dimanche 25 septembre 2011

samedi 24 septembre 2011

Hymne aux marginalisés

Hymnes aux femmes à barbe, et autres marginalisés.

Hymne à ceux qui osent se différencier, et se mettre en marge des conventions

vendredi 23 septembre 2011

Hymne aux heurts


Hymne aux panneaux avertissant de tout, collisions comprises, pour la masse surprotégée.

mercredi 21 septembre 2011

Conséquences de typhon


Les rues s'emplissent de parapluies éventrés, victimes de la témérité de leur propriétaire.


Cloué à mon domicile, j'ai enfin eu et pris le temps de me confectionner un ragoût végétalien nourrissant.

À la vue de ce repas faste, j'ai pensé que ce typhon n'est pas si néfaste, dans le fond.

Neige nippone


Source : Agence météorologique japonaise
Au Québec, on a les tempêtes de neige. Ici, ce sont les typhons.

Je viens de parler à André, mon superviseur à Berlitz. Il m'appelait pour m'annoncer que les cours étaient annulés pour ajourd'hui, en raison de Roke, le typhon qui défonce. Je m'attendais à cet appel. À en juger la pluie et le vent qui en tandem s'acharnent dehors, ne pas annuler aurait été de la folie.

La journée a pourtant commencé sans pluie, et c'est sans parapluie que je suis même allé à l'école en vélo. Même qu'en fin de cours, malgré l'averse bien amorcée, il était encore de bon ton de rappeler que l'être humain n'est pas composé de chocolat, que son corps ne fondera pas au contact de l'eau venue du ciel.

La belle époque, remontant à quelques heures, où les parapluies ne craignaient pas de se faire retourner

À présent, ce n'est pas tant le fait de fondre qui fout les jetons, mais le risque de finir écrapouti sous un arbre déraciné, ou une voiture renversée. L'hypothèse de la bagnole est un brin tirée par la chevelure, j'en conviens, mais vous aviez commandé une portion extra-sensationnaliste, non?

Je vais donc tâcher de rester cloîtré à domicile, le temps que tempête devienne docile. J'espère que mes parents et ma sœur, en voyage dans le Kansai et que je vais rejoindre sous peu, s'en tireront aussi bien!

Vide il y a vingt-quatre heures à peine, ce formidable dispositif de mesure des précipitations nous permet de jauger l'étendue des dégâts.

lundi 19 septembre 2011

dimanche 18 septembre 2011

Retour réitéré

Tant de jours jours depuis ma dernière entrée, supposément quotidienne

Tout ça à cause de la lourde charge de travail, traduction comme enseignement

Tout à ça cause de la venue de ma sœur comme de mes parents
Mais tout ça n'est qu'excuses, défaites
Car le temps, ce n'est pas que je l'ai pas eu

Que je me l'avoue, je ne l'ai pas pris
Hymne à la procrastination

mardi 13 septembre 2011

Coquilles en folie 2

Grand retour de la rubrique Coquilles en folie, où il est de bon aloi de se moquer des lacunes des Japonais en matière de maîtrise des langues étrangères.

Depuis maintenant vingt ans, chaque soir je me sirote un bon Crown Loyal on the rocks.
Je suis fidèle à cette marque comme pas un.

Visiblement pas très compétant en révision de textes.

Spécialistes en agrandissement de visages à sourire variable


J'ai toujours su que les enfants étaient achetés en kit dans les quincailleries
puis assemblés, tel un meuble Ikea, par papa-maman.

lundi 12 septembre 2011

Infantile

Le Japon fait piètre figure en matière de lutte contre le trafic humain et l'exploitation sexuelle. J'avais lu sur le sujet dans l'ouvrage Tokyo Vice de Jake Adelstein. 

Depuis mon arrivée, j'ai bien vu les enseignes extérieures de nombres d'établissements douteux, tels que les soaplands, et je suis même déjà allé dans un hostess club, invité par des salarymen rencontrés dans un bar local, sans toutefois avoir été marqué comme je l'ai été ce soir.

Vers vingt-et-une heures, après le travail, au lieu d'aller directement au métro, je décide de me balader un peu, en direction d'Akihabara, le repaire des otakus en tous genres. Je passe devant un magasin bien coloré. Dans la devanture, des DVD de groupes de J-pop, dont AKB48, le plus populaire d'entre tous. J'entre dans la boutique, sur cinq étages, amusé par le chaos sonore des diverses vidéos promotionnelles jouant de part et d'autre, se livrant une chaude lutte pour l'attention de mes oreilles.


En m'approchant du fond du magasin, le ton change. Cette section se spécialise plutôt dans les DVD à saveur sensuelle, voire érotique. Jusque là, rien de bien différent de ce qu'on peut trouver au Canada.

Je tourne un coin, et c'est là que le portrait s'assombrit. C'est la section des chuboh (中坊, élève primaire), aux centaines de DVD comportant de jeunes, très jeunes, fillettes adoptant des poses osées en petite tenue. Qu'on ne me dise pas qu'il ne s'agit pas là de pédophilie légalisée.

Sa date de naissance, en février 2000, est mise en évidence.

Apercevoir ce matériel en vente libre m'a certes frappé. Mais ce qui m'accable davantage, c'est de penser à ce que l'on peut trouver au noir, si de telles œuvres sont disponibles en toute légalité, pour peu que l'on s'y connaisse et que l'on sache à qui se référer.

Le Japon peut se targuer d'être à l'avant-garde dans une panoplie de domaines. Au chapitre du trafic humain et de l'exploitation sexuelle, il y a place à l'amélioration.

dimanche 11 septembre 2011

À la belle étoile

Sans retour possible

J'arrive, près de minuit, à la toute dernière station de la ligne Keio, au pied du Mont Takao (高尾). Dans mon sac à dos, un sac de couchage, un chandail qui fera office d'oreiller, un peu de manger et de boire, et de la lecture, dont mon manuel de japonais, si l'envie d'étudier me prend. 

J'ignore ce que je viens y faire en ce dimanche soir. Ma venue a été décidée sur un coup de tête, mais, et c'est là le problème, les décisions s'arrêtent là. L'endroit est pratiquement désert. J'aperçois trois jeunes qui consultent le tableau géant indiquant les divers sentiers menant au sommet. Je leur parle un moment puis leur souhaite bonne montée.

Nonobstant le fait que je sois dépourvu de lampe de poche, que je me mets à songer, s'ils peuvent entreprendre une ascension en cette nuit de presque pleine lune, pourquoi ne puis-je pas moi aussi le faire? Je décide de m'y lancer, guidé par le clair de Lune et la lueur d'iPod, en me promettant de rebrousser chemin dans les premières minutes en cas de difficulté. Je me doute bien qu'une fois parti, la volonté de vaincre sera difficile à réprimer. J'emprunte le même sentier que lors de mon premier passage, il y a quelques mois, pour minimiser les risques.

L'ascension, avec comme seule trame de fond ma respiration, est apaisante et se passe étonnamment bien. La nuit est fraîche, même si elle ne le semble plus tout à fait une fois arrivé au sommet, les dernières minutes étant plutôt abruptes.

La vaste plaine de Kantō, dont les derniers retranchements sont visibles depuis le sommet

Sur le plateau du sommet, des jeunes écoutent de la musique. J'eus préféré être fin seul, mais heureusement ils quittent au bout d'une vingtaine de minutes. À moi de m'installer sur un banc, baigné par les lueurs de lune, au chaud dans mon sac de couchage. Voilà longtemps que j'avais dormi à la belle étoile. Ça me rend heureux.


Une heure ou deux plus tard, je me fais réveiller par les jeunes rencontrés devant le panneau d'observation. Compte tenu du temps qu'ils ont mis à atteindre le sommet, il ne se sentent de tout évidence nullement pressés. Ils quittent après un moment.

Vers cinq heures, dans la première lumière de la journée, j'aperçois mon ami Fuji. Je l'immortalise, vais me vider la vessie non loin, puis retourne dans le confort de mon cocon de nylon. 

 Lit d'une nuit

Une heure plus tard, les randonneurs les plus lève-tôt arrivent au sommet. Je prétends dormir, la tête enfouie dans le sac de couchage. Je finis par me lever, au moment même où une jeune grimpeuse arrive à la hauteur du belvédère, au pied duquel j'ai dormi. J'entame la conversation. Un retraité actif s'y joint peu de temps après.

Nous bavardons quelques minutes, puis j'amorce la décente en compagnie de la demoiselle, bien sympathique au demeurant, qui entreprend ses études universitaires d'ici quelques semaines. Nous discutons pendant presque tout le trajet, puis y allons d'un portrait au pied du mont. Nous nous souhaitons bonne continuation devant la station, et j'amorce mon retour en ville. Mon cours de japonais m'attend.

La sueur de la victoire

Cette courte escapade spontanée a été formidable. L'improvisation et le goût de l'aventure mènent invariablement à de grandes choses. En revanche, et cela constitue l'autre côté du médaillon, il m'arrive de faire des choses trop vite, maladroitement, où étant dans la lune, avec des résultats malencontreux. Tenez par exemple la toute petite photo suivante, tout ce qui reste de la photo originale, effacée maladroitement, trop vite, alors que j'étais en phase lunaire. C'est la vie!

Dans cette petite photo, j'aime la grande roue

samedi 10 septembre 2011

Ganbarō!

Le séisme et le tsunami subséquent se sont produits il y a déjà six mois aujourd'hui, date qui coïncide évidemment avec le dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001.

Depuis mars, c'est par centaines que des affiches de solidarité sont affichées indiquant Ganbarō (がんばろう, ou plus rarement 頑張ろう), signifiant Lâchons pas! ou Persévérons! En voici une brève sélection.

がんばろう日本!

Sur un nulle part

Il est 21h43. Demain je suis en congé, exception faite de mon cours de japonais à dix heures. J'ai envie de bouger, sans faire l'école buissonnière. Que faire? Aller tout au bout de la ligne Chuo, à une cinquantaine de kilomètres du logis, manquer volontairement le dernier train de retour en ville, y passer la nuit à l'arrache, en voyant ce qui va se passer, puis revenir au petit matin, probablement pas tout à fait reposé.

D'ici là, quelques clichés de ma journée à la plage, tandis que je pars en campagne.



lundi 5 septembre 2011

Anomime



Les Japonais n'aiment parfois, ou plutôt généralement, pas être pris en photo. Suffit de deux mains bien positionnées, et en tournemain le tour est joué, l'identité dissimulée.

dimanche 4 septembre 2011

Sans lien


C'est parce que tu t'entêtes à rien comprendre, lui dit-il. Quelle répartie cinglante, pensa-t-il, satisfait de cette autre expression de son génie. Il avait toujours le mot juste pour lui rabattre le caquet. 


Si t'aimes pas ta job, crisse-la là, mais arrête de t'plaindre, lui cracha-t-il, exaspéré, en postillonnant un peu. Il avait toujours eu en horreur les grands chialeux, petits faiseux.


Je sais plus trop à quand remonte mon dernier nettoyage chez le dentiste. Faudrait bien que je prenne rendez-vous. Y'a fort à parier que ça sera pas de la tarte d'enlever tout ce tartre. Même lorsqu'il se parlait tout seul, il avait tendance à jouer avec les mots.

samedi 3 septembre 2011

Tentation


Un beau cendrier en céramique
Aux côtés d'un bel urinoir en céramique
Autrement dit
Tenter le fumeur pisseur

vendredi 2 septembre 2011

Du gros base-ball

Sur mon balcon après le travail, houblon à la main en lisant du Hemingway.

J'entends du bruit au loin. Serait-ce une partie des Swallows?

Je vérifie sur le net. C'est bien le cas. La joute commence dans quinze minutes.

Je m'y rends à vélo, en moins de quinze minutes.

Je pénètre le stade alors que quelques minutes à peine se sont écoulées au match.

La foule est bruyante, chaque joueur au bâton se mérite une chanson.

Les adversaires sont les Giants, leurs grands rivaux tokyoïtes. Le match a des airs de derby.

L'équipe locale a beau perdre, n'empêche que le match est plaisant, moins platte que le base-ball des ligues majeures américaines.

Une chose marquante est que, contrairement aux manifestations sportives nord-américaines, où un seul brasseur vend ses produits en vertu d'une entente d'exclusivité, tout au long du match les vendeurs de boissons alcoolisées de diverses marques se concurrencent. Le choix s'en trouve ainsi élargi.

En filigrane, les Swallows ont perdu au compte de quatre à un. Espérons que l'agonie de cette défaite déconcertante ne persistera pas trop longtemps en moi!


Lors de l'unique point des locaux, un coup de circuit, tous ont déployé leur parapluie. Symbolique qui m'échappe un peu, si ce n'est du typhon Talas, qui n'a pas au final vraiment affecté Tokyo.

On m'a tendu l'étendard des locaux. L'étranger de service au service de l'équipe.



La bière coulait à flot, de la part de Kirin...


... d'Ebisu en fût...


ou de Sapporo...

jeudi 1 septembre 2011

Don Malcolm

Me voilà qui, par la force des circonstances, deviens photographe de mode. Un collègue d'une autre école, mannequin à ses heures, m'a demandé de l'immortaliser. J'ai obtempéré, sans lui faire de promesse quant aux résultats. En voici deux clichés préliminaires, prometteurs à mon avis. Serait-ce le début d'une grande carrière? Tant qu'à rêver en technicolor...





Julieau de Javel

Je me lève ce matin, pas tout à fait du bon pied.

J'ai du lavage à faire avant ma leçon de français, à treize heures.

J'ai déjà fait quelques brassées avec les détergents laissés par l'une de mes anciennes colocs, je ne suis pas sûr laquelle.

Ayant la dernière fois terminé celui en poudre, après avoir mis mon linge sale dans la laveuse, je saisis une bouteille de ce qui semble être du détergent liquide.

J'en lis le nom (ブリーチ), burīchi, et puis en observe l'étiquette, qui ne semble pas indiquer que les vêtements de couleur sont à proscrire. J'en verse deux bouchons dans la laveuse.

Un petit doute m'assaille soudain. Je décide de jeter un coup d’œil à la masse de linge avant d'abattre le couvercle, au cas où. J'y aperçois deux chemises de travail au sommet de la pile, la première noire, la seconde grise, déjà en train de se délaver. Burīchi signifie bel et bien bleach. Câlines de bines! J'ai bien fait d'y jeter un second regard, sans quoi la brassée entière aurait été bousillée!

Une julienerie matinale, deux chemises à remplacer, ça commence bien une journée!