Le Japon fait piètre figure en matière de lutte contre le trafic humain et l'exploitation sexuelle. J'avais lu sur le sujet dans l'ouvrage Tokyo Vice de Jake Adelstein.
Depuis mon arrivée, j'ai bien vu les enseignes extérieures de nombres d'établissements douteux, tels que les soaplands, et je suis même déjà allé dans un hostess club, invité par des salarymen rencontrés dans un bar local, sans toutefois avoir été marqué comme je l'ai été ce soir.
Vers vingt-et-une heures, après le travail, au lieu d'aller directement au métro, je décide de me balader un peu, en direction d'Akihabara, le repaire des otakus en tous genres. Je passe devant un magasin bien coloré. Dans la devanture, des DVD de groupes de J-pop, dont AKB48, le plus populaire d'entre tous. J'entre dans la boutique, sur cinq étages, amusé par le chaos sonore des diverses vidéos promotionnelles jouant de part et d'autre, se livrant une chaude lutte pour l'attention de mes oreilles.
En m'approchant du fond du magasin, le ton change. Cette section se spécialise plutôt dans les DVD à saveur sensuelle, voire érotique. Jusque là, rien de bien différent de ce qu'on peut trouver au Canada.
Je tourne un coin, et c'est là que le portrait s'assombrit. C'est la section des chuboh (中坊, élève primaire), aux centaines de DVD comportant de jeunes, très jeunes, fillettes adoptant des poses osées en petite tenue. Qu'on ne me dise pas qu'il ne s'agit pas là de pédophilie légalisée.
Sa date de naissance, en février 2000, est mise en évidence.
Apercevoir ce matériel en vente libre m'a certes frappé. Mais ce qui m'accable davantage, c'est de penser à ce que l'on peut trouver au noir, si de telles œuvres sont disponibles en toute légalité, pour peu que l'on s'y connaisse et que l'on sache à qui se référer.
Le Japon peut se targuer d'être à l'avant-garde dans une panoplie de domaines. Au chapitre du trafic humain et de l'exploitation sexuelle, il y a place à l'amélioration.
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