En septembre dernier, j'annonçais en grande pompe que j'allais jouer le rôle de pharmacien dans le cadre d'une campagne de recrutement de l'entreprise pour laquelle travaille mon amie Natsumi. J'en avais profité pour lancer le défi de la crédibilité à mon frère Guillaume, qui lui étudie les sciences pharmaceutiques, pour ensuite lui accorder la victoire par défaut, car j'avais mal compris qu'on s'attendait à ce que joue au client, accablé de mille questions sur les effets secondaires de l'élixir qu'on lui a prescrit.
J'ai finalement pu observer le produit fini, et surprise!, on y voit ma
grosse tête de client qui se fait assurer par mon amie Natsumi la
pharmacienne que non, ces pilules ne me donneront pas de reflux
gastriques accompagnés de bruyantes éructations. Si mon visage n'est qu'en partie visible et flou de surcroît, ma main droite s'est heureusement taillée une place de choix en plein centre, adoptant une posture magistrale à même de transmettre toute la gamme des émotions qui traversent l'esprit du bougre qui sait apprécier les bons services de son apothicaire. Merci Natsumi, le client que j'incarne peut rentrer chez lui l'esprit en paix!
vendredi 31 janvier 2014
dimanche 26 janvier 2014
Poisson cru
Ambassadeur japonais le temps d'un soir, auprès de quatre compatriotes venus de loin, formant deux couples, dont l'un amorçait sa lune de miel. Ils en sont dans les premiers jours de leur périple trimestriel respectif en Asie. Pour nous interpréter l'univers du sushi de manière bien plus convaincante que ce à quoi il m'était donné d'aspirer, deux amies Japonaises ont bien voulu nous accompagner, pour ce qui a été une soirée fort plaisante pour tous. Merci les amis de m'honorer de votre visite!
lundi 20 janvier 2014
L'attente
Tu as rendez-vous avec un ami quelque part à une heure convenue. Tu arrives dix minutes d'avance, mais lui n'y est pas encore. Tu attends deux-trois minutes, puis aperçois un commerce à pas cent mètres.
Tu sais qu'il recèle un article que tu songes à te procurer depuis un certain temps. Un article dont l'achat t'effleure souvent l'esprit, mais que tu finis toujours par oublier.
Le voilà tout près de toi, le commerce, et il ne demande qu'à te servir. Mais l'heure de rendez-vous a presque sonné. Tu brûles d'y aller, mais tu crains de faire attendre ton ami qui arriverait entre-temps.
Tu hésites, mais avec l'hésitation se ferme ta fenêtre d'opportunité. Tu sais que tu serais déjà revenu si tu étais passé à l'action au lieu d'hésiter, mais tu es plutôt resté là, médusé, comme un pion en attente.
L'heure de rencontre est passée depuis quelques minutes, et toujours pas de trace de l'ami. Tu ne bouges pas pour autant, de peur d'être en plus accusé de retard par l'ami qui arriverait entre-temps. Tu te sens con, mais voilà qu'il arrive; alors tu te sens content. Au diable l'article.
Tu sais qu'il recèle un article que tu songes à te procurer depuis un certain temps. Un article dont l'achat t'effleure souvent l'esprit, mais que tu finis toujours par oublier.
Le voilà tout près de toi, le commerce, et il ne demande qu'à te servir. Mais l'heure de rendez-vous a presque sonné. Tu brûles d'y aller, mais tu crains de faire attendre ton ami qui arriverait entre-temps.
Tu hésites, mais avec l'hésitation se ferme ta fenêtre d'opportunité. Tu sais que tu serais déjà revenu si tu étais passé à l'action au lieu d'hésiter, mais tu es plutôt resté là, médusé, comme un pion en attente.
L'heure de rencontre est passée depuis quelques minutes, et toujours pas de trace de l'ami. Tu ne bouges pas pour autant, de peur d'être en plus accusé de retard par l'ami qui arriverait entre-temps. Tu te sens con, mais voilà qu'il arrive; alors tu te sens content. Au diable l'article.
samedi 18 janvier 2014
Montréaléatoire
Le monde, ou peut-être le Montréal, est petit. Permettez-moi de vous en présenter
un exemple éloquent.
Le 26 décembre dernier, je me rends dans la métropole québécoise à la rencontre de mon ami Jérôme, qui occupe une place prépondérante au sein de mon cercle d’amis torontois. Il est de passage au Québec en compagnie de sa copine, qui ce soir-là est en famille. Sa sœur, qui n’est pas en ville, lui a prêté son appartement, si bien qu’en tout confort nous pouvons y passer du temps de qualité pendant une soirée, toute à nous. Après quelques heures de conversation sans effort et d’un grand plaisir, signe d’une véritable amitié, l’envie nous prend d’aller nous promener dans la ville, lors d’une de ces nuits d’hiver où, neige au sol oblige, l’obscurité n’est jamais totale.
Nous progressons vers l’ouest sur Beaubien. Au premier coin, rue Saint-Denis, je remarque du coin de l’œil une passante, progressant vers le nord et s’apprêtant à nous croiser, qui semble nous reluquer. Je lui fais face et surprise!, il s’agit de Catherine, une amie d’université et ancienne copine de mon bon ami Frédéric. Notre dernière rencontre remonte bien à trois ou quatre ans. Elle revient d’un souper avec une amie, et bien qu’elle ait bien mangé, elle rentre chez elle en restant sur sa faim, sa comparse ayant tiré sa révérence par fatigue invoquée.
Le hasard de notre rencontre tombe donc bien, et comme manière de prolonger sa soirée, elle convient de nous guider dans une visite improvisée de son quartier, à commencer par un bar dissimulé au milieu d’entrepôts. Nous n’en voyons que la porte, car l’établissement n’est exploité qu’en période estivale, mais qu’importe. Tout au long de notre progression, nous jasons joyeusement et nous nous mettons à jour sur nos projets présents et nos aspirations futures. Il fait bon la revoir dans cette nuit montréalaise drapée de blanc, et bientôt vient l’heure de se séparer, heureux de ce moment partagé et dans l’attente d’une prochaine rencontre, fortuite ou pas.
Le 26 décembre dernier, je me rends dans la métropole québécoise à la rencontre de mon ami Jérôme, qui occupe une place prépondérante au sein de mon cercle d’amis torontois. Il est de passage au Québec en compagnie de sa copine, qui ce soir-là est en famille. Sa sœur, qui n’est pas en ville, lui a prêté son appartement, si bien qu’en tout confort nous pouvons y passer du temps de qualité pendant une soirée, toute à nous. Après quelques heures de conversation sans effort et d’un grand plaisir, signe d’une véritable amitié, l’envie nous prend d’aller nous promener dans la ville, lors d’une de ces nuits d’hiver où, neige au sol oblige, l’obscurité n’est jamais totale.
Nous progressons vers l’ouest sur Beaubien. Au premier coin, rue Saint-Denis, je remarque du coin de l’œil une passante, progressant vers le nord et s’apprêtant à nous croiser, qui semble nous reluquer. Je lui fais face et surprise!, il s’agit de Catherine, une amie d’université et ancienne copine de mon bon ami Frédéric. Notre dernière rencontre remonte bien à trois ou quatre ans. Elle revient d’un souper avec une amie, et bien qu’elle ait bien mangé, elle rentre chez elle en restant sur sa faim, sa comparse ayant tiré sa révérence par fatigue invoquée.
Le hasard de notre rencontre tombe donc bien, et comme manière de prolonger sa soirée, elle convient de nous guider dans une visite improvisée de son quartier, à commencer par un bar dissimulé au milieu d’entrepôts. Nous n’en voyons que la porte, car l’établissement n’est exploité qu’en période estivale, mais qu’importe. Tout au long de notre progression, nous jasons joyeusement et nous nous mettons à jour sur nos projets présents et nos aspirations futures. Il fait bon la revoir dans cette nuit montréalaise drapée de blanc, et bientôt vient l’heure de se séparer, heureux de ce moment partagé et dans l’attente d’une prochaine rencontre, fortuite ou pas.
vendredi 10 janvier 2014
Sagaviation
J'ai passé un fort agréable temps des Fêtes en famille au Québec, mais le retour à Tokyo s'est transformé en saga aéroportuaire mêlant mauvais temps, malchance et manque de jugeote. Résumons de manière aussi concise que possible :
1. Mes vols initiaux étaient Montréal-Chicago le 6 janvier à 13h50, puis Chicago-Tokyo le lendemain 7 janvier à 12h30. Au matin du 6, la pluie verglaçante entraîne l'annulation de mon vol vers Chicago. J'appelle American Airlines et on m'indique qu'un vol à 18h20 le même jour, vers LaGuardia (New York) a été confirmé, et qu'un vol me mènera de cet aéroport vers Chicago le lendemain matin, à temps pour le vol initialement prévu Chicago-Tokyo du 7 janvier.
2. Je m'enregistre à l'aéroport Pierre-Elliot Trudeau (PET) et atteins les portes d'embarquement bien d'avance. J'en profite pour m'installer dans un coin tranquille, et consulte régulièrement le site de l'aéroport pour vérifier l'état du vol à venir. Je constate d'emblée qu'il a été repoussé à 19h15. Les vérifications subséquentes me le confirment.
3. À 17h45, heure prévue de l'embarquement si l'avion avait bien décollé à 18h20, j'entends soudainement mon nom à l'intercom, n'ayant pas porté attention aux annonces précédentes. J'accours aussitôt au comptoir de la porte d'embarquement, mais trop tard : après avoir été retardé, le vol a été annulé, et on tentait de me trouver une place sur un vol plus tôt d'une demi-heure, dont les portes viennent de se fermer. Pas fort, Julien. (Certes, mais avez-vous déjà vu ça, un vol retardé puis annulé entraînant une redirection vers un vol plus tôt?)
4. L'agente exaspérée par ma nonchalance puis attendrie par mes piteuses excuses finit, après une demi-heure de recherches, par me trouver une place sur un vol d'Air Canada vers LaGuardia à 19h55. Je la remercie et me crois tiré d'affaire.
5. L'attente est longue, le vol, retardé, et on n'annonce l'embarquement qu'à 22h, au moment où l'aéroport est pratiquement déserté. Je donne ma carte d'embarquement, mais l'agent surpris me dit que je n'ai qu'un reçu de transfert entre American Airlines (AA) et Air Canada (AC), et qu'il fallait que je m'enregistre à nouveau auprès d'AC (l'agente précédente me l'avait dit, ce que je me souviens à ce moment-là, mais sa consigne a dû me rentrer d'une oreille pour en ressortir de l'autre). Les bagagistes ayant quitté l’aéroport depuis belle lurette, et puisqu'il ne peut me prendre sans mes bagages, il me fait sortir de la zone sécurisée de l'aéroport – la honte! – et me dit d'aller au comptoir d'AA à compter de son ouverture, à 3 heures du matin. Je me sens piteux, nullard, j'ai faim. Pas fort fort, Julien.
6. Heureusement, mon frère vient me chercher, question d'au moins passer quelques heures au chaud, et avec son cellulaire vers 23h j'appelle le service à la clientèle d'AA pour me mettre en file (il s'agit de laisser le numéro de téléphone et de raccrocher en attendant son tour). Le téléphone sonne à 3 heures du matin. Dans les vapes, je réussis à obtenir un vol à 6h10 à LaGuardia, puis un autre LaGuardia-Chicago à 8h50, me permettant enfin de rejoindre mon vol depuis Chicago à 12h30.
7. Déposé à l'aéroport vers 4 heures du matin le 7 janvier (merci frérot!), je me rends au comptoir d'AA et la dame m'indique que le vol vers LaGuardia étant retardé, autant mieux laisser tomber la possibilité d'aller à Chicago à temps pour 12h30. Elle me patente un vol vers Boston avec AC à embarquement dans les vingt minutes, en vue d'un vol Boston-Tokyo à midi avec Japan Airlines (JAL). Mes bagages étant perdus dans les dédales de PET, elle m'indique de ne pas m'en préoccuper et de déposer une réclamation de bagage une fois arrivé à Tokyo.
8. Je me rends à toute vitesse au comptoir d’AC pour mettre la main sur ma carte d’embarquement, passe la sécurité et l’immigration tout aussi vite et arrive au moment même où les passagers se mettent à monter à bord. Ma chance se met-elle à tourner?
9. À Boston, avec beaucoup de temps avant le vol, je vais au comptoir de JAL pour obtenir ma carte d’embarquement. Le visage de l’agente, qui se crispe dès les premiers instants, présage le nouveau rebondissement : mon nom, bien que transféré par AA, n’apparaît pas dans les systèmes de JAL. Le vol étant déjà trop plein compte tenu de la météo exécrable, on me met en standby, bien sûr dernier de la liste de priorité, n’étant pas a priori client de JAL. Après près de deux heures d’attente, alors qu’il ne reste que deux des personnes en standby dont moi (tandis qu’une quinzaine d’autres obtiennent le droit de monter à bord), on me confirme que non, je ne pourrai prendre ce vol, et que je dois retourner au comptoir d’AA.
10. À ce point-ci, l’aventure semble surréelle et inéluctable au point de me rendre calme et agréable. Je compatis avec la dame au comptoir d’AA, qui doit vivre une journée bien plus stressante que la mienne, je fais des blagues légères, je joue au charmeur. C’est tout de même à dessein : je sais qu’il sera probablement impossible d’aller à Tokyo le jour même, et espère obtenir une nuit à l’hôtel et peut-être un coupon d’alimentation. Le jeu en vaut la chandelle : nuitée à l’aéroport de l’hôtel et vol tôt le lendemain 8 janvier pour Chicago, duquel JAL me transportera jusqu’à Tokyo. Ça va de mieux en mieux. Après quelques heures de détente à l’hôtel, je vais me balader au joli centre-ville de Boston, à Quincy Market, Faneuil Hall et au Boston Garden. Il fait frette, mais allez pas dire ça à un Trifluvien rescapé des airs.
11. Le seul hic demeure mes bagages, se trouvant quelque part dans l’antre du monstre qu’on appelle industrie aéronautique. Mes vols Boston-Chicago et Chicago-Tokyo me mènent sans anicroche à bon aéroport, soit Narita à Tokyo, où passé les douanes je réclame mes bagages sans espoir de les retrouver avant quelques jours, surtout que leur localisation semble donner du fil à retordre à celui qui traite ma demande. Mais surprise, et belle conclusion à cette saga, ils me sont livrés quelques heures plus tard, directement à mon logis tokyoïte. Tout est bien qui finit bien, et quelle histoire à conter, sous le signe de la malchance, du mauvais temps et de la stupidité!
1. Mes vols initiaux étaient Montréal-Chicago le 6 janvier à 13h50, puis Chicago-Tokyo le lendemain 7 janvier à 12h30. Au matin du 6, la pluie verglaçante entraîne l'annulation de mon vol vers Chicago. J'appelle American Airlines et on m'indique qu'un vol à 18h20 le même jour, vers LaGuardia (New York) a été confirmé, et qu'un vol me mènera de cet aéroport vers Chicago le lendemain matin, à temps pour le vol initialement prévu Chicago-Tokyo du 7 janvier.
2. Je m'enregistre à l'aéroport Pierre-Elliot Trudeau (PET) et atteins les portes d'embarquement bien d'avance. J'en profite pour m'installer dans un coin tranquille, et consulte régulièrement le site de l'aéroport pour vérifier l'état du vol à venir. Je constate d'emblée qu'il a été repoussé à 19h15. Les vérifications subséquentes me le confirment.
3. À 17h45, heure prévue de l'embarquement si l'avion avait bien décollé à 18h20, j'entends soudainement mon nom à l'intercom, n'ayant pas porté attention aux annonces précédentes. J'accours aussitôt au comptoir de la porte d'embarquement, mais trop tard : après avoir été retardé, le vol a été annulé, et on tentait de me trouver une place sur un vol plus tôt d'une demi-heure, dont les portes viennent de se fermer. Pas fort, Julien. (Certes, mais avez-vous déjà vu ça, un vol retardé puis annulé entraînant une redirection vers un vol plus tôt?)
4. L'agente exaspérée par ma nonchalance puis attendrie par mes piteuses excuses finit, après une demi-heure de recherches, par me trouver une place sur un vol d'Air Canada vers LaGuardia à 19h55. Je la remercie et me crois tiré d'affaire.
5. L'attente est longue, le vol, retardé, et on n'annonce l'embarquement qu'à 22h, au moment où l'aéroport est pratiquement déserté. Je donne ma carte d'embarquement, mais l'agent surpris me dit que je n'ai qu'un reçu de transfert entre American Airlines (AA) et Air Canada (AC), et qu'il fallait que je m'enregistre à nouveau auprès d'AC (l'agente précédente me l'avait dit, ce que je me souviens à ce moment-là, mais sa consigne a dû me rentrer d'une oreille pour en ressortir de l'autre). Les bagagistes ayant quitté l’aéroport depuis belle lurette, et puisqu'il ne peut me prendre sans mes bagages, il me fait sortir de la zone sécurisée de l'aéroport – la honte! – et me dit d'aller au comptoir d'AA à compter de son ouverture, à 3 heures du matin. Je me sens piteux, nullard, j'ai faim. Pas fort fort, Julien.
6. Heureusement, mon frère vient me chercher, question d'au moins passer quelques heures au chaud, et avec son cellulaire vers 23h j'appelle le service à la clientèle d'AA pour me mettre en file (il s'agit de laisser le numéro de téléphone et de raccrocher en attendant son tour). Le téléphone sonne à 3 heures du matin. Dans les vapes, je réussis à obtenir un vol à 6h10 à LaGuardia, puis un autre LaGuardia-Chicago à 8h50, me permettant enfin de rejoindre mon vol depuis Chicago à 12h30.
7. Déposé à l'aéroport vers 4 heures du matin le 7 janvier (merci frérot!), je me rends au comptoir d'AA et la dame m'indique que le vol vers LaGuardia étant retardé, autant mieux laisser tomber la possibilité d'aller à Chicago à temps pour 12h30. Elle me patente un vol vers Boston avec AC à embarquement dans les vingt minutes, en vue d'un vol Boston-Tokyo à midi avec Japan Airlines (JAL). Mes bagages étant perdus dans les dédales de PET, elle m'indique de ne pas m'en préoccuper et de déposer une réclamation de bagage une fois arrivé à Tokyo.
8. Je me rends à toute vitesse au comptoir d’AC pour mettre la main sur ma carte d’embarquement, passe la sécurité et l’immigration tout aussi vite et arrive au moment même où les passagers se mettent à monter à bord. Ma chance se met-elle à tourner?
9. À Boston, avec beaucoup de temps avant le vol, je vais au comptoir de JAL pour obtenir ma carte d’embarquement. Le visage de l’agente, qui se crispe dès les premiers instants, présage le nouveau rebondissement : mon nom, bien que transféré par AA, n’apparaît pas dans les systèmes de JAL. Le vol étant déjà trop plein compte tenu de la météo exécrable, on me met en standby, bien sûr dernier de la liste de priorité, n’étant pas a priori client de JAL. Après près de deux heures d’attente, alors qu’il ne reste que deux des personnes en standby dont moi (tandis qu’une quinzaine d’autres obtiennent le droit de monter à bord), on me confirme que non, je ne pourrai prendre ce vol, et que je dois retourner au comptoir d’AA.
10. À ce point-ci, l’aventure semble surréelle et inéluctable au point de me rendre calme et agréable. Je compatis avec la dame au comptoir d’AA, qui doit vivre une journée bien plus stressante que la mienne, je fais des blagues légères, je joue au charmeur. C’est tout de même à dessein : je sais qu’il sera probablement impossible d’aller à Tokyo le jour même, et espère obtenir une nuit à l’hôtel et peut-être un coupon d’alimentation. Le jeu en vaut la chandelle : nuitée à l’aéroport de l’hôtel et vol tôt le lendemain 8 janvier pour Chicago, duquel JAL me transportera jusqu’à Tokyo. Ça va de mieux en mieux. Après quelques heures de détente à l’hôtel, je vais me balader au joli centre-ville de Boston, à Quincy Market, Faneuil Hall et au Boston Garden. Il fait frette, mais allez pas dire ça à un Trifluvien rescapé des airs.
11. Le seul hic demeure mes bagages, se trouvant quelque part dans l’antre du monstre qu’on appelle industrie aéronautique. Mes vols Boston-Chicago et Chicago-Tokyo me mènent sans anicroche à bon aéroport, soit Narita à Tokyo, où passé les douanes je réclame mes bagages sans espoir de les retrouver avant quelques jours, surtout que leur localisation semble donner du fil à retordre à celui qui traite ma demande. Mais surprise, et belle conclusion à cette saga, ils me sont livrés quelques heures plus tard, directement à mon logis tokyoïte. Tout est bien qui finit bien, et quelle histoire à conter, sous le signe de la malchance, du mauvais temps et de la stupidité!
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