pour les grands, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, avez vous remarqué qu'il m'arrive de passer du coq à l'âne?
C'est toujours un peu surpenant d'apercevoir un grand Japonais, de plus de six pieds deux pouces, disons.
Puisque les produits, les portes et les véhicules sont conçus en fonction de cette taille moyenne relativement basse, ça n'a pas l'air toujours évident pour les grands, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, avez vous remarqué qu'il m'arrive de passer du coq à l'âne?
mercredi 16 février 2011
Quatre-vin-quinze
À ma surprise, mon épicerie offre moult vins, certains remontant à il y a longtemps. J'ai aujourd'hui opté pour un Château Guillon Nardou 1995, un Bordeaux, se détaillant à 1 500 ¥. Critique d'un non-œnologue qui n'y connaît rien, et pour qui l'habit fait le moine.
On parle d'un Grand vin de Bordeaux. Ça doit être bon. Le producteur est un château, ce qui est incontournablement bon. L'étiquette est plutôt classe, rien d'extravagant, ce qui est probablement bon. Mis en en bouteille au château, c'est de toute évidence quelque chose de bon.
Un bout de papier au collet nous confirme qu'il s'agit bel et bien d'un old vintage, ce qui est sans doute très bon.
Non seulement l'élevage des vignes s'est-il déroulé dans le respect de la tradition, et les plus grands soins ont-ils été apportés dans leur sélection, qui est d'ailleurs de qualité, mais cette cuvée est prestigieuse. C'est assurément bon.
J'ai fait appel à mon ami suisse pour ouvrir cette bouteille. Les Suisses sont reconnus pour la qualité de leurs produits. Il ne peut y avoir que du bon là-dedans.
Un vrai bouchon en vrai liège. Ça ne peut pas ne pas être bon.
Pour ce qui est du bouquet et de la présence en bouche de ce nectar, rien d'atroce, pas trop mal, sans toutefois avoir un goût relevé. Un pas pire bon vin, mais rien de divin.
mardi 15 février 2011
Répression cycliste
L'appareil de répression travaille sans relâche au harcèlement de la gente à deux roues. Cyclistes tokyoïtes, unissons-nous!
Les pions de la répression, à l'affût de vélos opposés à leur régime de terreur. |
Ultimatum servi aux montures contrevenantes. Qui sait ce qui attend les récidivistes... torture à la fourrière? |
lundi 14 février 2011
Fautes de frappe en vrac
En raison de la morphologie de leur langue, les Japonais ont souvent de la misère à écrire correctement les mots d'origine étrangère. Un problème récurrent provient de leur grande difficulté à différencier les l et les r. Observons quelques exemples.
En japonais, le golf (ゴルフ) se prononce gorufu, d'où ce gorf. Et s'il s'agissait de golf full contact, contraction de golf et gore?
Serait-ce un guet-apens? Du genre, tu te rends à cette galerie, y passe un bon moment à naviguer les Internets, et quand vient le temps de partir, on t'apporte une facture salée.
Comment ça, t'offusques-tu, c'est pas supposé être gratuit le wireless?!
Ah non, de dire l'employé avec un air baveux, c'est le wiress qui l'est! Le wireless c'est 10 000 ¥ l'heure!
Pour aller se faire couper les cheveux au Hair Saloon, suffit de descendre de sa monture, de franchir des portes battantes qui grincent, de jouer au poker avec des hors-la-loi, et de ne pas manquer le crachoir. Dans tous les cas, c'est un endroit bien frendly pour les coyotes de la pire espèce.
Il aurait été sensé d'ajouter un « e » pour faire Beergium, ce pays à la riche tradition brassicole.
En japonais, le golf (ゴルフ) se prononce gorufu, d'où ce gorf. Et s'il s'agissait de golf full contact, contraction de golf et gore?
Serait-ce un guet-apens? Du genre, tu te rends à cette galerie, y passe un bon moment à naviguer les Internets, et quand vient le temps de partir, on t'apporte une facture salée.
Comment ça, t'offusques-tu, c'est pas supposé être gratuit le wireless?!
Ah non, de dire l'employé avec un air baveux, c'est le wiress qui l'est! Le wireless c'est 10 000 ¥ l'heure!
Pour aller se faire couper les cheveux au Hair Saloon, suffit de descendre de sa monture, de franchir des portes battantes qui grincent, de jouer au poker avec des hors-la-loi, et de ne pas manquer le crachoir. Dans tous les cas, c'est un endroit bien frendly pour les coyotes de la pire espèce.
dimanche 13 février 2011
Élégance kittyesque
Je ne sais pas pour vous, mais je n'ai jamais associé élégance et Hello Kitty. Les Japonais, semble-t-il, n'ont aucun mal à le faire. Symptôme parmi tant d'autres de la culture kawaii, qui affecte tant les enfants que les adultes, et dont je traitai selon ma perspective à moment donné.
Va te faire foutre, Kitty.
samedi 12 février 2011
Taxi
Dormir au gaz |
Un des passe-temps favoris des chauffeurs de taxi est de faire un somme dans leur bolide, en laissant le moteur en marche, pour se maintenir au chaud.
Ce gaspillage de gazoline me donne envie d'insérer une patate dans le pot d'échappement, mais bon, n'étant pas trop motivé à me faire accuser de meurtre par empoisonnement au monoxyde de carbone, et puisque les patates sont difficiles à trouver, je préfère m'abstenir...
vendredi 11 février 2011
Jésus le Jap et le chien qui jappe
On estime qu'environ deux pour cent seulement de la population japonaise est chrétienne. Avec proportion de férus de Jésus si restreinte, j'imagine difficilement comment cette publicité pourrait provoquer un tollé.
La grosse majorité des Japonais optent plutôt pour le bouddhisme ou le shintoïsme, et bien souvent pour une combinaison des deux, selon les humeurs et les circonstances du moment. Ainsi, en 2006, 83 % des Japonais déclaraient pratiquer le shintoïsme et 75 % le bouddhisme, ce qui fait pas mal plus que 100 %, à bien y penser. Les mariages et les naissances sont donc généralement célébrés en fonction des rites shintoïstes, et les funérailles selon les préceptes bouddhistes.
Ce syncrétisme religieux est baptisé, même si Saint-Jean-Baptiste n'a rien à voir là-dedans, shinbutsu shūgō (神仏習合), 神仏 signifiant « dieux et bouddhas ».
Parlant de shintoïsme, qui est un culte propre au Japon, il en existerait environ cent milles sanctuaires, dont certains sont minuscules, comme celui dédié à un chien divin, tout près de chez moi...
jeudi 10 février 2011
Neige!
La mort blanche tombée du ciel |
Qualifiant cette tempête massive de « pire calamité depuis le grand séisme du Kantō », le gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishihara, s'est vu contraint de déclarer la loi sur les mesures d'urgence pour « combattre cet impitoyable monstre blanc ». Bien qu'elle aient été mises sur un pied d'alerte maximal, les forces de l'ordre semblent déjà débordées par l'ampleur de la catastrophe.
Les habitants, paniqués, se sont mis à piller les magasins, dans l'espoir d'accumuler des provisions suffisantes pour survivre à l'hiver éternel et redoutable qui s'annonce. On recense des milliers de blessures graves subies par des âmes désemparées n'ayant jamais été confrontées aux plaques de glace formées partout dans la ville, et à leur tragique absence de friction. Advenant une détérioration de la situation, les véhicules de milliers de motoristes prisonniers de la neige risquent de se transformer en tombeau.
En signe de solidarité, le gouvernement canadien s'est engagé à dépêcher un contingent de chasse-neige, de souffleuses et de charrues dans les zones sinistrées. Marcel Morin, réputé meilleur pelleteux de neige du grand Pierrefonds, a été nommé chef de mission. Ça sera pas facile, de dire M. Morin, mais j'ai vu pire. Après tout, j'ai survécu à la terrible tempête de Paris de décembre 2010, la pire de tous les temps. Je risque ma vie, mais mon sens du devoir m'oblige à aider les victimes de cette hécatombe aveugle. Que Dieu nous vienne en aide!, a-t-il déclaré, les yeux portés vers le ciel.
mercredi 9 février 2011
Thomas Guay était estomaqué
Quand on a l'estomac dans les talons, peut-on dire que la faim nous talonne?
mardi 8 février 2011
Cacahouète
Brunch du dimanche au café du coin, beurre de pinottes perso à la pointe du couteau.
La semaine prochaine, pourquoi ne pas opter pour du sirop d'érable de la Beauce, en vente à l'épicerie non loin? C'est trop beauce pour être vrai : le prix exorbitant de ce produit succulent est difficile à avaler...
lundi 7 février 2011
Mois, myself and I
Voilà exactement un mois que je suis arrivé aujourd'hui. Trois observations pour souligner ce jalon :
1. Un mois ça passe vite. Plus qu'onze mois au visa, c'est plutôt comme ça que je le conçois...
2. J'ai ma seconde entrevue demain, la première s'étant déroulée vendredi dernier, en vue de l'obtention d'un poste d'instructeur d'anglais. Si tout va bien, viendra ensuite la formation, à la mi-février, le début du poste, à la fin février, puis la première paie, à la fin mars ou au début avril. J'aurais dû amorcer ma recherche d'emploi plus tôt...
3. Les rapports hommes-femmes dans ce pays sont pour le moins particuliers, notamment en raison de la timidité presque pathologique des hommes japonais quand vient le temps d'aborder la gente féminine. Cela se traduit par des réalités inimaginables au Canada.
Par exemple, la semaine prochaine je compte aller à une soirée de rencontre entre femmes japonaises et hommes étrangers. L'entrée est gratuite pour les messieurs et 5 000 ¥ pour les demoiselles. Comme si cela ne suffisait pas, le site web de l'organisation fait presque invariablement état d'une plus grande présence d'Èves que d'Adams à ces événements...
1. Un mois ça passe vite. Plus qu'onze mois au visa, c'est plutôt comme ça que je le conçois...
2. J'ai ma seconde entrevue demain, la première s'étant déroulée vendredi dernier, en vue de l'obtention d'un poste d'instructeur d'anglais. Si tout va bien, viendra ensuite la formation, à la mi-février, le début du poste, à la fin février, puis la première paie, à la fin mars ou au début avril. J'aurais dû amorcer ma recherche d'emploi plus tôt...
3. Les rapports hommes-femmes dans ce pays sont pour le moins particuliers, notamment en raison de la timidité presque pathologique des hommes japonais quand vient le temps d'aborder la gente féminine. Cela se traduit par des réalités inimaginables au Canada.
Par exemple, la semaine prochaine je compte aller à une soirée de rencontre entre femmes japonaises et hommes étrangers. L'entrée est gratuite pour les messieurs et 5 000 ¥ pour les demoiselles. Comme si cela ne suffisait pas, le site web de l'organisation fait presque invariablement état d'une plus grande présence d'Èves que d'Adams à ces événements...
dimanche 6 février 2011
Annonce classée, ou classe annoncée
日本語の練習が必要です!
こんにちは!
僕はジュリエンです。26歳です. 先月東京へ来ました。 日本語の学校へ行きますけど、 話すことの練習をしなければならない! だから日本人と会話を探しています。
英語とフランス語を話せます。
Au revoir!
ジュリエン
P-S: traduction ici.
こんにちは!
僕はジュリエンです。26歳です. 先月東京へ来ました。 日本語の学校へ行きますけど、 話すことの練習をしなければならない! だから日本人と会話を探しています。
英語とフランス語を話せます。
Au revoir!
ジュリエン
P-S: traduction ici.
samedi 5 février 2011
Secousse
Ce matin, j'ai ressenti ma première secousse sismique en sol nippon. Un tremblement de terre d'une magnitude de 5,3 sur l'échelle de Richter s'est produit à 10h56. Son épicentre était au large des côtes, non loin de Tokyo, à 35 kilomètres de profondeur dans la croûte terrestre.
J'étais dans mes draps, à moitié endormi, pas trop pressé de me sortir du lit pour commencer la journée. Soudain ça se met à branler (je parle de mes meubles, mes petits pervers. D'ailleurs, une chambre qui branle, est-ce que ça chambranle?). Ça me prend quelques instants pour comprendre ce dont il s'agit. Je me réfugie sous de mon lit, au cas où tout s'écroule.
Heureusement ça n'empire pas. Le tout aura duré vingt secondes tout au plus. Je regagne mon matelas, content de rester en vie, et de végéter dans mon lit, une journée de plus!
J'étais dans mes draps, à moitié endormi, pas trop pressé de me sortir du lit pour commencer la journée. Soudain ça se met à branler (je parle de mes meubles, mes petits pervers. D'ailleurs, une chambre qui branle, est-ce que ça chambranle?). Ça me prend quelques instants pour comprendre ce dont il s'agit. Je me réfugie sous de mon lit, au cas où tout s'écroule.
Heureusement ça n'empire pas. Le tout aura duré vingt secondes tout au plus. Je regagne mon matelas, content de rester en vie, et de végéter dans mon lit, une journée de plus!
vendredi 4 février 2011
Translitération
Mon débit de boisson favori jusqu'à présent est littéralement celui le plus proche de chez moi, à peine trente secondes de marche. Le Wowz Bar, tenu par deux moines bouddhistes, est un endroit sympa d'où je reviens pour la deuxième fois.
Ces deux moineaux ont même eu la bonté divine de translitérer mon nom en caractères kanji. Voici ce que ça donne :
Où
寿 (prononcé ju) signifie longue vie
Ces deux moineaux ont même eu la bonté divine de translitérer mon nom en caractères kanji. Voici ce que ça donne :
寿利縁
Où
寿 (prononcé ju) signifie longue vie
利 (prononcé ri) signifie bienfait
縁 (prononcé en) signifie destin
縁 (prononcé en) signifie destin
En gros je suis celui destiné aux bienfaits d'une longue vie. Voilà qui est de bonne augure!
jeudi 3 février 2011
Savoir-faire québécois
J'ai aperçu plus d'un vélo Louis Garneau lors de mes sorties. Cette entreprise haut de gamme semble avoir la cote. La marque s'épelle ルイガノ en katakana, le syllabaire nippon employé pour les mots étrangers. Ça se prononce Rui Gano, ce que je trouve plutôt drôle.
Voici d'ailleurs une vidéo soulignant la présence de monsieur Garneau et de sa société en sol nippon, sur fond de musique techno. Dans une autre vidéo, celui-ci se dit heureux d'avoir visité les installations de Shimano lors de son passage. Quand le savoir-faire québécois rencontre son équivalent japonais...
mardi 1 février 2011
Celui à qui la chance sourit
À l'époque, pour me rendre visible à vélo pendant l'obscurité torontoise, je m'étais procuré une lampe à DEL blanche, identique à celle montrée ci-dessous.
Peu de temps après son achat, son dispositif d'ancrage étant mal conçu, ce phare tomba de mon vélo pour cause de secousse due à un nid de poule. J'eus juste le temps de me retourner pour le voir se faire écrapoutir par un poids lourd. Maudite bébelle, que je me dis, devant ce triste spectacle.
En joggant ce soir dans le quartier de Roppongi (六本木, littéralement Six Arbres), j'ai aperçu, gisant par terre, le même modèle de lampion, son couvercle à quelques pas. Ne manquait qu'une des deux piles. À l'autre bout du monde, quelqu'un d'autre avait été victime de sa conception déficiente!
Enthousiasmé par cette découverte, je me suis mis à la recherche de la pile manquante. J'avais presque perdu espoir lorsque je l'ai trouvée, à un pouce d'un caniveau. Bonjour, chance souriante!
Cette fois-ci, j'ai appris la leçon : c'est au duct tape que le mariage de mon vélo et de cette trouvaille sera consacré!
Le fin observateur découvrira ma marque de désodorisant... |
En joggant ce soir dans le quartier de Roppongi (六本木, littéralement Six Arbres), j'ai aperçu, gisant par terre, le même modèle de lampion, son couvercle à quelques pas. Ne manquait qu'une des deux piles. À l'autre bout du monde, quelqu'un d'autre avait été victime de sa conception déficiente!
Enthousiasmé par cette découverte, je me suis mis à la recherche de la pile manquante. J'avais presque perdu espoir lorsque je l'ai trouvée, à un pouce d'un caniveau. Bonjour, chance souriante!
Cette fois-ci, j'ai appris la leçon : c'est au duct tape que le mariage de mon vélo et de cette trouvaille sera consacré!
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