La montée tortueuse vers le sommet, maintenant à pas de tortue, lentement devient torture.
Maintiens le rythme, c'est la clé. Je m'encourage, il faut bien. Le mental flanche bien avait le musculaire. La volonté de continuer, c'est dans la cervelle que ça se passe. On dit entêtement, après tout, pas enjambement.
Soudain, à un jet de pierre devant, une famille de quatre ou cinq macaques traverse l'étroit sentier. Je fige, tandis que surgit le souvenir de l'infâme sanglier nocturne qui naguère a voulu m'estropier. Et si ces primates avaient la rage? Et s'ils ne demandaient pas mieux que d'enfoncer leurs crocs dans ma peau, rendue alléchante par une marinade montagnarde à la sueur? Ils sont maintenant de biais. Aux aguets, je les épie.
Occupés à brouter, de leurs soucis mon existence est le cadet. C'est à peine s'ils m'accordent un coin d’œil. J'émets des bruits qui j'imagine détonnent de leur quotidien pour qu'ils se tournent vers moi, le temps d'une photo. Drôle d'oiseau, qu'ils ont dû penser, avait de me rayer à nouveau de leur courte liste de préoccupations.
Je reprends ma marche ascendante. Drôle d'oiseau en effet, ce primate qui progresse à pas de tortue.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire