mardi 30 novembre 2010

Songe retardataire

Ce matin, j'ai rêvé que je consultais la brochure touristique d'une ville de villégiature fictive dans le nord du Manitoba. Cette ville, dont le nom m'échappe maintenant, était située sur les rives d'un lac de 16 000 km², dans une aire protégée de 109 000 km². J'ai rarement fait un rêve ayant des statistiques si précises.

L'endroit était perché sur une falaise ma foi à pic. Une des photos montrait les rangées de maisonnettes longeant les rues sinueuses qui gravissaient la côte vertigineuse.

Le prospectus vantait les atouts de ce haut lieu du tourisme, dont les nombreuses espèces de poissons foisonnant dans le lac et la propreté de l'endroit, relativement au village voisin, que l'on disait peu salubre. Guerre de clochers classique, que je me suis dit.

Quel rêve vivide, comme j'en ai rarement, et comme je m'en souviens encore plus rarement. Je me suis réveillé au moment où je discutais du village avec ma mère et ma grand-mère, qui semble-t-il se trouvaient dans les parages. Mon réveille-matin indiquait 10h28, deux heures plus tard que la normale. Merci pour rien, rêve vivide!

lundi 29 novembre 2010

À ne pas en croire ses oreilles

Otoscopie

Étude du tempérament d'une personne d'après l'examen de ses oreilles.

Une simple otoscopie des oreilles cirées d'Otto Gagné m'a suffit pour le qualifier de crotté qui n'aime pas se laver.

dimanche 28 novembre 2010

Dix dollars

Une quinzaine de kilomètres ont été parcourus aujourd'hui pendant ma « promenade du dimanche ». Parmi les faits saillants, notons l'enjambée de la rivière Humber, le cadavre écrapouti d'une souris, une volée d'outardes et un chien comiquement obèse.

J'avais inséré un billet de dix dollars dans mon soulier droit, en vue de me procurer de quoi me réhydrater au dépanneur du coin en fin de course. En y arrivant, j'insère mon index entre la chaussette et la paroi de la chaussure pour constater avec regret que le beau billet n'y est plus. Dommage! Un de mes concitoyens aura le plaisir de s'enrichir, bien malgré lui.

Je me dirige d'un pas décidé vers chez moi, déçu d'avoir perdu ce pognon et déçu d'être dépourvu de la substance désaltérante qui m'aurait été bien utile.

Soudain, j'entends derrière une voiture qui accélère. Une grosse Mustang me dépasse vitement. Je fais quelques pas de plus, juste à temps pour arriver à la hauteur d'une auto-patrouille alors stationnée qui démarre en trombe à la poursuite du conducteur délinquant. Voilà qui me change les idées.

J'arrive chez moi, exténué et le sourire en coin. Je délasse mes savates et découvre le billet perdu, aplati sur ma semelle. Tout est bien qui finit bien, sauf pour le chauffard qui se croyait malin!

samedi 27 novembre 2010

Éminence grise sur le pouce

Bien souvent pendant mes études universitaires je revenais chez mes parents en faisant du pouce. Ça m'a permis de rencontrer moult personnages, certains plus intriguant que d'autres.

L'un de ces conducteurs les plus marquants fut nul autre que Maurice Richard, le maire de Bécancour, bien sûr. Il était bien sympathique, cet échevin.

Je me souviens de lui avoir jasé de l'attrait qu'exerçait la période de récolte du cannabis sur les jeunes de sa ville, dont les nombreux champs constituaient un terreau idéal de culture du chanvre. Comment s'attendre à ce qu'ils aillent à leur cours d'histoire, s'était-il lamenté, lorsqu'il y avait tant d'argent à faire en trimant du pot? Je ne pus qu'acquiescer, en me remémorant que la seule fois où je m'étais adonné à cette besogne, ça avait été effectivement bien payant.

jeudi 25 novembre 2010

mercredi 24 novembre 2010

Bienvenue dans l'allée Atoire

Amphigouri, rigole, rassasiant, assassin, asymptote, litote, totalitaire, taliban, Liban, aliment, aliter, terroriser, rosser, risée, friser, fringues.

Pédant, dentelle, tellement, héliocentrique, attriquer, tricher, Richard, charogne, charlatan, tendresse, drastique.

Criminel, acrylique, liquéfier, effroi, enfarger, enfer, laissez-faire, farouche, ruche, rudoyer, doyen, Suédois, sudorifique.

mardi 23 novembre 2010

Manque d'adresse

J'ai découvert que le service Accès D de Desjardins avait une adresse erronée correspondant à mon dossier, composée du numéro de porte et du code postal de mon ancien appartement, couplés au nom de rue de mon logis actuel. Bel hybride!

Un plouc de leur boîte aurait donc fait un travail plutôt boiteux. Le problème est réglé, mais ça fait toujours du bien d'en chialer!

lundi 22 novembre 2010

Apprentissage latéral

En commençant mes recherches de logement tokyoïte aujourd'hui, j'ai appris que le mot futon était d'origine japonaise. En caractères kanji, il s'écrit 布団, où « 布 » signifie tissu et « 団 » représente groupe. Un groupe de tissus peut ainsi constituer une bonne surface sur laquelle dormir.

Je n'ai pas encore trouvé de logis, mais j'ai appris quelque chose, de façon latérale. Tout n'est pas perdu.

dimanche 21 novembre 2010

J'ai vu la lumière

En revenant du club vidéo, j'ai vu la lumière de notre balcon s'éteindre, sous l'impulsion de mon coloc Jeremy.

Chaque fois que, depuis l'extérieur, je vois un lampadaire ou une lampe de maison s'allumer ou s'éteindre, je me sens privilégié, comme si j'assistais à un événement spécial, à un moment unique, réservé pour mes yeux.

L'émerveillement me vient facilement, comme vous pouvez le constater.

samedi 20 novembre 2010

Tu ne dois plume faire peur...

L'autre jour, mon stylo préféré a rendu l'âme. Un bel outil d'écriture tout en métal, ça fait mal.

J'ai bien failli verser une larme, rempli d'émoi devant la perte de mon ami à moi.

Je vais me retrousser les manches, lui dégotter une cartouche de rechange, le ramener à la vie et lui donner un second souffle à ce stylo joli!

vendredi 19 novembre 2010

Si ça n'existait pas...

... faudrait l'inventer.

Dans l'ouest du Texas, en plein cœur du Llano Estacado dépourvu d'arbres, existe la communauté de Notrees.

Un lien des plus forts m'unit avec la région du Llano Estacado (« plaine jalonnée » en français) : la majorité de ma scolarité secondaire s'est déroulée à l'Académie les Estacades. N'est-ce pas là prodigieux?

jeudi 18 novembre 2010

Peu recommandable

Le con avec un grand C
Une canaille, un carambouilleur, un charlatan, un chenapan, une crapule, un crosseur!

Le pas fin avec un grand F
Quel fabulateur, fauteur de trouble, faux jeton, flanc mou, forban, fourbe, frais chié, fraudeur!

Le méchant avec un grand M
Un magouilleur, maître chanteur, malfaiteur, malfrat, manipulateur, maraudeur, mécréant, menteur de bas étage!

Le vil individu avec un grand V
Le pire des vagabonds, vaniteux, vantards, va-nu-pieds, vauriens, voleurs, voyous!

Le bougre de la pire espèce avec un grand S
Sacripant, salaud, saligaud, salopard, sangsue, spoliateur, va!

mercredi 17 novembre 2010

Sélection Château-du-pourriel 2010

Cépage « je m'appelle Pierre »

Pierre, vos obsèques dès 41 euros par mois : étude gratuite et sans engagement‏!

Pierre, votre pied-à-terre en bord de mer à partir de 99 euros par mois‏!

Pierre, tentez de remporter votre garde-robe!‏

Pierre, votre toit peut vous rapporter de l'argent‏!

Pierre restez à la maison et gagnez de l'argent‏!

Pierre, recevez votre guide minceur gratuitement!

Non seulement Pierre (en l'occurrence, moi) peut planifier son pied-à-terre en bord de mer et sa mise en bière en lisière de cimetière, mais il est également en mesure de gagner son pain en restant à la maison, en partenariat avec son toit. Ne lui reste qu'à se mériter ses habits et à maigrir, pour entrer dans les vêtements un peu serrés de la garde-robe remportée…

mardi 16 novembre 2010

Quand l'eau nous enflamme

Depuis la salle de thé, dotée d'un foyer, jamais utilisé

Il a plu toute la journée, et l'averse ne semble pas se dissiper

Des gouttes résonnent quelque part dans la cheminée, et ça anime le foyer

Le plic plic plic ainsi généré ressemble à s'y méprendre à la douce trame d'un feu de joie, ses bûches crépitant de plaisir

Ne manque que la chaleur rayonnante et réconfortante des flammes pour que cette eau nous enflamme!

lundi 15 novembre 2010

Livré

Je n'aime pas qu'un livre entamé

ne commence pas à la page un

J'aime que le seul point négatif du livre qui

ne commence pas à la page un

est qu'il

ne commence pas à la page un

dimanche 14 novembre 2010

samedi 13 novembre 2010

Le train de mes observations en train

Écrit il y a quelques années

Le rabbin dodu se commande un café

Devant moi à droite

Même s’il a passé un bon moment

Derrière moi à gauche


Le bébé de trois mois à l’arrière

Est beaucoup moins bruyant

Que les trois jeunes chiants, devant

Qui font tout un boucan

vendredi 12 novembre 2010

Méprise prise deux

Durant ma tendre enfance, je croyais qu'une chemise n'était pas carreautée, mais bien carottée, et ce, même s'il elle n'était pas orangée...

C'est à croire que j'aurais dû manger plus de carottes, car de toute évidence ma vue laissait à désirer!

jeudi 11 novembre 2010

Se mettre chaud en semaine

Jeudi soir, ou devrais-je dire vendredi matin?

Il est 3h05. Mais que fais-je là encore debout (façon d'écrire, je suis assis sur ma chaise d'ordi)?

J'imagine que dans mes vieux jours, je me rappellerai avec nostalgie ces soirées de semaine entre amis à boire jusqu'aux petites heures

Faisant fi du bon sens, ignorant trop facilement que demain nous attend, avec son lot de responsabilités, oh boy ça va brasser!

J'en suis à m'en siroter une dernière, verre d'eau à mes côtés, car faut bien s'réhydrater!

Portez-vous bien, et que ce jeudi soit béni!

mercredi 10 novembre 2010

En courant aujourd'hui

Je suis passé par la rue Shaw
J'ai pensé à ma ville de naissance, Shawinigan

J'ai emprunté la rue Ava
M'est venue l'image de Rosalie et Noah, heureux parents de la petite Ava

Mes pieds ont foulé la rue Winona
Ce qui m'a rappelé Winona Ryder, l'actrice kleptomane

J'ai parcouru la via Italia sur tout son long
J'ai eu une pensée pour Raffaela

mardi 9 novembre 2010

Est-ce la résidence de monsieur Yamada?

J'écris ces lignes en faisant simultanément ma leçon Pimsleur n° 10 de japonais III.

Bel exemple de fonctionnement multitâche, pour lequel je suis normalement peu doué... 旅館が好きですから!

lundi 8 novembre 2010

La gratuité à tout prix

Beaucoup de gens sont prêts à faire pas mal d'idioties pour des cossins gratuits.

Pourquoi devrait-on ressentir le besoin de faire des simagrées pour se mériter une tasse quétaine, un t-shirt trop grand, un stylo cheapo ou une casquette laide, souvent à l'effigie d'une compagnie?

La gratuité à tout prix, c'est non merci, si vous voulez mon avis!

dimanche 7 novembre 2010

À la fine pointe

À la pizzeria du coin, la pointe du jour ne change jamais.

Tomate et pesto, fidèle au poste elle nous attend.

Je crois qu'elle se mérite un nom plus représentatif.

Pointe de la décennie? Pointe éternelle?

Pointe de toujours?

samedi 6 novembre 2010

Mnémophilie

Les mots de japonais les plus faciles à mémoriser sont ceux auxquels j'attache une image forte. Voici quelques termes que j'ai su apprendre facilement en faisant appel à mon imagination et à la mnémotechnique :

 (casa, parapluie)
En bon gentleman, mademoiselle, quand il pleut, mi casa es tu casa.

地下鉄 (chikatetsu, métro)
Rien de plus énervant en métro que d'avoir à tolérer une chica têtue qui parle fort.

踊る (odoru, danser)
Quand on se déchaîne sur la piste de danse, normal qu'on devienne odorant après un temps!

とても (totemo, très)
Je suis toujours très impressionné devant un grand totem se dressant devant moi.

単語 (tango, vocabulaire)
La maîtrise du vocabulaire, c'est l'art de danser le tango avec les mots!

vendredi 5 novembre 2010

Célébration de départ

Court message de mon ami Jérôme :
Yo Juju,

SVP, réserve ta soirée du samedi 4 décembre au soir.

Ça me fait sourire, car que je sais c'est pour quoi, je sais qu'c'est pour moi...

jeudi 4 novembre 2010

Première brosse

Début du secondaire quatre, j'ai quatorze ans

J'aurais dû être en secondaire trois, mais j'ai fait secondaire un et deux en un an

Je me suis fait de nouveaux amis en ce début d'année scolaire

Des amis qui ont déjà goûté aux plaisirs de l'ébriété

Ils m'invitent au party chez l'une d'entre eux, Stéphanie, un certain vendredi

À l'heure du souper le jour convenu, Nadia m'appelle

Elle me demande si je veux du « jus de pomme »

Je comprends instinctivement ce que ça signifie

Je lui réponds que oui, volontiers je me gorgerai de jus d'pomme

Rendu sur place, le nectar en question est une king can de Molson Dry

Bue à la paille, parce qu'il paraît que ça soûle plus vite, dans la patinoire du parc tout près de la maison des parents de Stéphanie

Je m'enivre, j'aime ça, la première fois c'est excitant

Ceux qui ont l'air plus vieux (ou qui ont de bonnes fausses cartes, je ne sais trop) retournent au dépanneur indulgent

Je leur passe ma commande : une autre grosse canisse de Molson Dry

Rien ne m'arrête

Je l'engloutis celle-là, et j'en veux plus

Quoi de mieux pour m'avilir que de boire les « fonds » laissés par mes camarades de fête

Me voilà en fin de party, à tournoyer en vélo dans l'allée de la maison, jusqu'à ma chute, inévitable et rigolote, sur le pavé uni

Cela ne manque pas de faire rire tout le monde, moi compris

Je reviens à la maison sur mon vélo vert

Je fais une pause en m'étendant dans le gazon en bordure de l'avenue du Parc, à moitié endormi

Un conducteur immobilise sa voiture pour s'assurer que je vais bien

Je lève la tête, souris bêtement et brandis mon pouce pour confirmer que tout est OK

Il n'en faut pas plus pour que ce chauffard nocturne reparte l'esprit tranquille

Je finis par arriver chez nous, et vais me coucher dans mes draps, le sommeil éthylique ne tardant pas

Je me réveille le lendemain, gueule de bois et mal de crâne au menu

Bonne nuit première brosse, bonjour premier lendemain de veille!

mercredi 3 novembre 2010

Avec pluie-zir

Dehors, froide pluie de novembre, comme chantait le groupe de Los Angeles.

Une telle pluie ne doit pourtant pas être si déplaisante dans leur coin. Météomédia me dit qu'en ce 3 novembre à 17 h, il fait 30 °C dans la ville des anges. Elle doit même être rare, car la moyenne de précipitation pour ce mois n'y est que de 26,7 mm, comparativement à 102 mm pour la ville de Québec. Je réfute donc les paroles bidon de ce groupe maintenant dirigé de main de fer par son chanteur, petit napoléon narcissique s'il en est un.

J'ai remarqué qu'il avait commencé à pleuvoir au sortir de ma séance de conversation anglo-japonaise avec Nami, de Nagoya. Un stimulus olfactif accompagnait cette averse : le parfum d'asphalte mouillé.

Une pluie odorante. À quand un vent salissant?

mardi 2 novembre 2010

Retour sur la veille de la Toussaint

Trente-et-un octobre, première neige

Je bois mon café d’une tasse à l'effigie de Las Vegas

Halloween tout à fait remarquable, qui servira de jalon à ceux qui suivront

Deux partys de maison, entrecoupés d'un passage dans un débit de boisson avec musique bien dansante

Je le dis sans modestie, mon déguisement c'était le meilleur

lundi 1 novembre 2010

Noir et blanc

En me promenant dans la rue, je croise un chat noir. J'ai l'impression qu'il tient quelque chose dans sa gueule.

Je m'approche et constate qu'il s'agit d'une souris. Fraîchement attrapée sans doute, car elle gigote encore. Alertées par les températures qui refroidissent, ces petits bêtes cherchent frénétiquement un endroit chaud en vue de l'hiver. Je ne pense pas que celle-là était bien contente d'aboutir dans l'endroit chaud qu'est la gueule d'un matou.

Ça me rappelle que l'autre jour au parc, j'ai vu un écureuil albinos. L'écureuil est également un rongeur. Un chat noir tueur de rongeur et un rongeur blanc, ça me laisse songeur un temps...