Dans une petite ville dénommée Obama, paraît-il que ses habitants se sont réjouis de l'élection de Barack, je cherche un endroit pour camper. L'obscurité s'installe, tandis je constate que ce village est pris en sandwich, d'une part la mer, d'autre part les flancs escarpés du mont Unzen.
Dans cette ville dont le sous-sol est bouilloire d'énergie hydrothermale, je choisis d'aller à un onsen, pour me laver et laisser filer le temps, jugeant que les pêcheurs de calmars affairés auprès du petit parc aperçu, seul emplacement potentiel de montage de tente, se seront dispersés à mon retour.
J'entre dans un établissement qui me semble plutôt bien. Je demande d'accéder à leur onsen, en m'enquérant sur le prix d'entrée. À ma surprise, on me répond qu'un sauna privé du toit au 10e étage, normalement à louer pour une heure, me sera offert gratuitement. Presque jubilant, je m'y détends, en me disant qu'avec ma douce moitié ça serait doublement bien.
L'heure écoulée, je passe à la réception pour y remettre la clé, et je leur demande s'ils ne connaîtraient pas par hasard un endroit isolé pour camper. On me propose le même petit parc. Je m'informe également sur le prix des chambres. On m'indique un prix, et je promets d'y réfléchir tandis que je cherche à monter ma tente. En réalité je ne fais qu'aller au restaurant d'en face, sachant d'ores et déjà que je resterai à cet hôtel sympa pour la nuit, et feignant le manque d'intérêt comme technique de négociation.
De retour à la réception, je prétends d'abord ne pas réellement souhaiter rester chez eux, puis je souligne mon état d'indigence. Le subterfuge porte ses fruits sous forme de prix négocié mutuellement acceptable. Je passe une excellente nuit, et au matin je me sens bien, drapé dans un yukata carreauté, sirotant mon café. À Obama, j'ai su présider à ma propre assemblée hôtelière.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire